Par le Colonel Wesley Martin
Il y a deux ans, à des milliers de kilomètres d’ici, il a fallu dire adieu à cinquante-deux amis très chers. Ayant travaillé avec les résidents du Camp Achraf [membres de l’Organisation des Moudjahidines du Peuple d’Iran (OMPI) tandis que j’étais à la fois responsable des opérations à la Task Force 134 (Opérations de Détention) et plus tard Commandant de Base du Camp Achraf, j’ai eu la chance de travailler avec quelques unes des meilleures personnes que j’ai jamais pu rencontrer.
Je me rappellerai toujours de deux personnes en particulier, Zohreh Ghaemi et Hossein Madani. L’admiration pour les qualités de leader de Zohreh était partagée par tous les américains, qui l’appelaient Commandant Zohreh. Bien que les soldats américains n’aient pas été sous ses ordres, elle avait gagné leur respect.
Hossein aussi avait conquis le cœur des américains. Homme extrêmement brillant, d’une grande dignité, Hossein prenait le temps de traiter chacun avec respect. Dans les réunions, je le regardais toujours passer sans aucune difficulté du persan à l’arabe et à l’anglais. Nous ne parlions pas toujours affaires ; nous avions souvent des discussions amicales sur le monde, sur nos vies personnelles. J’ai découvert qu’Hossein connaissait Washington D.C. aussi bien que moi. Cela se comprend, puisqu’il y avait vécu et travaillé de nombreuses années.
J’avais la même estime pour tous les résidents du Camp Achraf. Certains soirs, lorsque je cherchais à m’échapper des tracas de mon travail, j’allais au poste de garde situé près du mien. Dans l’air doux du désert, quand la fraîcheur avait remplacé la chaleur torride, nous passions un moment ensemble pour nous détendre. Les visites aux résidents du camp principal étaient toujours des moments exceptionnels, qu’il s’agisse de réunions de travail ou d’un événement social.
Soudainement le 1er septembre 2013, cinquante-deux personnes exceptionnelles se sont éteintes, et sept autres ont été prises en otage par la brutalité d’un gouvernement corrompu. Ils ont disparu, mais leur souvenir ne sera jamais perdu, aussi longtemps que nous vivrons et que l’esprit de la démocratie vivra en chacun de nous. Dans le futur, nous serons tous à nouveau réunis. Nous saurons reconnaître la chance que nous avions à nous connaître et à travailler ensemble dans cette vie. Nous serons fiers également de savoir que nous n’avons jamais renoncé les uns aux autres, et jamais abandonné la lutte pour la paix et la stabilité dans le monde.
Le Colonel Wesley Martin, à la retraite, est un ancien officier anti-terroriste / des forces de protection de toutes les forces de la coalition en Irak, un ancien chef des opérations, et ancien commandant de base du Camp Achraf en Irak.
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