mardi, octobre 8, 2024
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Corinne Lepage : Je souhaite que les démocraties occidentales soient plus courageuses dans l’expression de leurs principes lorsqu’il s’agit de parler de l’Iran

Corinne Lepage, ancienne ministre de l’Environnement, est intervenue le 12 juillet dernier au grand rassemblement de la Résistance iranienne « Pour un Libre 2021 ». Le Sommet mondial a accueilli des dizaines de délégations parlementaires et de personnalités des cinq continents et s’est tenu en présence de Maryam Radjavi et de milliers de Moudjahidine à Achraf-3 reliés en ligne à des dizaines de milliers de points et de rassemblements d’Iraniens et de partisans de la Résistance dans 105 pays.

Corinne Lepage, co-présidente de Cap Ecologie, a déclaré à l’événement virtuel :

« Je suis très heureuse de m’adresser à vous aujourd’hui en cette journée importante pour célébrer un Iran libre. Le travail et les propositions de Mme Radjavi s’inscrivent effectivement dans une vision démocratique et universaliste qui s’appliquerait à un pays dont l’histoire, dont la tradition, dont la culture, dont la civilisation sont millénaires et ont beaucoup compté pour toutes les civilisations du monde, de la planète.

En tant qu’universaliste, très attachée à la défense des droits, attachée aussi à la défense des droits de l’humanité, je ne peux que m’inscrire dans la démarche qu’est la vôtre. De permettre aux Iraniennes et aux Iraniens de disposer d’un bien extrêmement précieux qui est celui de la liberté. La liberté de choisir ses dirigeants, la liberté de choisir son destin, la liberté de choisir sa religion, de choisir son conjoint, de choisir l’éducation que l’on veut donner à ses enfants, de choisir son métier, de choisir sa manière de vivre, quelle qu’elle soit, et quelles que soient ses envies et ses tendances.

Ce sont des choses qui aujourd’hui sont très difficiles, je crois, en Iran. Je dis ‘je crois’ tout simplement parce que je n’y suis pas allée et que je suis quelqu’un qui aime bien parler de ce qu’il a vu. Je ne l’ai pas vu, si ce n’est par les images, par les films. La situation en Iran, pour m’y intéresser, je sais combien les défenseurs de la liberté y sont persécutés, combien les femmes sont dans des positions asservies et la difficulté, la rigueur du régime qui est imposé maintenant depuis une quarantaine d’années au peuple iranien.

L’élection récente d’Ibrahim Raïssi, évidemment ne facilite évidemment pas les choses et chacun ne peut être que très attentif au cri d’alarme lancé par Amnesty International réclamant que la cour pénale internationale soit saisie des crimes commis par cette personne.

En tant que démocrate, républicaine, attachée à toutes ces valeurs universalistes, je ne peux donc que dire aux Iraniennes et aux Iraniens qui me font l’honneur de m’écouter aujourd’hui, combien je suis à leurs côtés, combien je les soutiens, combien je comprends leur lutte et combien je souhaite que les démocraties occidentales soient plus courageuses, dans l’expression de leurs principes lorsqu’il s’agit de parler de l’Iran.

L’Iran est un grand pays et on peut comprendre dans un univers géopolitique qui est incertain que certains dirigeants choisissent la prudence. La prudence certes est nécessaire mais elle ne conduit pas une politique et surtout elle ne permet pas d’affirmer la défense des valeurs qui sont celles de la démocratie, de la liberté, des droits des individus, de l’intégrité physique, de la liberté de choix.

Pour toutes ces raisons, je veux dire ici combien je pense important que les démocraties libérales, puisqu’aujourd’hui nous avons affaire aussi à des démocraties libérales, mais qu’au moins les libérales soient courageuses, affirment leurs valeurs parce que c’est non seulement ce que leurs peuples attendent mais c’est ce que les peuples qui se battent pour la liberté dans le monde attendent aussi.

Il ne s’agit pas de paternalisme ou d’être donneurs de leçon. Nous n’avons pas de leçon à donner, mais au contraire des expériences à partager, des valeurs à défendre, communes, qui sont celles qui font que nous faisons l’humanité.

Je terminerai en disant qu’à une époque où tous les Terriens que nous sommes sont confrontés à des dangers qu’aucun de nos prédécesseurs sur cette planète n’avaient connu sous cette forme. Il est absolument indispensable de faire l’humanité ; c’est-à-dire de travailler ensemble sur des bases communes et donc partagées, pour sauver l’humanité, parce que c’est elle qui est en péril, ce n’est pas la planète, c’est l’humanité qui est en péril. Bien évidement les régimes autoritaires, les régimes qui refusent les libertés et qui refusent les droits, ne peuvent pas être des soutiens de ces politiques. »