
L’état actuel de l’économie politique iranienne révèle un régime corrompu et hypocrite, qui sacrifie la santé, la stabilité économique et même l’environnement de sa population pour se maintenir au pouvoir et enrichir ses réseaux affiliés. De l’aggravation des crises environnementales, conséquence de politiques inefficaces, au démantèlement des filets de sécurité sociale et à l’aveu flagrant de corruption systémique, le pouvoir en place privilégie la création monétaire et la propagande au détriment du bien-être de la nation.
Carburant, propagande et air empoisonné
La politique énergétique du régime est une source directe de souffrance pour la population et illustre parfaitement ses contradictions internes. Face à la raréfaction du gaz due à une mauvaise gestion structurelle, les centrales électriques sont contraintes de brûler d’énormes quantités de mazout, un combustible lourd et polluant. Les médias d’État confirment que la consommation de mazout dans les centrales a récemment dépassé les 21 millions de litres en une seule journée, un volume qui nécessiterait un convoi de pétroliers de 14 kilomètres de long.
Le coût social de cette crise énergétique est colossal : le ministère de la Santé lui-même estime que 59 000 décès par an en Iran sont imputables à la pollution atmosphérique, dont près de 7 000 rien qu’à Téhéran. Le régime choisit en réalité d’empoisonner ses citoyens plutôt que de s’attaquer à la corruption structurelle et à la mauvaise gestion qui privent les centrales électriques de combustible propre.
Parallèlement, le régime prépare le terrain pour une nouvelle hausse des prix de l’essence, politiquement explosive. Les sites officiels annoncent le lancement d’un programme pilote visant à supprimer les cartes carburant génériques des stations-service ; une mesure que les analystes interprètent comme un prélude à la hausse du prix de l’essence achetée hors des rations subventionnées de base. Cette tactique rappelle les décisions catastrophiques qui ont déclenché les manifestations de 2019, le porte-parole du syndicat des gérants de stations-service ayant publiquement qualifié la hausse des prix de 2019 de « pire décision et mise en œuvre ». La tentative du gouvernement d’introduire de nouvelles contraintes et une tarification à plusieurs niveaux n’est pas une solution économique, mais un pari désespéré et risqué pour gérer un effondrement financier inévitable.
Finances fictives et souveraineté volée
La politique économique du régime est un vol calculé déguisé en gestion de la souveraineté nationale. Dans une initiative largement perçue par les médias du régime eux-mêmes comme une tentative de « masquer l’effondrement de la valeur du rial », le président du régime, Massoud Pezeshkian, a ordonné à la Banque centrale, le 22 novembre, de supprimer quatre zéros de la monnaie nationale. Ce changement superficiel ne résout en rien le problème de fond : le déficit budgétaire chronique de l’État.
Pezeshkian lui-même a fait un aveu rare et stupéfiant qui révèle les mécanismes internes de la crise : « L’inflation est due au déficit public. Lorsqu’un gouvernement est déficitaire, il est contraint d’imprimer de la monnaie. Or, cette impression monétaire entraîne une hausse des prix et l’inflation pèse lourdement sur les plus pauvres et les plus démunis. »
Il s’agit là d’un aveu flagrant : l’État « vide les poches du peuple » de manière délibérée et structurelle en créant de la monnaie à des fins inflationnistes afin de couvrir ses dépenses incontrôlables, notamment celles liées à la sécurité et à la propagande.
Ce cynisme est encore illustré par le budget astronomique alloué à la radio-télévision d’État, la Radio-Télévision de la République islamique d’Iran (IRIB), placée sous le contrôle du Guide suprême. Le budget de l’IRIB a connu une croissance fulgurante de 3 400 % au cours des 13 dernières années. Un journal d’État a calculé que le coût par habitant pour chaque Iranien de cette machine de propagande s’élève à 385 millions de tomans par an, ce qui signifie que chaque famille est « condamnée à consacrer une part importante de son budget à des médias qu’elle n’a pas choisis ».
Crise, corruption et pillage des aides sociales
L’échec moral de l’État se manifeste le plus cruellement par sa volonté de réduire les aides sociales de ses citoyens les plus vulnérables tout en tolérant une corruption organisée à grande échelle.
Dans une démonstration choquante de mépris, l’administration Pezeshkian a suspendu l’assurance maladie complémentaire pour les retraités – une population déjà confrontée à d’immenses difficultés en raison de salaires impayés ou insuffisants – le 22 novembre 2025. Cette suspension, due à l’incapacité du Fonds des retraités à conclure un accord avec les compagnies d’assurance, affecte directement les 60 % de retraités qui vivent du salaire minimum et luttent contre de graves difficultés de subsistance.
Le résultat net de cette corruption se voit dans nos assiettes : la consommation de viande en Iran a chuté à un niveau parmi les plus bas au monde, estimée à environ 32 kg par habitant en 2022, certains rapports suggérant que la consommation actuelle de viande rouge est tombée à moins de 100 kg par habitant. Moins d’un kilogramme par an pour beaucoup.
Détenteurs de records mondiaux en crise
La crise environnementale dévastatrice constitue l’accusation finale et glaçante de l’échec de la gouvernance du régime. Un haut responsable de la Fédération de l’industrie de l’eau a fait une révélation stupéfiante : le 18e arrondissement de Téhéran détient désormais le record mondial d’affaissement de terrain, certaines parties du pays subissant un affaissement 90 fois supérieur au seuil de crise mondial. Cet effondrement, conséquence directe de la « super crise de l’eau » et de décennies de prélèvements incontrôlés d’eau souterraine, menace désormais aéroports, rues et infrastructures défensives. Le responsable a également averti que cette catastrophe se propage dans toute la capitale et que l’affaissement menace 40 % de la population iranienne.
La réponse du gouvernement à cette litanie de crises n’est pas la réforme, mais la répression et des manœuvres opportunistes. En privilégiant les intérêts de la puissante « entreprise pilleuse » à la santé et à la survie du peuple, le régime démontre sa profonde hypocrisie et accélère l’érosion de sa propre légitimité, poussant la nation au bord d’un précipice économique et environnemental.

