Le président et porte-parole officiel du Conseil national de la résistance iranienne est Massoud Radjavi. Massoud Radjavi est né en 1948 dans la ville de Tabas dans la province du Khorassan, au nord-est. Cadet de cinq frères, il est diplômé de sciences politiques de la faculté de Téhéran. Ses frères ont suivi leurs études supérieures en France, en Suisse, en Belgique et en Grande-Bretagne. L’aîné, le Pr. Kazem Radjavi a été assassiné en avril 1990 à Genève. Son unique soeur, Monireh, a été exécutée en 1988 après six années de prison avec ses deux petites filles. Son époux Asghar Nazemi, a été exécuté deux ans plus tôt.
Le président et porte-parole officiel du Conseil national de la résistance iranienne est Massoud Radjavi. Massoud Radjavi est né en 1948 dans la ville de Tabas dans la province du Khorassan, au nord-est. Cadet de cinq frères, il est diplômé de sciences politiques de la faculté de Téhéran. Ses frères ont suivi leurs études supérieures en France, en Suisse, en Belgique et en Grande-Bretagne. L’aîné, le Pr. Kazem Radjavi a été assassiné en avril 1990 à Genève. Son unique soeur, Monireh, a été exécutée en 1988 après six années de prison avec ses deux petites filles. Son époux Asghar Nazemi, a été exécuté deux ans plus tôt.
Les parents âgés de M. Radjavi ont été arrêtés et emprisonnés par les mollahs en 1981. Sa première épouse, Achraf, avait aussi été emprisonnée sous le chah pour son appartenance aux Modjahedines. Ils se sont mariés en été 1979. Elle a été assassinée en février 1982 lors d’un assaut lancé par les pasdarans contre son domicile.
- Sous le chah
Au lycée, Massoud Radjavi était un partisan de l’ayatollah Taleghani et du Mouvement de Libération de Mehdi Bazargan. Il a appris à connaître les Modjahedines à l’université, et il en devient membre en 1967. Il était en contact direct avec le fondateur de l’organisation, Mohammad Hanifnejad. Il entre ensuite au comité central.
Mr. Radjavi a été arrêté en 1971 et condamné à mort. son frère aînéer, le Professeur Kazem Radjavi, a organisé une campagne international pour le sauver, et sa peine a été commué à la prison à vie. La SAVAK, incapable de l’exécuter à cause de la pression internationale, la maintenu sous la torture tout le long de son incarcération. Amnesty International, le Comité international de la Croix-Rouge, ainsi que d’éminentes personnalités européennes comme François Mitterrand, sont intervenues à plusieurs reprises pour lui sauver la vie. il a fait partie du dernier groupe de prisonniers politiques à être relâchés en janvier 1979.
Malgré les dures conditions d’emprisonnement, M. radjavi a dû remplir le vide laissé par l’exécution des dirigeants des Modjahedines et raviver l’organisation, brisée par des Marxistes lors d’un coup d’Etat interne. Il a passé des milliers d’heures, sous des restrictions extrêmement strictes, à formuler et enseigner les positions des Modjahedines. Toutes ces activités devaient être maintenues secrètes des yeux de la SAVAK et des gardiens de prison. Et la torture systématique aggravait la difficulté de cette tâche.
A chaque fois que la SAVAK avait vent de ces efforts, on l’envoyait dans la salle de torture, mais il continuait ses discussions avec ses compagnons de cellule. Puis, les prisonniers Modjahedines faisaient passer ces prises de position aux membres qui se trouvaient à l’extérieur. M. Radjavi a qualifié le courant marxiste qui avait détruit non seulement l’organisation des Modjahedines, mais aussi l’unité et la confiance entre les forces de l’opposition, comme traître et déviationniste. Il a condamné leur détournement du nom « Modjahedines » soulignant que l’idéologie des Modjahedines était l’islam et que leur but était de renverser le chah pour établir un gouvernement indépendant, démocratique, élu par le peuple. La fermeté de ces positions a forcé les Marxistes à cesser d’utiliser le nom des Modjahedines en 1977. Il a averti que ce coup porté aux Modjahedines ouvrirait la voie aux interprétations rétrogrades de la religion, et a conseillé aux Modjahedines de garder leur distance avec les intégristes, dont l’idéologue était déjà à l’époque Khomeiny.
- La plus grande menace des mollahs
Du toit de la prison de Qasr, le dernier jour de sa captivité, il a parlé au nom du dernier groupe de prisonniers politiques aux milliers de Téhéranais venus les libérer. Il a exprimé l’espoir que les prisons seraient fermées pour toujours, et que les libertés politiques seraient établies en Iran.
Plusieurs jours avant l’arrivée de Khomeiny à Téhéran, son fils, Ahmad, a téléphoné à M. Radjavi depuis Paris pour lui dire: « Vous bénéficier d’un immense soutien en Iran et si vous formez un parti politique, des millions de personnes viendront vous rejoindre. » Des semaines plus tard, dans une réunion à Téhéran, Ahmad Khomeiny a dit à Massoud Radjavi, « si vous soutenez l’Imam et si vous vous opposez à ses opposants, alors toutes les portes vous seront ouvertes et vous recevrez tout ce dont vous avez besoin. » Massoud Radjavi a rejeté la proposition, disant que les Modjahedines recherchaient un gouvernement démocratique et nationaliste.
Un an plus tard, au printemps 1980, MAssoud radjavi rencontrait Hachemi Rafsandjani, alors membre du Conseil de la révolution et ministre de l’Intérieur, pour déposer plainte sur les multiples cas de fraudes par les agents du régime durant les élections parlementaires. Rafsandjani lui a dit: « Oubliez tout cela! Vous avez une organisation, une très bonne réputation et vous jouissez de beaucoup de respect. Si vous aviez accepté l’Imam et le Velayat-e-Faghih (la suprématie du religieux), toutes les portes vous aurez été ouvertes. Vous nous avez forcés à faire venir des ministre et des députés de l’étranger. » M. Radjavi a rétorqué: « Vous ne devez pas vous attendre à ce que nous acceptions un pouvoir de matraqueurs et de monopolisateurs sous la bannière de l’islam. »
Peu après la révolution, les Modjahedines ont lancé leur propre campagne culturelle et idéologique parmi les intellectuels et la jeune génération pour contrer l’interprétation despotique et intégriste de Khomeiny. A la fin de 1979, Radjavi a commencé une série de cours de philosophie comparée à l’Université technologique Charif de Téhéran. Chaque semaine, 10.000 étudiants y assistaient, et plus de 100.000 autres regardaient les enregistrements vidéos à travers l’iran. les transcriptions étaient publiées par centaines de milliers chaque semaine et distribuées à travers tout le pays. Au bout de 16 semaines, Khomeiny a fait fermé les université, les dirigeants de son régime soulignant qu’elles étaient devenues un bastion des Modjahedines.
- La Fatwa de Khomeiny contre Massoud Radjavi
En 1980, Les discours de Radjavi à Téhéran et dans les centres de province attiraient des centaines de milliers de personnes. Le tournant dans cette montée fulgurante de la popularité des Modjahedines est intervenu en 1980, à l’élection présidentielle. La candidature de Radjavi a reçu un flot de soutiens de l’opposition démocratique au régime des mollahs.
Craignant que la victoire de Radjavi fasse obstacle à l’émergence de l’Etat religieux totalitaire qu’il était en train de bâtir, Khomeiny a violé sa promesse de ne pas intervenir dans le scrutin et a promulgué une Fatwa (un décret religieux) imposant un veto à la candidature de Massoud Radjavi.
Cette démarche n’a fait qu’accroître la popularité des Modjahedines. Aux premières élections législatives en mars et avril 1980, les Modjahedines ont engrangé le second taux le plus élevé de voix à l’échelle nationale, immédiatement après le parti de la République islamique de Khomeiny, malgré les fraudes astronomiques des mollahs.
Candidat à Téhéran, Massoud Radjavi a reçu 550.000 votes, mais Khomeiny a empêché son entrée au Majlis.
Dans un discours en juin 1980 au stade Amdjadieh de Téhéran, Massoud radjavi a critiqué le pouvoir en place pour sa répression des libertés. Ce rassemblement de 50.000 personnes à la mémoire des victimes des matraqueurs, a été lui-même la cible d’attaques, provoquant un scandale politique majeur pour le régime. Vingt députés du nouveau parlement ont alors publié le premier communiqué parlementaire pour condamner cette attaque.
Les observateurs politiques ont ensuite été unanimes pour qualifier Massoud radja vu de leader de l’opposition à Khomein. Quelques jours plus tard, Khomeiny a prononcé sont discours le plus virulents contre les Modjahedines, exprimant son inquiétude face à la popularité de Massoud Radjavi qui avait commencé une campagne pour unir les forecs de l’opposition démocratiques.
Le quotidien Modjahed, avec ses 500.000 exemplaires, était le journal le plus lu à l’époque en Iran. Il possédait une rubrique intitulée Chora (Conseil) dédié aux groupes et aux personnalités de l’opposition pour y exprimer leurs opinions.
Au début de 1981, dans une série de longues interviews, Radjavi a expliqué les points des Modjahedines sur Khomeiny etles autres courants politiques de l’époque, et a proposé la formation d’un front contre l’intégrisme.
- Une alternative démocratique à la tyrannie des mollahs
La montée rapide des Modjahedines n’était pas quelque chose que les mollahs pouvaient tolérer facilement. les premiers mois de 1981 ont connu une vive augmentation des attaques armées contre les rassemblements des Modjahedines, les assassinats de leurs sympathisants alors qu’ils vendaient des journaux de l’organisation et des fatwas de multiples mollahs à travers le pays déclarant qu’il était « permis religieusement » de tuer les Modjahedines et de confisquer leurs biens,parce que c’était des « renégats » et qu’ils n’acceptaient pas la version intégriste de l’islam des mollahs.
Le 20 juin, Khomeiny rendait public un ordre donné aux pasdarans de réprimer dasn le sang une immense manifestation d’un demi million de Téhéranais, qui avaient répondu à l’appel des Modjahedines de manifester contre la tyrannie des mollahs. Des dizaines de personnes ont été tuées et des centaines d’autres arrêtées. Des dizaines de milliers de membres et de sympathisants des Modjahedines et d’autres militants de l’opposition ont été exécutés en l’espace de quelques mois dans une des purges les plus sanglantes de l’histoire de l’Iran.
Massoud Radjavi a alors annoncé la formation du Conseil national de la Résistance iranienne à Téhéran le 21 juillet 1981. Quelques jours après, il quittait Téhéran pour la France à bord d’un jet militaire piloté par un équipage d’officiers de l’armée de l’air partisans des Modjahedines du peuple.
A Paris, Massoud Radjavi a présenté le CNRI à l’opinion publique internationale et dénoncé les atrocités des mollahs. il a rencontré de nombreux dirigeants et personnalités politiques, et a été interviewé par des centaines de journalistes du monde entier.
- Une percée courageuse en faveur de la paix
En 1983, après le retrait de l’Iran du territoire irakien, Radjavi a lancé une campagne massive en faveur de la paix, parce qu’il n’était pas nécessaire de continuer cette guerre fratricide. Il a présenté un plan de paix basé sur le traité d’Alger de 1975 en mars 1983. ce plan a gagné le soutien de nombreux gouvernements, partis politiques et 5000 parlementaires et personnalités politiques à travers le monde.
Sous la pression du gouvernement français en 1986 après l’accord secret passé avec les mollahs pour la libération des otages français au Liban, Radjavi a quitté paris pour la frontière irano-irakienne en juin 1986. Un an plus tard, il annonçait la formation de l’Armée de libération nationale iranienne (ALNI), la branche militaire de la Résistance.
Sous le commandement de Massoud Radjavi, l’ALNI a remporté de nombreuses victoires lors de plus d’une centaine d’opérations militaires contre les pasdarans et les unités d’élites des mollahs. Peu après que les forces de l’ALNI eurent libéré la ville de Mehran en juin 1988, Khomeiny a été contraint d’accepter le cessez-le-feu malgré son voeu de poursuivre la guerre « jusqu’à la dernière pierre debout en Iran ».
Un an après le cessez-le-feu, la mort de Khomeiny privait le régime des mollahs de son mentor. A partir de là, pendant les huit ans de duo Khameneï-Rafsandjani, puis de triumvirat avec Khatami en 1997, le régime des mollahs a été criblé de luttes intestines, d’instabilité chronique et d’innoùbrables crises économiquesn politqiues et sociales. face à ce régime, Radjavi a été capable de conduire le mouvement de la Résisatnce vers son but stratégique de renverser le fascisme religieux au pouvoir en Iran.
- Un dirigeant historique
malgré le rôle décisif de M. radjavi dnas l’histoire du mouvement de la Résistance, toutes les décisions importantes au sein du mouvement ont été prises collectivement après de longues discussions et un débat démocratique. A travers ce processus, de nouveaux membres ont assumé de plus grandes responsabilités. La plupart des membres du Conseil de direction des Modjahedines et plus de 90 % du Conseil central des Modjahedines ont rejoint l’organisation après 1979. j
Depuis 1989, M. Radjavi n’a aucune responsabilité exécutive dans l’OMPI. Son rôle dans la sauvegarde des principes des Modjahedines en tant qu’organisation musulmane, démocratique, nationaliste et progressiste dans les années 1970, et plus important encore contre l’assaut général lancé par Khomeiny pour détruire les Modjahedines, ont fait de lui un dirigeant historique et idéologique pour les Modjahedines.
Depuis la formation du CNRI, la plupart des efforts de M. Radjavi ont été consacrés au Conseil. Sa patience et sa manière démocratique de gérer les affaires du CNRI ont joué un rôle essentiel dans le développement du CNRI et sa ténacité, et lui ont valu la confiance des membres du CNRI. Mohammad Hossein Naghdi, un diplomate iranien ayant rejoint le Conseil en 1982, avant d’être assassiné par les terroristes de Téhéran en 1993 à Rome, où il représentait le CNRI, déclarait en décembre 1992 dans une interview : « Dans le conseil, nous hésitons à mettre en valeur le rôle des individus, mais compliments mis à part, je pense vraiment que dans le monde de la politique, la présence de M. Radjavi a plus que tout, été la cause de l’avancée du CNRI et de la Résistance iranienne. Si nous théorisons sur ce qui aurait pu se passer s’il n’avait pas été à la présidence, si la résistance existait encore je pense qu’elle serait bien moindre que ce qu’elle est aujourd’hui. »
Dans la même série d’interviews, le Dr. Manouchehr Hezarkhani, un essayiste iranien de renom et président de la commission de la culture et des arts commentait la manière de procéder durant les réunions du CNRI :
» Quand nous arrivons aux réunions, nous ne partageons pas les mêmes points de vue… Lorsque nous nous rencontrons dans les sessions, il arrive qu’on se dispute sérieusement sur certains points, sur des solutions politiques. Il est généralement entendu que le but de ces réunions où l’on peut dire ses différences, est de trouver un consensus. mais l’individu capable de présider ces meetings et de maintenir l’équilibre délicat de la coopération entre les divers groupes, dont aucun ne sont des professionnels de la politique, est doué de l’art de diriger… Nous possédons ce dirigeant et je pense qu’ils arrondit souvent les angles. »
Quand les intérêts du peuple iranien et de la démocratie sont en cause, les considérations politiques ou les inquiétudes quant à la protection de son prestige personnel n’ont jamais empêcher M. Radjavi de prendre des décisions sensibles. Lancer la campagne pour la paix dans la guerre Iran-Irak en 1983, quand la nature belligérante de Khomeiny n’avait pas encore été totalement révélée, a généré une propagande venimeuse du régime et de ses alliés internes et étrangers. Ce fut une des exemples multiples de risques que peu ont osé prendre. La formation de l’Armée de libération nationale iranienne, comme l’acquis le plus précieux de l’histoire de l’Iran, en est un autre.
Massoud Radjavi a toujours souligné qu’il n’y avait pas d’insistance particulière sur le CNRI ou les Modjahedines. « Si à n’importe quel moment aun groupe ou une alternative s’avère mieux équipé pour renverser le régime et garantir l’indépendance, la démocratie et la souveraineté populaire en Iran, nous le soutiendront totalement, même s’il est opposé à notre façon de penser », dit-il.
A une des tournants les plus sensibles de l’histoire de l’Iran, Khomeiny a cherché à raviver un empire du style ottoman en profitant de circonstances spéciales et en usurpant le pouvoir temporel et spirituel. Massoud Radjavi a lancé une résistance générale contre lui pour l’empêcher d’atteindre son but néfaste. C’est l’essence du rôle historique qui a fait de Massoud Radjavi un dirigeant national du peuple iranien dans sa volonté de mettre fin à la tyrannie des mollahs et d’instaurer la liberté et une souveraineté populaire durable en Iran.