vendredi, mars 29, 2024
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Reuters : les pasdaran du régime iranien vont profiter d’un éventuel accord sur le nucléaire pour s’enrichir davantage

Un possible accord nucléaire entre les puissances mondiales et le régime iranien pourrait donner aux gardiens de la Révolution (pasdaran) l’occasion de s’enrichir davantage, a rapporté lundi l’agence Reuters. « Les pasdaran ont déjà bien profité des sanctions internationales. Si un accord sur le nucléaire est conclu à Vienne cette semaine et si les sanctions internationales imposés au régime iranien sont levées, ils vont en profiter pour s’enrichir encore plus », dit le rapport.

Le Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI), créé par Khomeiny à la suite de Révolution de 1979 en Iran, est plus que juste une force militaire, il est aussi un empire industriel avec un poids politique qui a connu une croissance exponentielle au cours de la dernière décennie.

Un diplomate occidental qui suit de près les évolutions en Iran a déclaré à Reuters que le chiffre d’affaires de l’ensemble des entités commerciales liées au CGRI est estimé à environ 10 ou 12 milliards de dollars par an.

Les officiels du régime iranien refusent de révéler les véritables chiffres concernant la part de marché contrôlée par le CGRI. Le chiffre d’affaire d’environ 12 milliards de dollars par an est équivalent d’un sixième du PIB déclarée de l’Iran.

Reuters cite un officiel iranien selon qui le CGRI contrôle de « grandes entreprises en Iran notamment dans le domaine de tourisme, de transport, d’énergie, de construction, des télécommunications et d’Internet. »

« La levée de sanctions va stimuler l’économie du pays et va les aider à gagner davantage d’argent », affirme Reuters.

Khatam Al-Anbia est le nom de la branche du CGRI active dans le secteur de construction. Cette entreprise – qui est considérée par beaucoup comme la plus grande entreprise en Iran – participe au développement des installations dans un géant champ de gaz, appelé ‘South Pars’. Khatam Al-Anbia a signé un contrat de 1,2 milliards de dollars pour la construction d’une ligne du métro à Téhéran et un contrat de 1,3 milliards de dollars pour la construction d’un pipeline vers le Pakistan.

Mais le CGRI bénéficie également d’autres avantages concurrentiels importants, qui seront encore plus utiles si les sanctions sont levées.

« Des réductions considérables dans les tarifs d’assurance, les frais de transport et les frais de commissions bancaires permettront aux pasdarans d’importer librement des pièces de rechange, des équipements et des technologies achetées auprès des entreprises internationales », a déclaré le diplomate occidental.

Reuters a cité un homme d’affaire iranien, basé dans un pays du Golfe, qui fait des affaires avec certaines sociétés affiliées au CGRI. Selon lui, le contrôle que les pasdaran exercent sur les aéroports et les ports en Iran les a aidés à importer des marchandises sans payer des droits de douanes.

« Une grande partie des activités du CGRI se fait à travers des sociétés écrans, beaucoup d’entre eux n’appartiennent pas formellement au CGRI, mais appartiennent à des individus ou des entreprises qui sont liées au CGRI », précise le rapport.

« Depuis de nombreuses années, le CGRI a acheté des PME en Iran et les a utilisé comme des sociétés écrans », dit l’homme d’affaire.

Reuters a ajouté : « Pour faire des affaires en Iran, les sociétés étrangères ont besoin d’un partenaire iranien et pour des projets à grande échelle, le partenaire en question est souvent des une entreprise contrôlée par le CGRI. »

« La levée des sanctions pourrait permettre aux entreprises pétrolières occidentales de faire des affaires avec des société iraniennes. Plus de 812 sociétés en Iran sont affiliées à Khatam al-Anbia qui est désignée par Washington comme un une entité participant à la prolifération des armes de destruction massive. Les entreprises doivent être prudents lors de la signature de contrats en Iran, car ils ne sauront jamais qui est vraiment derrière ces entreprises », a déclaré le diplomate occidental.

« Le CGRI a de bonnes raisons pour être favorable à un accord nucléaire, au-delà de la simple perspective de la croissance économique et la perspective de contrats avec les entreprises étrangères voulant investir en Iran », souligne Reuters.

« Le CGRI sait comment contourner les sanctions internationales, par exemple en faisant transiter les marchandises par des pays tiers. Ainsi, certaines restrictions imposées par dans le cadre des sanctions internationales sont d’ores et déjà contournées », conclut Reuters.