vendredi, janvier 24, 2025
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Le chef du Hezbollah salue l’aide de 77 millions de dollars de Téhéran

Le chef du Hezbollah salue l’aide de 77 millions de dollars de Téhéran

Dans une récente allocution télévisée, le cheikh Naim Qassem, le nouveau secrétaire général du Hezbollah, a confirmé l’important soutien financier du régime clérical iranien au groupe libanais du Hezbollah, soulignant l’étroite alliance entre les deux. Qassem a exprimé sa gratitude au guide suprême du régime, l’ayatollah Ali Khamenei, au Corps des gardiens de la révolution islamique (IRGC) et au gouvernement de Massoud Pezeshkian pour leurs « généreuses contributions », affirmant que 77 millions de dollars ont déjà été alloués à plus de 172 000 familles libanaises touchées par les frappes aériennes israéliennes.

Qassem a déclaré que les familles de Beyrouth dont les maisons ont été complètement détruites reçoivent 14 000 dollars chacune, tandis que celles qui se trouvent à l’extérieur de la ville reçoivent 12 000 dollars. En outre, le Hezbollah a distribué une aide mensuelle de 300 à 400 dollars par famille déplacée pour couvrir les frais de subsistance, une mesure décrite comme un « cadeau de l’Iran ». Selon l’agence de presse officielle Asriran (5 décembre 2024), la plupart de ces fonds proviennent directement de Téhéran.

Cependant, cette générosité intervient à un moment où l’Iran est aux prises avec une crise économique. Massoud Pezeshkian, dans une récente interview télévisée, a admis que le gouvernement avait du mal à payer les subventions nationales : « Nous sommes confrontés à des pénuries dans tous les domaines, et nous avons même du mal à payer les subventions sur le carburant. » Dans le même temps, le gouvernement iranien envisagerait d’augmenter les prix du carburant, ce qui risquerait de provoquer des manifestations à l’échelle nationale similaires à celles observées ces dernières années.

Les propos de Qassem ont également réitéré l’engagement du Hezbollah à soutenir le régime de Bachar al-Assad en Syrie, présentant l’opposition comme faisant partie d’un « dangereux plan israélo-américain visant à déstabiliser le Moyen-Orient ». Il a souligné le rôle du Hezbollah au Liban en tant que front essentiel de l’axe de résistance.

Les critiques affirment que le soutien financier et militaire continu de Téhéran au Hezbollah et à d’autres mandataires reflète sa tentative de gérer les dégâts et de maintenir son influence dans un contexte de défis régionaux et nationaux croissants. Selon les estimations, le régime fournit entre 700 millions et 1 milliard de dollars par an au Hezbollah. Ce financement a persisté malgré les sanctions américaines et les difficultés économiques croissantes de l’Iran, ce qui indique que le régime donne la priorité à l’influence étrangère plutôt qu’au bien-être intérieur.

Les révélations sur les engagements financiers de l’Iran envers le Hezbollah ont suscité des réactions publiques. De nombreux Iraniens, déjà aux prises avec l’inflation, le chômage et la dévaluation de la monnaie, considèrent ces dépenses comme une trahison de leurs besoins. Un Iranien de la classe moyenne gagnant en rials ne peut pas imaginer l’équivalent de 14 000 dollars d’aide envoyée à l’étranger, tandis que les citoyens ordinaires subissent des hausses de prix du carburant et des pénuries.

L’investissement massif du régime clérical dans ses mandataires régionaux reflète sa dépendance à l’égard de ces alliances pour maintenir son influence stratégique et préserver sa base de pouvoir idéologique. Alors que le régime fait face à des crises dans son pays, en Syrie et au Liban, le maintien de l’unité entre ses forces mandataires est devenu primordial. Les analystes soutiennent que cette stratégie vise à projeter sa force à l’étranger tout en renforçant le moral au sein de sa base de pouvoir intérieure.

Alors que le régime iranien navigue dans cette situation précaire, les enjeux sont élevés. Alors que le régime iranien cherche à consolider son influence dans la région et à présenter un front uni contre ses ennemis présumés, le coût économique et politique de ses efforts alimente le mécontentement de ses citoyens. Alors que l’Iran est déjà en proie à de multiples crises – manifestations nationales, sanctions internationales et instabilité régionale –, la priorité donnée par le régime à ses forces mandataires risque de déclencher de nouveaux troubles et de compromettre sa viabilité à long terme.