CNRI Si lon ne connaît pas la nature du régime au pouvoir en Iran, on peut sétonner du ton agressif et arrogant quaffiche à longueur de journée son président Mahmoud Ahmadinejad. On peut aussi retomber dans le mirage de la réforme comme sy accrochent certains en occident, en constatant le vent de fronde interne qui vient de se lever. Or ces deux processus dagression et de division fonctionnent comme des vases communicants.
Le régime de Téhéran est fondé sur le Velayat-e-Faghih ou la suprématie du guide religieux qui équivaut à une dictature religieuse. Dès le départ, il a assuré sa survie en adoptant une attitude agressive sur le plan intérieur et international.
Il sest dabord lancé dans lélimination de toutes les forces qui sopposaient à lui par des exécutions, la torture et une vaste répression politique et sociale. Il sest ensuite tourné vers lagression des pays qui lentourent, en particulier lIrak avec une guerre de huit ans, essayant de cette manière de préserver intacte sa nature.
Dans cette voie, il a perdu sa base sociale à une vitesse vertigineuse, mais pour assurer sa survie, il a dû dès le début procéder à des purges internes et abattre plusieurs de ses branches, afin de ne garder que lélément essentiel, lagression.
Lexpérience nous dit que cette théocratie ne fonctionne que sur le mode agressif et quelle est incapable de subsister sur un mode défensif. Car dès quelle passe à la défensive, elle perd les éléments de sa survie et seffondre de lintérieur.
La meilleure illustration que nous en ayons, cest le conflit Iran-Irak. De son déclenchement jusquà son avant-dernière année, en 1987, le régime na cessé de lancer des offensives dans le but doccuper lIrak. Cest de cette manière quil mobilisait ses troupes et les déversait sur le front pour alimenter le brasier de la guerre.
La dernière année du conflit, une avalanche de coups la obligé à se mettre sur la défensive. Cela a pris à peine quelques mois pour que Khomeiny abandonne la guerre et avale comme il la dit la « coupe de poison » du cessez-le-feu.
Cest un modèle qui se reproduit aujourdhui. Malgré tous les slogans tonitruants que lance Téhéran en prétendant se moquer éperdument de la résolution du Conseil de Sécurité comme de cent autres, la réalité veut que lorsquune pression est exercée contre ce régime qui ne peut survivre que dans lagression, cela se fait immédiatement sentir dans tous les domaines : au cur du système, dans ses propres forces et dans une répression accrue de la population.
Rappelons que le premier organe visé par lélimination de toute force qui ne se soumettait pas dans sa totalité à la nouvelle ligne du régime, a été le parlement. Cette septième législature est lessence même du système de la suprématie du guide religieux. Elle a ensuite menée à lémergence dAhmadinejad à la présidence. Le système est devenu monolithique.
Mais ladoption de la résolution onusienne et la pression des sanctions même si elles sont extrêmement édulcorées parce que lensemble des Etats désirait le moins de pressions possibles sur Téhéran ont obligé le régime à reculer dun pas et à se mettre sur la défensive.
Ce nouvel équilibre a eu des retombées immédiates sur lappareil monolithique, et dabord le parlement. Plusieurs députés viennent de former une nouvelle fraction qui se situe de facto hors de la ligne imposée par le guide suprême. Ils ont certes reproché à Ahmadinejad la montée de linflation et la cherté de la vie, mais la raison principale de cette scission cest justement la résolution du Conseil de Sécurité, une micro pression.
Il sagit des premières pertes dans la guerre que le régime a déclarée à la communauté internationale et à la population iranienne. Il ne peut rien faire pour les éviter. Plus les pressions seront fortes et plus les failles apparaîtront. Il est donc temps que la communauté internationale adopte une politique de fermeté vis-à-vis des mollahs.
Elle aboutira si, en reconnaissant la situation sociale explosive et le désir intense de liberté qui anime la population, la communauté internationale décide enfin de se tenir aux cotés des Iraniens et de leur Résistance organisée qui prône un changement démocratique pour régler le problème iranien, au lieu de la complaisance ou dune guerre étrangère.