Ahmad Mahmoudi, imam du vendredi à Ispahan, Iran, le 14 mars 2025
Lors d’un sermon prononcé le 14 mars à Ispahan, le mollah Ahmad Mahmoudi, imam de la prière du vendredi, a déclaré que si le régime iranien décidait de développer l’arme nucléaire, ni les États-Unis ni les puissances occidentales ne pourraient l’en empêcher. « Si nous voulions posséder des armes nucléaires et les fabriquer, ni les Occidentaux, ni même l’Amérique ne pourraient nous en empêcher », a-t-il proclamé, renforçant la stratégie de la corde raide de Téhéran face à la pression internationale croissante. Ses propos interviennent alors que le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne (E3) menacent de déclencher le mécanisme de l’ONU prévu par la résolution 2231, ce qui pourrait réimposer des sanctions à l’Iran pour ses violations du nucléaire.
Ahmad Mahmoudi a également défendu l’opposition du Guide suprême du régime, Ali Khamenei, aux négociations avec les États-Unis, rejetant les appels à une nouvelle diplomatie comme malavisés. Il a affirmé que certaines personnalités iraniennes prônaient des négociations en raison des « développements récents », mais a insisté sur le fait que Khamenei avait « déjà clairement exprimé sa position à plusieurs reprises ». Citant le Coran pour justifier une obéissance absolue au Guide suprême, il a averti que s’opposer à la position de Khamenei sur les négociations équivalait à « s’égarer gravement ».
Tentant de donner l’impression d’un climat de confiance, Mahmoudi a tourné en dérision les inquiétudes occidentales concernant le programme nucléaire iranien, insistant sur le fait que le régime avait volontairement choisi de ne pas fabriquer d’armes nucléaires en se fondant sur des « principes religieux ». Il a toutefois souligné simultanément les capacités techniques du régime : « Nous avons déjà atteint 60 % d’enrichissement d’uranium. Si nous voulions aller plus loin, à 70 %, 80 %, voire 90 %, nous pourrions facilement le faire.» Comparant le développement nucléaire à la rédaction d’un deuxième texte après le premier, il a tourné en dérision les tentatives occidentales de pression sur l’Iran, les qualifiant de vaines.
Les propos de Mahmoudi à Ispahan ont fait écho à des déclarations similaires faites par d’autres imams de la prière du vendredi à travers le pays, renforçant la stratégie plus large d’intimidation et de défiance du régime. À Karaj, l’ayatollah Seyed Mohammad Mehdi Hosseini Hamedani a souligné la nécessité pour le régime clérical de maintenir une approche stratégique envers ses adversaires et ses alliés, insistant sur l’inévitable hostilité envers l’Occident. « Ils sont parfaitement conscients de notre puissance », a déclaré Hamedani. « Ils savent que si l’Iran décide un jour de se doter de l’arme nucléaire, ils sont trop insignifiants pour l’en empêcher. » Cette rhétorique fait suite à une série de menaces nucléaires proférées par des responsables iraniens ces derniers mois, témoignant du désespoir du régime face à la crise économique croissante, aux troubles intérieurs et à l’isolement international. Le 8 mars, le député iranien Mohammad Motamedizadeh s’est vanté que l’Iran pourrait développer des armes nucléaires « aussi facilement que de l’eau potable ». En février, une publication affiliée à l’État affirmait que Téhéran devrait se doter de l’arme nucléaire pour instaurer un « équilibre de la terreur ». Le conseiller principal de Khamenei, Kamal Kharrazi, a également laissé entendre que l’Iran pourrait modifier sa politique nucléaire en réponse aux menaces extérieures.
Le régime a longtemps utilisé cette rhétorique, à la fois comme tactique de peur et comme outil de soutien au moral des troupes. Face à l’économie iranienne en chute libre et aux protestations latentes, les responsables utilisent les menaces nucléaires pour rallier leur base et tenter d’intimider la communauté internationale afin qu’elle évite des mesures plus sévères.
Mahmoudi a également accusé les États-Unis d’utiliser les négociations comme un outil trompeur pour affaiblir l’Iran, rejoignant ainsi d’autres pairs qui estiment que toute discussion avec Washington serait un piège. Il a insisté sur le fait que les dirigeants iraniens agissaient « avec sagesse » pour guider le pays dans la bonne direction, saluant les conseils de Khamenei, qui « retirent les armes de l’ennemi ».
Alors que Téhéran intensifie ses menaces nucléaires, le monde est confronté à un choix crucial : affronter le danger ou le favoriser par l’inaction. Le régime clérical, principal État soutenant le terrorisme au monde, extorque déjà la communauté internationale grâce à ses capacités nucléaires tout en niant faussement vouloir se doter d’armes. Si le simple enrichissement de l’uranium lui confère un pouvoir, il faut imaginer la puissance catastrophique qu’il exercerait avec l’arme la plus meurtrière de l’histoire. L’apaisement n’a fait qu’alimenter cette marche vers le désastre. Seule une action ferme et décisive peut arrêter le régime avant qu’il n’atteigne le point de non-retour.