jeudi, mars 28, 2024
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Le monstre à tête d’hydre du terrorisme

Professeur Daniel M. ZuckerDu Professeur Daniel M. Zucker

The Global Politician – Le carnage épouvantable infligé à la population irakienne la semaine passée par différentes organisations terroristes et par des insurgés et qui a fait plus de cent trente morts, est, ou devrait être, un avertissement à la Coalition alliée annonçant que la Guerre mondiale contre la Terreur est loin d’être treminée ; en effet, elle a probablement à peine commencé.

Malgré les premières victoires des alliés en Afghanistan et en Irak, ni al-Qaïda, ni les Talibans, ni l’insurrection irakienne n’a été éliminé ; tous continuent de résister et de renverser les efforts de l’Amérique pour amener la paix, la démocratie et la stabilité dans la région.

 

Bien qu’avec l’intention admirable de démocratiser la région, d’une certaine façon Bush, Blair et compagnie sont des jouets entre les mains du parrain du terrorisme, le régime des mollahs d’Iran. En évinçant du pouvoir Saddam Hussein et les Talibans, les principaux rivaux de République islamique dans la région ont été éliminés, sans que l’Iran n’ait eu à tirer une seule balle. A chaque victime alliée dans chacun de ces pays, les membres de la cabale islamiste de Téhéran récoltent les fruits des sacrifices de l’Occident. Nous faisons le sal boulot et eux en récoltent les fruits. En effet, notre naïveté a encouragé les mollahs à envoyer leurs agents tels que l’Organisation Badr et l’Armée al-Mahdi, ainsi que leur propre ministère du Renseignement et de la Sécurité et leur Corps des Gardiens de la Révolution (CGRI) en Irak pour répandre le chaos et la destruction.

Etonnamment, nous en Occident ne semblons pas comprendre la nature du terrorisme ou des terroristes islamistes. Nous ne saisissons pas que de tels terroristes, malgré des différences d’un point de vue doctrinaire, religieux ou politique, sont liés de manière étroite par leur usage commun de la violence délibérée contre les non-combattants à des fins politiques. Tel un monstre à tête d’hydre, les adeptes du terrorisme islamiste sont unis dans une haine partagée de l’Occident et de sa tradition gréco-romaine et judéo-chrétienne de respect pour les droits de l’individu ainsi que du concept de démocratie. Les terroristes islamistes d’aujourd’hui rejettent les principes mêmes sur lesquels la civilisation occidentale s’est construite. Le caractère sacré de la vie humaine fait partie de nos traditions ; le terroriste islamiste considère la vie humaine comme étant consommable et se sert du meurtre, et même également du suicide, comme arme pour provoquer la peur dans le cœur de ses victimes. Le terroriste est par définition un fanatique, un individu qui suspend son sens du comportement normal rationnel pour faire une déclaration politique, idéologique ou théologique sur la vertu de sa cause et le statut de sous-hommes de ses victimes qui méritent de mourir en raison de leur indifférence ou de leur opposition aux convictions de la plus haute importance qu’il chérit. Cette définition s’applique également à différents groupes terroristes, que ce soit le groupe marxiste palestinien PFLP, ou chacun des groupes islamistes radicaux sunnites ou chiites comme al-Qaïda, le Hamas, le Djihad islamique palestinien, ou le Hezbollah et Ansar al-Islam. (…)

Maintenant, que peut-on faire pour contrer les attaques de ceux qui utilisent le terrorisme contre nous ? D’abord, on peut espérer que les événements tragiques de l’année dernière ont finalement bien fait comprendre que c’est la civilisation occidentale qui est attaquée par des terroristes tels qu’Oussama ben Laden, Abu Moussab al-Zarqaoui, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad et son patron, le guide suprême de l’ayatollah Ali Khamenei. L’importation de roquettes de fabrication iranienne pour le Hamas en Jordanie, le meurtre de plus de 200 personnes en majorité sunnites, par des milices chiites à Basra en avril, l’attentat à la bombe contre un bus de travailleurs irakiens à Baqouba et les bombes et assassinats à Bagdad, dont celui de cheikh Osama al-Jadaan fin mai, ainsi que les meurtres violents des étudiants de vingt-et-un ans de Qara Taba et des onze étudiants à al-Leila cette première semaine de juin, montrent très clairement que l’Iran va user de tous les moyens possibles pour dominer l’Irak et détruire les chances d’une démocratie laïque chez son voisin. C’est seulement lorsque nous nous rendrons compte que le régime théocratique des mollahs iraniens a détruit et continue de détruire toutes les voix s’opposant à son objectif général de diffusion de sa révolution islamique (avec l’objectif ultime de créer un Califat islamique) tout en préservant sa propre existence, que nous serons capables de commencer à contrer la menace.

C’est seulement lorsque nous nous unirons pour éliminer ce fléau que nous commencerons à passer le moment critique de cette plaie de l’humanité. Tant qu’il sera permis aux intérêts commerciaux de balayer le sujet du contre-terrorisme approprié, nous mèneront une bataille perdue d’avance. Lorsque la Russie vend son âme aux ayatollahs iraniens pour avoir une chance de gagner une série lucrative de contrats, elle vend aussi la sécurité du monde. Moscou ne reconnaîtra pas le danger tant qu’une bombe ou deux n’aura pas explosé dans le métro de Moscou et tant que les pavés ronds de la Place Rouge ne seront pas maculés de sang russe, versé par quelque fanatique venant du Moyen Orient ou de Tchétchénie. Après que l’Allemagne ait fermé les yeux sur ce que pouvait faire l’Iran avec certains équipements lourds acheté auprès de sociétés allemandes, Berlin ne devrait pas être surpris que des agents iraniens recrutent des terroristes localement à Hambourg ou à Leipzig. Lorsque le ministre des Affaires étrangères britannique a « fait du pied » à l’ancien président iranien Khatami, Tony Blair n’aurait pas dû être surpris que les sympathisants d’al-Qaïda se soient sentis suffisamment encouragés pour bombarder le « Tube ». Et lorsque Washington a accepté de vendre à Téhéran des pièces détachées de Boeing et de placer le plus gros groupe d’opposition iranien sur la liste des organisations terroristes étrangères du département d’Etat près de seize ans après avoir débuté ses opérations militaires contre le régime iranien, juste pour chercher à gagner la faveur du nouveau président «modéré» d’alors et après neuf années de cette politique stupide d’apaisement, continue de garder le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) sur cette liste, en dépit du fait que le CNRI n’a jamais nui en aucun cas aux Américains ou tout autre non Iranien en plus de vingt-cinq ans, Foggy Bottom ne devrait pas être étonné que les ayatollahs de Téhéran ne respectent pas nos requêtes pour que l’Iran abandonne son programme nucléaire avant que les USA ne se joignent aux négociations.

Les membres de notre armée qui ont désarmé l’organisation de la résistance iranienne, les Moudjahidine-e Khalq (MEK), en Irak il y a trois ans, ont témoigné devant le Congrès que le groupe n’avait aucun lien avec le terrorisme et devait être réarmé en tant qu’allié afin de patrouiller la frontière irako iranienne et ne pas laisser entrer les insurgés soutenus par les Iraniens. Cependant, notre département d’Etat refuse d’écouter nos propres experts. Ainsi l’Iran continue de verser de l’huile sur le feu irakien.

A moins que nous ne regardions la situation dans son ensemble et que nous n’agissions en conséquence, nous ne gagnerons pas cette guerre. Ce n’est pas la guerre entre la Grande-Bretagne et l’Amérique de 1812, CETTE GUERRE CONCERNE LA DIRECTION QUE TOUTE LA CIVILISATION VA PRENDRE PENDANT LES MILLE PROCHAINES ANNEES. (…)

Avez-vous déjà eu comme moi des cauchemars ? Si non, vous devriez ! Le terrorisme est sur le point de devenir une réalité quotidienne dans nos vies à moins que nous ne nous mobilisions de manière adéquate pour lutter contre tous ceux qui se serviraient des libertés de la démocratie pour bouleverser ou détruire notre société toute entière. Cette guerre va durer pendant plusieurs générations de victoires et de défaites mémorisées comme des coups sur un jeu d’échecs géant. Seulement si nous restons résolus et gardons bien notre objectif, finirons nous par vaincre. Le prix en sera élevé, car pour réussir à vaincre l’Islam extrémiste, nous aurons besoin d’aider les sociétés arabes et musulmanes à se développer puis à affranchir une importante classe moyenne qui se sent liée au monde moderne, capable de répondre à ses attentes croissantes au sein de la société et ainsi rejeter l’enseignement borné d’une forme extrémiste de l’Islam. Si nous ne réussissons pas à intégrer la modernité au monde islamique, tous nos efforts resteront vains. Armageddon se tient juste devant nous, vêtu d’un turban et caché derrière un masque ; sommes-nous prêts à le confronter et à lui livrer bataille ? Je ne pense pas, mais que Dieu nous vienne en aide si nous ne le sommes pas.

Le Professeur Daniel M. Zucker est président de Américains pour la démocratie au Moyen Orient.