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Les grévistes de la faim insistent pour la libération des exilés iraniens

grève de la faim devant la Maison BlanchePar Brian Knowlton

The New York Times, samedi 19 septembre – Mercredi cela faisait 50 jours qu’ils menaient une grève de la faim, mais Hamid Goudarzi, 26 ans, et ses compagnons iraniens-immigrants de protestation ici, ont juré de ne jamais abandonner. «Je m’affaiblis de jour en jour », a déclaré M. Goudarzi, qui a abandonné son travail à San Antonio pour rejoindre le mouvement. « Mais je suis ici jusqu’à la fin. »

Il fait partie de la vingtaine de grévistes de la faim qui campent à un jet de pierre de la Maison Blanche pour protester contre la mort en Irak d'au moins six membres des Moudjahidine du peuple d'Iran, un groupe d'exilés basés en Irak et engagé à renverser le gouvernement révolutionnaire islamique de Téhéran. Des grèves de solidarité semblables sont en cours à Ottawa, London, Berlin, Stockholm et La Haye.

En plus des personnes tuées, des centaines d'autres membres du groupe d'exilés ont été blessés lorsque les forces irakiennes, nouvellement habilitées par le retrait des troupes de combat américaines, ont essayé de prendre de force leur camp d'Achraf, au nord de Bagdad, fin juillet. Le groupe craint de mauvais traitements et l'expulsion de la part du gouvernement à majorité chiite irakienne, qui a de nombreux liens avec l'Iran.
 
Les manifestants réclament la reprise de la protection américaine du camp jusqu'à ce qu'une présence des Nations Unies puisse être organisée et la libération de 36 membres détenus depuis les affrontements au Camp d’Achraf, qui abrite environ 3.400 personnes.

Un tribunal irakien local a ordonné la libération des détenus, mais le gouvernement a fait appel.

Jusqu'à présent, l’appel des manifestants à Washington a suscité peu de réaction à la Maison Blanche. Mais les Moudjahidine du peuple, aussi connu comme OMPI, ont une histoire compliquée (…)

Ils restent sur la liste du département d'État des groupes terroristes étrangers (bien que la Grande-Bretagne et l'Union européenne ont éliminé cette désignation).

(…) Les défenseurs du groupe disent que sa pensée a évolué alors qu’il cherchait à se faire plus largement accepter. Il a renoncé aux tactiques violentes en 2001. En 2003, à la demande pressante des Etats-Unis, il a proclamé sa neutralité dans la guerre en Irak et remis ses armes aux troupes américaines. Ses membres ont été déclarés par secrétaire à la Défense Donald H. Rumsfeld en 2004 «personnes protégées» en vertu de la IVe Convention de Genève. Il fait maintenant pression pour être retiré de la liste des organisations terroristes des États-Unis.
 
«Les temps ont changé, nous avons grandi», a déclaré Ali Safavi, un porte-parole.
 
Les analystes disent que l'administration Obama est déchirée. L'opposition farouche du groupe au gouvernement de Téhéran et l’aide qu’il a fournie en matière de renseignements sur le programme nucléaire iranien l’ont rendu utile à ceux qui dans l'administration cherchent à contenir cette menace, mais l’ont rendu gênant pour ceux qui recherchent le dialogue et la réconciliation avec l'Iran.
 
« Ce n'est pas une situation noire et blanche », a déclaré Jon B. Alterman, directeur du programme du Moyen-Orient au Centre d’Etudes Stratégique et International à Washington.
«Pendant longtemps il a eu des gens dans le gouvernement américain pour penser que l’OMPI est un moyen utile pour faire pression sur le gouvernement iranien », a déclaré M. Alterman, un ancien planificateur politique du Département d'Etat. « Et il y en a qui ont dit ce ne sont pas le genre de personnes avec lesquelles nous devrions nous montrer. »
 
Interrogé sur le groupe cette semaine, un porte-parole de la Maison Blanche, Tommy Vietor, a réagi avec prudence.

« Le gouvernement américain continue d'exhorter le gouvernement irakien à honorer ses engagements publics de traiter l’OMPI humainement et conformément à la loi irakienne et internationale », a-t-il dit. «Nous travaillons avec les organisations internationales pour aider à résoudre la situation difficile de ce groupe en Irak. Nous compatissons et respectons les préoccupations que beaucoup ont exprimées en faveur de leurs amis et de leurs proches en Irak. »

Malgré la position de l'administration, le groupe a recueilli l'appui d'une partie des conservateurs les plus durs au Congrès, et certains libéraux.
 
Les Iraniens, dit l'un des conservateurs, le Représentant Dana Rohrabacher, républicain de Californie, était « un groupe imparfait ». Mais, a-t-il ajouté dans un entretien téléphonique, « je suis convaincu que nous devrions aider tous ceux qui se consacrent à faire tomber le régime des mollahs en Iran. »

Le Représentant Ted Poe, un républicain du Texas, a déclaré : « Les Etats-Unis ont une obligation morale et légale de protéger ces opposants politiques iraniens et le Camp d’Achraf ».

La Représentante Sheila Jackson-Lee, une démocrate du Texas, s'est dit particulièrement préoccupée par le sort des 1000 femmes du Camp d’Achraf (…)

Les manifestants à Washington disent qu'ils se limitent eux-mêmes au thé, eau, sucre et Gatorade. Le Dr Gary Morsch, 58 ans, médecin militaire réserviste ayant servi au camp d'Achraf en 2004 – et qui exprime sa sympathie pour la cause des Iraniens – a dit que la situation était précaire. Une demi-douzaine ont nécessité une hospitalisation.

http://www.nytimes.com/2009/09/19/world/19protest.html?hpw