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Le premier congrès mondial des opposants iraniens à Paris dénonce le silence international sur les crimes du régime

El País, 8 février – A la veille du 35ème anniversaire de la Révolution islamique qui a renversé la monarchie en Iran, 300 associations de l’opposition venant de tous les coins du monde se sont réunis pour la première fois à Paris.

Le congrès de l’opposition a dénoncé l’exécution par le régime de 500 personnes au cours des six derniers mois, depuis la prise de fonction du soi-disant modéré Rohani et a également dénoncé « le silence de la communauté internationale et en particulier des États-Unis, de l’Europe et des Nations Unies sur les violations barbares et systématiques des droits humains dans leur pays ».

Parmi les exécutés, il y a des délinquants de droit commun, mais aussi des figures de l’opposition et des membres des minorités ethniques ou culturelles, ont dit les associations réunies à Paris.

La convention a été organisée par le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI ) dans un immeuble du quartier parisien de La Défense et des milliers de militants venant des Etats- Unis, d’Europe, d’Australie et du Canada y ont pris part.

Les conclusions appellent la communauté internationale à « renverser le régime des mollahs et à établir une république démocratique fondée sur la séparation de la religion et de l’Etat »  et avertissent que « faire de la question nucléaire, le principal problème avec l’Iran ne doit pas permettre au régime de continuer d’exporter le terrorisme et d’être une menace pour la paix et la sécurité pour la région et le monde ».

Le document rappelle que les violations des droits humains demeurent constantes sous Rohani, qui est défini comme « une continuation, quelqu’un qui a été impliqué dans tous les crimes commis par le régime depuis le premier jour », et comme un homme loyal à Ali Khamenei, le Guide Suprême.

L’opposition en exil a souligné que Téhéran a exécuté 120.000 personnes en 35 ans et souligne qu’il torture encore, prive les femmes de leurs droits fondamentaux, réprime les minorités ethniques et qu’il est dévoré par la corruption.

Selon les conclusions, « loin de ce que dit la propagande officielle, le régime des mollahs est dans un état d’extrême vulnérabilité et la société iranienne est encore dans une situation explosive » ce qui ne rendrait pas si difficile de renverser le régime si la pression augmentait. Le texte ajoute : « si les États étrangers négocient avec Téhéran sous prétexte de renforcer les modérés et ignorent les souhaits de changement de la population, cela ne fera que contribuer à légitimer le régime ».

A propos des pourparlers de Genève, l’opposition rappelle que Téhéran a accepté « de reculer  sur ses projets nucléaires » à cause des sanctions, de la crise économique et de la crainte d’un soulèvement et elle met en garde sur la fait que la deuxième série de négociations « ne fonctionnera qu’avec une politique de fermeté qui maintiendra les sanctions et apportera les assurances de la fermeture de tous les sites nucléaires pour empêcher les terroristes qui gouvernent le pays d’obtenir un accès à la bombe nucléaire ».

L’opposition iranienne condamne également le soutien actif de leur pays au dictateur syrien sanglant Bachar el- Assad, « assassinant son propre peuple » et a rendu hommage aux 51 membres de l’OMPI tués le 1er septembre dernier à Achraf (Irak).

Maryam Mirzai, une étudiante militante de 20 ans, née à Atlanta, a dit lors de cette réunion que « l’administration Obama négociait naïvement un accord nucléaire avec Téhéran. Le régime trompe tout le monde avec sa propagande modérée. Il est triste que les démocraties tombent dans leur jeu. La seule chose qu’ils veulent, c’est obtenir la bombe. La communauté internationale doit exiger un changement radical de régime, le retour de la démocratie ou l’arrêt des négociations ».

Les Iraniens ont organisé des manifestations contre les pénuries de nourriture, d’eau et d’électricité lors de la période hivernale, glaciale.

Des foules se sont rassemblées devant le gouvernorat de la ville de Guilan-e-Gharb, ces jours derniers pour protester contre la distribution et la qualité du « panier alimentaire ». Les manifestations ont lieu parmi des revendications selon lesquelles les agents du régime ont donné des biens à leurs amis et parents avec des salaires de plus de cinq millions de rials, le plafond fixé pour recevoir ces paniers de nourriture.

Dans les villes de Naghadeh et Achnaviyeh, des manifestations ont également eu lieu le 8 février à l’extérieur du gouvernorat, car la population était en colère à cause de la mauvaise distribution des paniers alimentaires et de leur piètre qualité, estimant qu’on leur avait donné de la vieille nourriture pourrie.

De plus en plus de manifestations contre ces paniers alimentaires ont eu lieu à Ahwaz (sud-ouest de l’Iran, où seulement trois magasins avec trois employés chacun ont été chargés de la distribution, créant une file d’attente longue d’un kilomètre.

Des agriculteurs et leurs représentants de la région de Khorassagan près d’Ispahan ont manifesté devant le parlement  des mollahs le 7 février pour exiger leur droit à l’eau et à l’indemnisation des agriculteurs.

Les résidents de la zone d’activité de Nezam Abad de Téhéran ont manifesté le 7 février contre une baisse importante de la pression du gaz, provoquant une mise hors service du chauffage et des appareils de cuisson.

Les marchands ambulants à Téhéran résistent aux mesures imposées par la police du régime et par les forces de sécurité qui tentent de confisquer leurs biens, les obligeant à vendre dans les rues par un temps glacial afin de joindre les deux bouts.

Les pénuries d’eau et d’électricité dans la province occidentale de Mazandaran (nord de l’Iran) ont entraîné une hausse des prix de l’eau minérale dans la région. Les habitants se sont rassemblés en signe de protestation le 4 février, en colère à cause de la hausse des prix, affirmant que le prix pour un pack d’eau minérale avait augmenté, passant de 60 000 à 120 000 rials (environ $ 4).

Plus de 200 ingénieurs agricoles ont organisé une grève devant le Parlement à Téhéran pour protester contre la non-application de la loi régissant l’embauche des superviseurs.

traduit de l’espagnol