jeudi, mars 28, 2024
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Manifestation contre la présence d’un ministre iranien controversé à l’ONU – vidéo

Agence France Presse: Des manifestants se sont rassemblés mardi devant le siège de l’ONU à Genève et des diplomates ont quitté la salle du Conseil des droits de l’homme pour protester contre la présence du ministre iranien de la Justice, visé par des sanctions suisses et européennes.

Lors de son discours, Alireza Avaie a dénoncé des « déficiences affligeantes » du Conseil et d’autres mécanismes des droits humanitaires au sein de l’ONU, en accusant Washington et d’autres Etats d' »exploiter les droits de l’homme à des fins politiques ».

Avant même qu’il ne s’exprime au sein du Palais des Nations, environ 150 manifestants s’étaient rassemblés à l’extérieur, sur la place des Nations, en agitant des drapeaux des groupes d’opposants iraniens en exil et des banderoles proclamant « Arrêtez Avaie ».

Les manifestants avaient également dressé une pyramide de chaussures pour représenter les milliers de prisonniers politiques morts en 1988 dans un massacre auquel M. Avaie est accusé d’avoir participé.

Protests Against U.N. Speech by Iran Regime's Minister, Implicated in Mass Executions

Pour Safora Mohammadi, une étudiante en droit de 35 ans, aucun doute que le ministre a du sang sur les mains.
« C’est un assassin et j’ai été choquée que les Nations Unies l’invitent à participer à une conférence sur les droits de l’homme », a-t-elle dit à l’AFP.

La Suisse et l’Union européenne ont jugé M. Avaie « responsable de violations des droits de l’homme, d’arrestations arbitraires, de déni du droit des prisonniers et (…) d’exécutions » alors qu’il était chef de la justice de Téhéran.

Selon Amnesty International, environ 5.000 prisonniers ont été tués en quelques mois en 1988 dans les prisons iraniennes.

Le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI, opposition en exil), dont la principale composante est l’Organisation des Moudjahidine du peuple iranien (OMPI), évoque le chiffre de 30.000 morts, pour la plupart des militants de l’OMPI.

Avant que M. Avaie monte à la tribune, une poignée de diplomates a quitté la salle en signe de protestation.

L’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley, avait il y a quelques jours critiqué le Conseil des droits de l’homme pour avoir offert une tribune au ministre, qu’elle a accusé d’avoir « commis certaines des pires violations des droits de l’homme en Iran ». Le Conseil « devrait avoir honte », avait-elle ajouté.

L’UE a interdit à M. Avaie de séjourner dans un de ses Etats membres et a gelé ses avoirs, tandis que la Suisse s’est contentée de sanctions financières.