samedi, juillet 27, 2024
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Le Guide Suprême iranien Khamenei verra-t-il la fin de son protégé Raïssi ?

Le Guide Suprême iranien Khamenei verra-t-il la fin de son protégé Raïssi ?

Lorsque le Guide Suprême du régime iranien, Ali Khamenei, a nommé et béni Ebrahim Raïssi comme président des mollahs, les médias officiels ont applaudi cette action, espérant qu’elle unifierait les rangs brisés du régime théocratique. Un an plus tard, le cours des événements continue de montrer le contraire.

Les grandes manifestations anti-régime de novembre 2019 ont ébranlé les fondements de la dictature. La théocratie au pouvoir en Iran a réussi à se maintenir au pouvoir en tuant plus de 1500 manifestants. Un demi-million d’Iraniens sont mort de la mal gestion de la crise de la pandémie de Covid-1.

Mais bientôt, les protestations des Iraniens en colère en raison des malheurs économiques du pays et de la corruption du régime ont donné le coup d’envoi. La tendance à la hausse des manifestations depuis 2018 avait terrifié le régime, exacerbant ses luttes intestines. Khamenei, qui a purgé les candidats rivaux lors des élections parlementaires fictives de 2020, était prêt à se débarrasser de la faction rivale une fois pour toutes, car il estimait que la moindre opposition au sein du régime pourrait alimenter d’autres soulèvements.

Il a donc choisi Raïssi, malgré son sombre bilan en matière de Droits de l’Homme et son statut international de criminel en raison de son rôle dans le massacre de 30 000 prisonniers politiques en 1988. Il a également trié sur le volet le cabinet de Raïssi, en nommant de sinistres commandants des Gardiens de la révolution (pasdaran) ou des éléments de son cercle proche.

Le gouvernement de Raïssi a été chargé d’intensifier le répression, et que peut-on attendre d’un président analphabète qui a passé ses journées à prononcer des condamnations à mort et des peines de prison ?

Pourtant, pour contrôler la société volatile de l’Iran, Raïssi et son gouvernement n’ont pas hésité à faire des promesses creuses de réformes économiques et sociales. Le geste ridicule de Raïssi ordonnant d’éradiquer la pauvreté en deux semaines ou l’affirmation bidon de Hojat Abdolmaleki, ministre du Travail, selon laquelle les gens pourraient commencer un travail décent avec 10 millions de rials – près de 31 dollars – ont même été raillés par les médias iraniens étroitement contrôlés par les mollahs.

« La montée en flèche des prix, l’inflation galopante et la dévaluation constante de la monnaie nationale témoignent de l’ineptie des responsables qui sont arrivés au pouvoir en promettant de résoudre rapidement les problèmes de la population. Aujourd’hui, ils doivent faire face à des protestations justifiées de la part du peuple en raison de la calamité financière », a reconnu le 16 juin le quotidien officiel Jomhurie Eslami.

Dans une lettre ouverte au peuple iranien, des économistes basés en Iran ont reconnu certains aspects des politiques désastreuses de Raïssi. « La tendance à l’agitation sociale et à l’inquiétude des citoyens quant aux moyens de subsistance et à la viabilité de leurs entreprises a atteint un stade explosif », ont-ils averti.

« Les réformes ont éliminé le taux de change préférentiel de 42 000 rials pour un dollar, ce qui a eu un impact sur les prix des produits laitiers, des aliments pour animaux, de l’aviculture, des œufs, de l’huile végétale et de certains produits médicaux et médicaments. Avant cela, les subventions et le taux préférentiel alloué à l’importation de farine, les prix du pain, des pâtes et des gâteaux ont explosé. »

Raïssi, qui projette tous les problèmes sur son prédécesseur Hassan Rohani, a été interpellé par les partisans du régime, qui lui ont demandé pourquoi il n’a pas résolu les crises économiques malgré la vente du pétrole à 110 dollars le baril. Bien sûr, ils évitent délibérément de mentionner comment Téhéran dilapide des milliards de dollars pour le terrorisme et son ambitieux programme nucléaire.

Alors que l’économie iranienne plonge, les protestations de personnes de tous horizons ne cessent d’augmenter. Les Iraniens scandent des slogans contre Raïssi et son gouvernement, ce qui a provoqué beaucoup de remous au sein du régime. Les manifestations en cours ont montré les premières fissures dans le gouvernement et le Majlis (Parlement des mollahs) soi-disant « révolutionnaires » de Khamenei. Les députés soigneusement triés sur le volet et contrôlés par le Conseil des gardiens ont appelé à la destitution des ministres de Raïssi, et certains membres de la force paramilitaire Basij des pasdaran ont demandé à Khamenei, lors d’une réunion le 25 mai, de cesser de qualifier le Majlis de « révolutionnaire« .

Khamenei, qui a misé le sort de son régime sur Raïssi et le Majlis (Parlement des mollahs) actuel, n’a pas renoncé à les soutenir. Mais il a demandé à ses députés de rester « révolutionnaires » et « d’éviter de se confronter aux autres branches », reconnaissant ainsi la multiplication des luttes intestines « dangereuses ».

Face aux appels croissants au sein du Majlis en faveur d’une mise en accusation d’Abdolmaleki, celui-ci a démissionné le 14 juin. Peu après, le ministre de l’Industrie, des mines et du commerce, Reza Fatemi Amin, qui n’a pas fourni de réponse convaincante aux questions des députés sur la faiblesse du ministère en matière de contrôle des prix, a été menacé de destitution. Il semble que le Majlis « révolutionnaire » ne puisse plus faire face au gouvernement « jeune et hizbollahi » de Raïssi. Lorsqu’il n’y a rien à piller, les voleurs s’affrontent.

Les députés corrompus du régime, qui ont eux-mêmes des dossiers de corruption ouverts par la justice, ne font que verser des larmes de crocodile pour le peuple. Leur véritable crainte est la réaction populaire face à l’aggravation de la crise économique du pays.

Les slogans populaires contre Raïssi et Khamenei, le nombre croissant d’attaques contre les religieux du régime dans de nombreuses villes iraniennes, ainsi que la croissance remarquable des opérations des Unités de la Résistance iranienne témoignent de l’instabilité de la situation en Iran, portant un coup dur aux efforts de Khamenei pour resserrer les rangs de son régime moribond. Néanmoins, Khamenei verra-t-il la fin de son « cher » et « beau » gouvernement de Raïssi, comme il l’a décrit une fois ?