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Iran : le JCPOA a toujours été une « coquille vide »

Iran : le JCPOA a toujours été une « coquille vide »

Après des jours de négociations avec le régime iranien sur son programme nucléaire clandestin, les diplomates européens ont reconnu que l’accord nucléaire avec Téhéran serait bientôt une « coquille vide« .

Reuters a rapporté qu’un diplomate européen a souligné que « pour le moment, nous n’avons toujours pas pu nous engager dans de véritables négociations« .

Cette reconnaissance souligne une fois de plus que les négociations avec le régime pour relancer le Plan d’action global conjoint (JCPOA) sont vaines. « Le temps presse. Sans progrès rapides, compte tenu de l’accélération de son programme nucléaire iranien, le JCPOA deviendra très bientôt une coquille vide », ont souligné les autorités européennes.

Les négociations avaient été retardées de cinq mois après la nomination d’Ebrahim Raïssi mais ont repris au début de la semaine précédente, avec l’objectif affiché de rétablir le respect par toutes les parties de l’accord de 2015.

Fitting a Square Peg into a Round Hole with Iran Negotiations - April 2021

Enrique Mora, le diplomate de l’Union européenne qui a présidé la réunion de jeudi, a fait des efforts notables pour promouvoir une perspective optimiste, déclarant par la suite « la nécessité de travailler et de parvenir à un accord pour redonner vie au JCPOA. Cependant, son commentaire a été précédé de remarques de diplomates britanniques, français, allemands et américains qui ont sévèrement critiqué le régime iranien pour ses exigences excessives, son manque de sérieux et son refus de faire des compromis.

Des responsables du ministère français des Affaires étrangères se sont déclarés préoccupés par le fait que Téhéran « jouait pour gagner du temps » et ont averti que le régime continuerait très probablement à réduire ses engagements antérieurs si le processus de négociation se poursuivait sans résolution. Leurs homologues allemands ont exhorté Téhéran à revenir jeudi sur le processus avec des « propositions réalistes », mais rien n’indiquait que le régime avait tenu compte de cet avis.

La ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, a réitéré l’appel mercredi, décrivant les pourparlers du lendemain comme le début de la « dernière chance » pour le régime iranien.

Les remarques des plus hauts responsables peuvent indiquer que la communauté internationale prépare une dernière impulsion pour sauver le processus de négociation en convainquant Téhéran de la nécessité d’un compromis. Jusqu’à présent, les délégués iraniens aux pourparlers ont principalement réitéré leur demande pour que les États-Unis suppriment toutes les sanctions qui ont été imposées ou réimposées après que Donald Trump s’est retiré du JCPOA en 2018.

Téhéran n’a rien offert en retour, mais a suggéré que les négociations sur son propre retour à la conformité ne se poursuivent qu’une fois que l’allégement des sanctions aura été vérifié. Les participants européens et américains aux pourparlers indiquent tous que la position de Téhéran ne s’est durcie les jours qui ont suivi la reprise des négociations. L’Allemagne et la France ont toutes deux accusé le régime d' »abandonner les compromis » qui ont été obtenus lors des six cycles de pourparlers avant juin.

Depuis que l’administration Biden a pris le pouvoir à Washington et a signalé sa volonté de réintégrer l’accord dont son prédécesseur s’est retiré, il n’y a eu aucune réelle question sur le désir d’une partie de restaurer le JCPOA. La vraie question est cependant de savoir s’il est possible de rétablir cet accord d’une manière satisfaisante pour toutes les parties. Et à chaque session de négociations qui se termine sans que Téhéran ne s’éloigne de sa position initiale, il devient de plus en plus évident que la réponse sera finalement négative.

La Résistance iranienne a depuis longtemps dénoncée que le régime de Téhéran court vers une bombe atomique et joue avec le temps pour faire avancer secrètement son programme nucléaire.

Les puissances occidentales devaient savoir que le JCPOA était une « coquille vide » dès le premier jour. Le régime n’a jamais respecté ses engagements aux termes du JCPOA.

Iran's cheating in nuclear deal & deceptive measures on cementing the Arak heavy water reactor

En 2019, Ali Akbar Salehi, alors chef du régime de l’Organisation de l’énergie atomique, a déclaré : « Ils pensaient avoir gagné la négociation », a-t-il déclaré à propos des signataires occidentaux du JCPOA. « Mais nous avions une contre-mesure, et pendant que nous procédions à l’affaire (enrichissement), ils n’ont pas réalisé ce qu’ils avaient conclu, et nous ne nous sommes pas retrouvés piégés dans l’impasse de l’enrichissement.«