jeudi, mars 28, 2024
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Les premières retombées de la résolution de l’ONU ébranlent le régime en Iran

CNRI – Si l’on ne connaît pas la nature du régime au pouvoir en Iran, on peut s’étonner du ton agressif et arrogant qu’affiche à longueur de journée son président Mahmoud Ahmadinejad. On peut aussi retomber dans le mirage de la réforme comme s’y accrochent certains en occident, en constatant le vent de fronde interne qui vient de se lever. Or ces deux processus d’agression et de division fonctionnent comme des vases communicants.

Le régime de Téhéran est fondé sur le Velayat-e-Faghih ou la suprématie du guide religieux qui équivaut à une dictature religieuse. Dès le départ, il a assuré sa survie en adoptant une attitude agressive sur le plan intérieur et international.

Il s’est d’abord lancé dans l’élimination de toutes les forces qui s’opposaient à lui par des exécutions, la torture et une vaste répression politique et sociale. Il s’est ensuite tourné vers l’agression des pays qui l’entourent, en particulier l’Irak avec une guerre de huit ans, essayant de cette manière de préserver intacte sa nature.

Dans cette voie, il a perdu sa base sociale à une vitesse vertigineuse, mais pour assurer sa survie, il a dû dès le début procéder à des purges internes et abattre plusieurs de ses branches, afin de ne garder que l’élément essentiel, l’agression.

L’expérience nous dit que cette théocratie ne fonctionne que sur le mode agressif et qu’elle est incapable de subsister sur un mode défensif. Car dès qu’elle passe à la défensive, elle perd les éléments de sa survie et s’effondre de l’intérieur.

La meilleure illustration que nous en ayons, c’est le conflit Iran-Irak. De son déclenchement jusqu’à son avant-dernière année, en 1987, le régime n’a cessé de lancer des offensives dans le but d’occuper l’Irak. C’est de cette manière qu’il mobilisait ses troupes et les déversait sur le front pour alimenter le brasier de la guerre.

La dernière année du conflit, une avalanche de coups l’a obligé à se mettre sur la défensive. Cela a pris à peine quelques mois pour que Khomeiny abandonne la guerre et avale comme il l’a dit la « coupe de poison » du cessez-le-feu.

C’est un modèle qui se reproduit aujourd’hui. Malgré tous les slogans tonitruants que lance Téhéran en prétendant se moquer éperdument de la résolution du Conseil de Sécurité comme de cent autres, la réalité veut que lorsqu’une pression est exercée contre ce régime qui ne peut survivre que dans l’agression, cela se fait immédiatement sentir dans tous les domaines : au cœur du système, dans ses propres forces et dans une répression accrue de la population.

Rappelons que le premier organe visé par l’élimination de toute force qui ne se soumettait pas dans sa totalité à la nouvelle ligne du régime, a été le parlement. Cette septième législature est l’essence même du système de la suprématie du guide religieux. Elle a ensuite menée à l’émergence d’Ahmadinejad à la présidence. Le système est devenu monolithique.

Mais l’adoption de la résolution onusienne et la pression des sanctions – même si elles sont extrêmement édulcorées parce que l’ensemble des Etats désirait le moins de pressions possibles sur Téhéran –  ont obligé le régime à reculer d’un pas et à se mettre sur la défensive.

Ce nouvel équilibre a eu des retombées immédiates sur l’appareil monolithique, et d’abord le parlement. Plusieurs députés viennent de former une nouvelle fraction qui se situe de facto hors de la ligne imposée par le guide suprême. Ils ont certes reproché à Ahmadinejad la montée de l’inflation et la cherté de la vie, mais la raison principale de cette scission c’est justement la résolution du Conseil de Sécurité, une micro pression.

Il s’agit des premières pertes dans la guerre que le régime a déclarée à la communauté internationale et à la population iranienne. Il ne peut rien faire pour les éviter. Plus les pressions seront fortes et plus les failles apparaîtront. Il est donc temps que la communauté internationale adopte une politique de fermeté vis-à-vis des mollahs.

Elle aboutira si, en reconnaissant la situation sociale explosive et le désir intense de liberté qui anime la population, la communauté internationale décide enfin de se tenir aux cotés des Iraniens et de leur Résistance organisée qui prône un changement démocratique pour régler le problème iranien, au lieu de la complaisance ou d’une guerre étrangère.