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Maryam Radjavi appelle Berlin à aller dans le sens de la volonté du peuple iranien

Berlin, 23 mars 2010 CNRI – "En tant que coalition de plus longue date de l’histoire de l’Iran dotée d’un programme précis et déclaré, le CNRI offre une perspective claire au peuple iranien et à la communauté internationale."

"Les sanctions sont nécessaires mais insuffisantes. Les sanctions doivent s’accompagner d’un changement de politique vis-à-vis de la résistance iranienne. La politique des pays occidentaux jusqu’à présent s’est opposée à ce que la Résistance iranienne puisse utiliser tout son potentiel pour changer de régime. C’est pourquoi nous pensons qu’il est temps que le CNRI soit reconnu comme le représentant du peuple iranien", a déclaré Maryam Radjavi.

La présidente élue de la Résistance iranienne s'exprimait dans une réunion parlementaire organisée le 23 mars à Berlin « en soutien à Achraf » en présence de nombreux parlementaires et personnalités politiques et sociales allemandes. Elle était présidée par le député Hermann Joseph Scharf.

Berlin 23 mars 2010 CNRI – "En tant que coalition de plus longue date de l’histoire de l’Iran dotée d’un programme précis et déclaré, le CNRI offre une perspective claire au peuple iranien et à la communauté internationale."

"Les sanctions sont nécessaires mais insuffisantes. Les sanctions doivent s’accompagner d’un changement de politique vis-à-vis de la résistance iranienne. La politique des pays occidentaux jusqu’à présent s’est opposée à ce que la Résistance iranienne puisse utiliser tout son potentiel pour changer de régime. C’est pourquoi nous pensons qu’il est temps que le CNRI soit reconnu comme le représentant du peuple iranien", a déclaré Maryam Radjavi.

Elle s'exprimait dans une réunion parlementaire organisée le 23 mars à Berlin « en soutien à Achraf » en présence de nombreux parlementaires et personnalités politiques et sociales allemandes. Elle était présidée par le député Hermann Joseph Scharf.

Voici le texte de son intervention :

Je voudrais vous remercier pour l’attention que vous portez tous au problème des violations des droits de l’homme en Iran et pour vos efforts en défense des combattants de la liberté de l’Iran dans la cité d’Achraf. J’estime aussi nécessaire de saluer la mémoire de Mme Ingrid Holzhutter qui était présidente du Comité allemand de solidarité avec un Iran Libre. Le peuple iranien et sa résistance n’oublieront jamais la noble personnalité et les efforts inlassables de cette femme courageuse dans sa défense de la Résistance, du peuple iranien et de la Cité d’Achraf.

Je suis venue ici aujourd’hui alors que l’Iran est au cœur des problèmes internationaux. J’aborderai deux sujets : tout d’abord l’orientation que prennent les événements en Iran. La question majeure est de savoir s’il y a une perspective de fin de la dictature religieuse ? Est-ce que l’opposition iranienne est capable d’accomplir un changement ? Quels sont les obstacles et les facteurs de ralentissement ou d’accélération ? Le second sujet que j’aborderai, c’est la solution à cette crise. Quelle est la solution à la crise en Iran ? Et la question c’est de savoir quelle est la bonne politique en occident ?

Avant de m’attacher à ces deux sujets, permettez-moi en guise d’introduction de parler d’un sujet qui jouit d’un consensus et se compose de plusieurs parties :

1- Le soulèvement national du peuple iranien ces neufs derniers mois a clairement montré que le peuple iranien demande la fin de la dictature religieuse.

2- Une fissure au sein du régime des mollahs est apparue au plus haut niveau et l’a affaibli à l’extrême dans ses fondements.

3- La montée de la répression dans le pays, l’accélération du programme d’armes nucléaires et de l’ingérence en Irak montrent que le régime des mollahs n’a aucune intention de changer de comportement ou de se lancer dans une réforme.

4- La politique occidentale et de l’UE pour changer le comportement du régime par le biais de négociations et de la complaisance a été une erreur et contre-productive. Cette politique lui a fait prendre ses distances avec la résistance et l’a poussée à lui imposer des restrictions.

Nous pensons qu’il existe une perspective de changement en Iran. Malgré la répression sauvage, le régime n’a pu jusqu’à présent contenir le soulèvement. De même, Khamenei n’a pu colmater la brèche au sein du système et revenir à la situation antérieure. Les conflits au sommet ont abouti à des défections importantes des forces sur lesquelles le régime s’est appuyé tout au long de ces années.

Selon les informations dignes de foi que nous possédons, il y a des signes sérieux d’instabilité jusque dans la structure de la principale force répressive, le corps des gardiens de la révolution.

Mais plus important encore, l’émergence dans les neuf mois du soulèvement d’un immense potentiel dû à 30 années d’oppression religieuse, de corruption, de misère et de prostitution, qui a fait s’effondrer le statut du guide suprême des mollahs et ça c’est un phénomène nouveau, et il faut en féliciter le peuple iranien. 

Par conséquent la situation ne reviendra jamais en arrière. Malgré tous les problèmes, ce chemin continuera jusqu’à la fin de la dictature religieuse en Iran. Alors que le régime est divisé de l’intérieur, la poursuite des manifestations aura encore plus d’effet. La réponse positive du peuple à l’appel lancé par le dirigeant de la Résistance iranienne Massoud Radjavi pour faire de la fête traditionnelle du feu du 16 mars un mouvement de protestation, indique qu’un front est en train de se former ainsi qu’un consensus populaire autour de la voie de la Résistance iranienne, c’est-à-dire la négation de l’ensemble de la dictature religieuse. Oui, le peuple iranien ne veut pas de la dictature religieuse et l’a montré sous des formes diverses ces neuf derniers mois.

Malgré la force apparente de ce régime, il existe une perspective de changement. Dans les années 1988 et même au début de 1989, très peu de gens pensaient que le Mur de Berlin allait tomber en 1990. Mais on se rappelle la force de la Stasi, de l’armée et comme ils étaient prêt pour réprimer le peuple. Tout voulait montrer que le changement était impossible. Mais sous cette force apparente, il y avait un système usé et faible.

En Iran aujourd’hui il existe une résistance organisée. Son réseau dans le pays est composé d’hommes et de femmes et aussi des familles de 120.000 prisonniers politiques exécutés et des centaines de milliers de prisonniers politiques des décennies passées. Ils jouent un rôle majeur dans l’organisation et l’orientation des manifestations hostiles au pouvoir.

Ces derniers mois, en condamnant à mort des sympathisants de la résistance dans des simulacres de procès, le régime a reconnu une fois de plus ce caractère organisé.

Une autre caractéristique de la Résistance iranienne, ce sont ses 3400 militants dans la cité d’Achraf en Irak. Beaucoup d’entre eux militent depuis une trentaine d’année au sein de la résistance pour la liberté. Achraf est le symbole de la ténacité, le centre de l’espoir et une source d’inspiration pour le peuple iranien afin de résister pour la liberté. C’est pourquoi le régime ne recule devant aucun effort pour détruire Achraf et en ce moment continue les pressions et les complots. Mais les Achrafiens ont réussi à les neutraliser, avec persévérance et sacrifice et à un prix très élevé.

Pour finir, je dois dire qu’en tant que coalition de plus longue date de l’histoire de l’Iran dotée d’un programme précis et déclaré, le CNRI offre une perspective claire au peuple iranien et à la communauté internationale. En énonçant trois principes, l’abolition de la dictature religieuse, l’instauration d’une république et la séparation de la Religion et de l’Etat, le CNRI ouvre la voie à toutes les forces politiques et à un large front.

D’autre part, les positions de la résistance iranienne dans sa défense d’un Iran non nucléaire et d’une cohabitation pacifique avec tous les pays du monde, sont un critère sérieux de politique responsable qui en fait un véritable interlocuteur, capable de dialoguer sur la scène internationale.

Certes, je dois dire qu’il existe de nombreux obstacles au changement. Outre la répression à grande échelle dans le pays, l’absence d’une politique de fermeté de l’occident face au régime des mollahs reste un obstacle au changement en Iran. Avec d’une part ses relations économiques de grande ampleur et d’autre part les restrictions qu’il impose à la principale de l’opposition, l’occident rend le plus grand service à la survie du régime des mollahs.

Je pense que la politique de complaisance et de négociation durant toutes ces années a permis aux mollahs de se rapprocher de la bombe atomique et de renforcer l’intégrisme et ses agents en Irak, au Liban, en Palestine. Aujourd’hui ce régime constitue la menace la plus sérieuse à la paix dans le monde et la solution n’est pas dans la poursuite de la complaisance, ni dans une intervention militaire étrangère. Au contraire, il n’existe qu’une solution et une seule et c’est un changement démocratique par le peuple iranien et sa résistance organisée. Mais l’occident malheureusement continue de jouer les restrictions contre le levier principal qui peut accomplir ce changement, à savoir la Résistance iranienne.

Ces derniers mois, je pense que la nécessité d’une politique de fermeté s’est fait jour dans la communauté internationale, mais il est regrettable qu’elle n’ait pas encore été mise en œuvre. Nous restons malheureusement face à l’inaction de l’Europe et le régime continue de subvenir à ses besoins les plus essentiels grâce à ses relations économiques avec l’occident.

Je crois que le volume des échanges avec l’Europe l’an dernier dépassait 11 milliards d’euros, dont un tiers revenant à l’Allemagne. Le régime utilise les équipements qu’il acquiert en Europe et notamment en Allemagne, pour réprimer le peuple. Il met les revenus tirés de ces relations économiques à la disposition du corps des gardiens de la révolution qui ont accaparé l’économie iranienne. Durant les années passées sous le prétexte de privatisation, le régime a mis l’ensemble des grandes industries, notamment du pétrole et du gaz, à la disposition des gardiens de la révolution. Les revenus tirés de ces échanges ont été essentiellement consacrés à la répression la quête de l’arme atomique et l’aide au forces intégristes et terroristes dans la région.

C’est pourquoi la Résistance iranienne appelle les gouvernements occidentaux, et particulièrement le gouvernement allemand, aux mesures suivantes, parce qu’elle croit que ces mesures vont dans le sens du peuple iranien et du peuple allemand, tout comme des peuple en Europe et dans le monde :

1- la mise en place de sanctions globales, spécialement dans les domaines du pétrole et de l’essence. S’opposer aux sanctions sous prétexte que cela fait du tort au peuple, est une grande tromperie. Nous avons des informations dignes de fois de l’intérieur du régime comme quoi les sanctions bancaires contre ce régime ont eu des effets paralysants. De même le corps des gardiens de la révolution doit être inscrit sur la liste des entités terroristes et l’appareil de renseignement des mollahs en Europe doit être fermé. Ce sont des demandes nécessaires qui mettent avant tout le régime des mollahs sous pression. Les pays occidentaux doivent apporter leur soutien en se plaçant aux côtés du peuple iranien.

2- Nous pensons que les sanctions sont nécessaires mais insuffisantes. Les sanctions doivent s’accompagner d’un changement de politique vis-à-vis de la résistance iranienne. La politique des pays occidentaux jusqu’à présent s’est opposée à ce que la Résistance iranienne puisse utiliser tout son potentiel pour changer de régime. C’est pourquoi nous pensons qu’il est temps que le CNRI soit reconnu comme le représentant du peuple iranien.

3- Face aux menaces du régime iranien et de ses alliés en Irak qui déploient tous leurs efforts pour éliminer les résidents d’Achraf, ces pionniers et symboles de la résistance à la dictature religieuse, cette source d’espoir et d’inspiration du peuple iranien, nous demandons à l’Europe de mettre en garde l’Irak contre le moindre recours à la violence et de vouloir de l’ONU qu’elle accepte d’assumer la responsabilité de la protection d’Achraf  pour empêcher l’avènement d’une catastrophe humaine.