vendredi, mars 29, 2024
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Le défaut est dans ceux qui défigurent l’islam – Anissa Boumediene

CNRI – « Grâce à ses qualités, l’unité et à la solidarité profonde qui la lie, la résistance iranienne a remporté bien des victoires et relevé bien des défis », a déclaré Anissa Boumediene le 3 aout à St Denis.

Elle s’exprimait dans une conférence et diner de rupture de jeûne à l’occasion du mois de ramadan, organisée par le Comité arabo-musulman en défense des résidents d’Achraf, rassemblant des dizaines de délégations de pays musulmans unies contre l’ingérence du régiem iranien au Moyen-Orient. L’invitée principale était Maryam Radjavi, présidente élue de la résistance iranienne.

Voici l’intervention de Mme Boumediene :

Je voudrais avant tout m’adresser à mes frères et mes sœurs musulmans, et leur souhaiter, en ce mois sacré, un bon Ramadan. Je voudrais aussi m’adresser à mes frères et sœurs iraniens pour les assurer de mes sentiments fraternels et amicaux, et de mon admiration pour le courage dont vous faites preuve en toute circonstance, et pour votre remarquable esprit de résistance qui ne faiblit jamais, quelles que soient les épreuves endurées. Grâce à vos qualités, grâce à votre unité et à la solidarité profonde qui vous lie, vous avez remporté bien des victoires et relevé bien des défis, depuis le moment où vous avez été inscrits sur la liste noire de nombreux pays en tant qu’organisation qu’on prétendait terroriste.

Et mieux encore, plus les obstacles augmentaient, plus vous aviez à cœur de ne pas vous laisser accabler, trouvant chaque fois la parade et ne tombant jamais dans le découragement. Dois-je préciser que le meilleur exemple se trouvait à votre tête pour vous diriger ? Pour vous guider ? Madame Maryam Radjavi, qui n’a jamais fléchi, qui n’a jamais faibli et qui savait si bien insuffler du courage à ceux qui pouvaient avoir la tentation d’abandonner la lutte.

La femme, dit le proverbe, est la grande école de la société. Elle représente dans de nombreux pays plus de la moitié de la population. Comment pourrait-on lui dénier un rôle à jouer dans son pays ? Alors qu’aujourd’hui, par son éducation, par son instruction, par sa réussite personnelle dans de nombreux domaines dont certains étaient naguère réservés aux hommes, elle s’est imposée et a arraché ses droits, dont certains entendent la priver.

Le pays qui tenterait de marginaliser celles qui constituent la moitié de la société ne marcherait que sur une jambe au lieu que de marcher sur deux, et serait un pays qui marcherait en boitant. Il marcherait à reculons. Et soyons assurés qu’il marcherait à sa ruine.

Encore faut-il aussi que la femme se libère de certaines croyances périmées, de certaines habitudes erronées, qui n’ont rien à voir avec une évolution véritable. Encore faut-il aussi que la femme s’efforce de préserver sa dignité et sa personnalité en évitant de succomber à l’attrait de certaines modes qui, loin d’être considérées comme un signe de progrès, ne seraient en réalité qu’une régression, une forme d’avilissement qu’on ne saurait confondre avec une évolution véritable qui profiterait à toute la société dans le respect de la personnalité islamique.

Oui, la femme est un élément actif et valable, qui doit avoir les mêmes droits et les mêmes devoirs que les hommes dans la société. En ce mois sacré de Ramadan, permettez-moi d’avoir une pensée toute particulière pour nos sœurs ainsi que nos frères qui souffrent tant à Liberty et à Achraf. Et qui vivent ce mois sacré dans des conditions épouvantables et déplorables. Et il serait souhaitable en effet qu’ils puissent revenir à Achraf.

Notre religion, l’islam, combat le racisme. Bilal était un esclave noir, affranchi, et le muezzine du Prophète. L’islam est une religion qui n’est pas fondée sur l’oppression et l’esclavage. C’est une religion tolérante. Référons-nous, comme preuve, au verset 256 de la sourate 2 : Pas de contrainte en religion. De nombreux pays arabes ont recouvré leur souveraineté en acculant au retrait les forces de la tyrannie. Mais le devoir qui leur incombe aujourd’hui est de se montrer dignes d’un passé ancien qui fut naguère prestigieux et qui a laissé ses marques dans le patrimoine de l’humanité. Qu’on pense à son architecture, qu’on pense à ses savants, mathématiciens, chimistes, astronomes, qui ont laissé à l’Europe des travaux importants, quand l’Europe, au Moyen Âge, était plongée dans les ténèbres. L’esprit du bien guidait ces savants, et l’amour du savoir, et non l’esprit de la destruction. Ils suivaient véritablement l’esprit du Coran et étaient fidèles à la parole du Prophète : Recherche le savoir, la science, du berceau jusqu’au tombeau.

Comme le disait justement le président Boumediene : Le défaut n’est pas dans l’islam mais dans ceux qui défigurent l’islam. Face au déchaînement de la violence et devant la mise en œuvre des moyens de destruction, il importe que tous les hommes, et les femmes, toutes les femmes, et tous les peuples attachés à la paix redoublent de vigilance et prennent conscience de leur responsabilité qui exige un effort et une détermination sans faille. Plus que jamais s’impose l’union des forces pacifiques. Plus que jamais apparaît la nécessité de solidarité plus étroite entre les peuples attachés à la paix.

Que de fois le mot « paix » est cité dans le Coran. Et je rappellerais que la Nuit du Destin est paix, ne serait-ce que dans la sourate 97, les versets 3, 4 et 5 : La nuit du destin est meilleure que mille mois. Les anges et l’esprit descendent durant celle-ci, avec la permission de leur seigneur, avec chaque commandement. Elle est paix et salut jusqu’au lever de l’aube.

Encore on peut lire que dans la sourate 97, au croyant qui entre au paradis la paix est promise. Ou encore dans la sourate 50, il est dit au croyant qui entre au paradis [arabi]. De même, lorsqu’Abraham salue ses invités, il les salue en disant « Que la paix soit avec vous. »

De même aussi, dans la sourate 20, verset 47, quand Moïse et son frère Aaron vont chez Pharaon, il est dit que la paix est sur celui qui suit la bonne direction.

Les graves conflits, les discriminations raciales et religieuses qui se déroulent dans certaines de nos régions du monde constituent de graves atteintes à la paix. La voie de la paix passe inévitablement par une action cumulée et sans faiblesse de toutes les forces de progrès. Dans cet esprit il convient de noter que le déséquilibre dans les États et entre les États constitue une source de menace à la paix et la sécurité nationale et internationale.

Est-il conforme aux règles de la morale d’être aveuglé par notre égoïsme et de nous détourner du devenir de populations entières vers lesquelles sont dirigées les feux de la violence et de la destruction ? La réponse est évidemment non. Telles sont quelques unes des pensées qui nous hantent et qui ne cessent de conditionner nos prises de position, pour le triomphe de la justice et pour le triomphe de la raison sur la passion. Telle est la raison de notre présence ici et à vos côtés, Madame la Présidente. Telle est la solution à laquelle nous devons tous collaborer pour sauvegarder le devenir de l’humanité.