Dans un éditorial virulent publié par Kayhan le 30 mai 2025, le journal, placé sous la supervision directe du bureau du Guide suprême des mollahs en Iran, a ouvertement exhorté les autorités iraniennes à détenir ou à expulser les ressortissants français en représailles à la récente arrestation d’une Iranienne en France.
L’article porte sur Mahdiyeh Esfandiari, arrêtée le 29 février 2025 à Lyon. Selon Kayhan, Esfandiari a été détenue pendant plus de six semaines à l’insu de sa famille avant que le parquet de Paris ne publie un communiqué le 12 avril.
Mais Kayhan n’utilise pas cette affaire pour réclamer une aide juridique ou un engagement diplomatique ; il exige plutôt que le régime riposte avec les mêmes tactiques.
« Pourquoi le ministère des Affaires étrangères, la justice et les agences de sécurité n’exercent-ils pas leur droit légal et légitime de représailles ?» s’interroge l’éditorial.
Le journal propose d’interroger les ressortissants français actuellement en Iran et, s’ils refusent de condamner Israël, de les arrêter pour « soutien aux crimes de guerre ». Si l’emprisonnement n’est pas juridiquement envisageable, ajoute-t-il, ils devraient au moins être détenus et expulsés.
Bien qu’il soit affublé d’un langage axé sur la justice et la résistance, l’éditorial est un exemple typique de la diplomatie des otages menée par le régime, qui utilise les ressortissants étrangers comme levier dans les conflits géopolitiques. Ces appels font écho aux antécédents en matière de détentions arbitraires de binationaux et de ressortissants étrangers, souvent sans procédure régulière, dans ce que les groupes de défense des droits humains et les gouvernements occidentaux ont qualifié de « prises d’otages cautionnées par l’État » iranien.
Bien qu’il se présente comme un défenseur des droits des Palestiniens, le régime iranien – par ses interventions militaires, ses guerres par procuration et la répression des efforts de paix régionaux – est depuis longtemps l’une des forces les plus néfastes pour la cause palestinienne.