vendredi, mars 29, 2024

Combattre l’Iran de loin

Combattre l’Iran de loin CNRI – Marcus Dysche du TIMES d’Edgewar et de Mill Hill dans le nord de Londres a écrit un article sur la vie des Iraniens en exil et les sympathisants de la Résistance iranienne, lundi 6 mars :

« Même ici je ne me trouve pas en sécurité. Il peut arriver quelque chose à n’importe quel moment », confie Marzieh, une Iranienne en exil, parlant dans un endroit secret de East Barnet.

Marzieh a passé les vingt dernières années à regarder par-dessus son épaule depuis qu’elle a fui son domicile du nord de l’Iran, et elle a trop peur de nous dire son nom de famille.

En tant que membre des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI), elle était opposée au régime islamiste dirigé par l’ayatollah Khomeiny, faisant d’elle une cible des gardiens de la révolution qui lui sont loyaux.

« L’OMPI jouissait d’un grand soutien dans ma ville parce que les gens y avait l’esprit plus ouvert », raconte-elle.

« En juin 1981, les gardiens de la révolution ont fait une descente dans de nombreux domiciles, y compris celui de mes parents, de mes cousins et de mes amis. Ils ont été arrêtés et certains de mes amis ont été exécutés. Ça s’est fait en une nuit et c’était horrible. »

Marzieh, 45 ans, se rappelle de ces événements dans un anglais bégayant, parlant en tremblant. « J’ai eu de la chance, je n’étais pas chez moi cette nuit-là, sinon mon sort aurait été tout autre », dit-elle.

Elle s’est enfuie en Grande-Bretagne en 1985 où elle a demandé l’asile politique et depuis elle a étudié les événements au Moyen-Orient avec intérêt. Récemment, son inquiétude a grandi avec la reprise par Téhéran de l’enrichissement d’uranium, que l’Occident soupçonne d’entrer dans le cadre de fabrication de l’arme nucléaire.

Ensemble avec des amis qui sympathisent avec des Iraniens opposés au régime, elle a monté l’Association anglo-iranienne (AAI) à Barnet l’an dernier, un groupe qui vise à informer la population en Grande-Bretagne et à faire entendre la voix de millions d’Iranien qui ne peuvent s’exprimer dans leur propre pays.

Thomas Darby, président de l’AAI, dit que le groupe soutient le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), pratiquement un gouvernement-en-attente, basé en France. Le CNRI a une dirigeante élue, Maryam Radjavi, qui sera proposée comme la nouvelle dirigeante nationale, si le président Mahmoud Ahmadinejad venait à être renversé. « Nous soutenons son appel à un changement en Iran, dit M. Darby, qui mènera je l’espère à la chute d’une manière ou d’une autre du régime actuel. »

Georgina Oliver, une volontaire de l’AAI, prend contact avec les églises de la région pour discuter de la situation avec les religieux, qui peuvent ensuite faire connaître l’information aux gens de leurs communautés. Mme Oliver dit que « c’est un travail de fourmi, mais il se fait. Nous contactons aussi les bibliothèques pour leur donner nos informations et nous allons avoir un DVD pour ceux qui souhaitent en savoir un peu plus. »
Elle a l’intention d’envoyer des informations aux universités et souhaite arranger un financement d’événements qui permettrait au groupe de se développer.

Depuis que M. Ahmadinejad est arrivé au pouvoir en juin, les relations entre l’Iran et les gouvernements du monde occidental se sont encore plus détériorées. En octobre, il a été critiqué pour son appel à la destruction d’Israël. Marzieh pense que les gens ont une vision erronée de la population iranienne à cause des débordements du président.

« Un de nos objectifs est de combattre l’intégrisme », dit-elle. « Le régime dit qu’Israël devrait être rayé de la carte, mais nous y sommes totalement opposés et nous avons besoin d’informer les gens pour leur permettre de voir que ce n’est pas de cette façon que les Iraniens pensent. Ce n’est pas ce que veulent les Iraniens, ce n’est que le régime intégriste qui pense comme ça. »

Marzieh estime que sa résistance au régime de M. Ahmadinejad a été influencée par de nombreux facteurs.

« Les femmes sont traitées comme des citoyens de deuxième catégorie », dit-elle. « La discrimination est inscrite dans la loi et les femmes ne peuvent être ni juge ni dirigeante. Je suis musulmane et je porte un foulard parce que je l’ai choisi. Je ne veux pas qu’on me force à le porter. »

« Depuis les événements du 11 septembre, poursuit-elle, l’attentat à Madrid et à Londres en juillet, je me suis rendue compte que l’intégrisme avance rapidement et que l’Iran l’exporte vers d’autres pays. Les racines de l’intégrisme sont en Iran. »

« Chaque jours nous voyons des kamikazes en Irak dont beaucoup ont été entraînés en Iran. Bien que les poseurs de bombes à Londres soient anglais, leurs idées venaient d’Iran. Même au Pakistan, où les poseurs de bombes ont été entraînés, cette idéologie vient d’Iran.

« La sécurité du monde est menacée à cause de cet intégrisme islamique. »

Le groupe pense que la communauté internationale a désormais trois options pour traiter avec l’Iran. Il ne se prononce pas pour deux d’entre elles, la complaisance et l’intervention militaire, mais, dit-il, le CNRI pourrait engendrer une révolution s’il était soutenu par des pays comme la Grande-Bretagne et l’Amérique.

Mme Oliver dit que « les pays occidentaux ont décidé d’être complaisants avec l’Iran, mais on ne peut être complaisant avec des gens qui s’acharnent à dominer par l’intégrisme islamique. »

Pour davantage d’information sur l’Association anglo-iranienne (Anglo-Iranian Society), consultez leur site www.angloiraniansociety.org