« Le programme qui est le vôtre, c’est le programme qui nous convient : un pays qui n’est pas un État théocratique, où il y a l’égalité hommes-femmes, l’abolition de la peine de mort, des élections libres », a déclaré Jean-Pierre Muller, maire et conseiller général de Magny-en-Vexin. Il intervenait le 21 janvier au siège du CNRI, à Auvers-sur-Oise, à l’occasion des Vœux de la Résistance iranienne.
Dans son intervention, le co-président du Comité des maires de France pour un Iran démocratique, a déclaré :
« Chers amis, comme cela a été dit, nous nous retrouvons en cette année ici à Auvers-sur-Oise, nombreux. Nous sommes la famille des amis de la liberté et de la démocratie. Et c’est pour ça que je crois, nous sommes de plus en plus nombreux chaque année. Si certains nous ont rejoint, d’autres sont partis. Ils sont peut-être par esprit avec nous et il suffit d’évoquer leur nombre pour se souvenir, pour se rappeler que c’était un des figures emblématiques, des amis emblématiques de la démocratie et de la liberté. Je pense à Danielle Mitterrand, à l’Abbé Pierre, à Raymond Aubrac qui sont venus ici. Ceux qui sont à nos côtés, ce début de soirée viennent vous soutenir Madame la Présidente et votre mouvement ; ce mouvement de liberté.
Chaque année, fin juin, mi-juin ou si je me souviens bien, début juillet cette année, et qui viennent de tous les coins du monde. Et là aussi, lorsqu’on les cite et le fait d’égrener leur nom prendrait encore plus de temps. Eh bien ils sont emblématiques : des chefs de gouvernement comme Zapateros, l’ancien maire de New York Rudolph Giuliani, Ingrid Betancourt qui est chère à notre cœur…
Aujourd’hui, tout le monde sait ce qui se passe en Iran. C’était naturellement le résultat de votre combat, un combat difficile, un combat douloureux.
On est 21 janvier 2018, le 21 janvier 1961, c’était le discours d’investiture du Président John F. Kennedy, qui disait aux Américains « ne vous demandez ce que votre pays peut faire pour vous, demandez-vous ce que vous pourrez faire pour votre pays ». On peut le décliner à tous les échelons, à tous les stades, et moi j’aurais envie de dire, en tant que coprésident avec le Maire du 1er arrondissement, Monsieur Legaret, là où nous sommes dans nos communes, là où vous êtes, professionnellement, personnellement, qu’est-ce que l’on peut faire, nous, pour que la liberté et la démocratie revienne en Iran ? Parce que ce qui s’y passe c’est insupportable. C’est insupportable quand le Président Rouhani téléphone à notre Président, Emmanuel Macron, et qu’il dit qu’il faut mettre un terme aux activités de résistance des Moudjahidine du peuple, mouvement représenté par Maryam Radjavi, parce que ce sont des « terroristes ». Ce n’est pas en phase avec ce qui a été décidé en 2009 en 2012, au niveau de l’Union européenne et des États-Unis.
Les terroristes, ce ne sont pas les Moudjahidine du peuple, les terroristes c’est le régime des mollahs en Iran, parce qu’ils terrorisent la population au quotidien, heure par heure. À travers ce que les photos et les films que nous voyons, qui est-ce qui terrorise la population ? Qui est-ce qui terrorise les hommes, les femmes, les mineurs ? Qui est-ce qui les pend à des grues ? Qui est-ce qui les torture ? Qui est-ce qui les prive de leurs libertés fondamentales premières. On ne peut même pas l’imaginer nous, parce que l’on n’a jamais vécu ça.
C’est à cela qu’il faut mettre fin. C’est à cela qu’il faut mettre fin, non pas parce qu’on aurait choisi Maryam Radjavi, comme ça au hasard, et les Moudjahidine du peuple au hasard. Non, tout simplement parce que le programme qui est le vôtre, c’est le programme qui nous convient en dix points : un pays qui n’est pas un État théocratique, où il y a l’égalité hommes-femmes, l’abolition de la peine de mort, des élections libres… C’est ce que nous vivons, c’est que nous ce que nous voulons pour tous les gens de cette planète, et notamment pour les Iraniens. Et cela a trop duré. Cette situation a beaucoup trop duré.
Je pense que l’on est vraiment pratiquement au terme de ce chemin vers la liberté. Et le peuple d’Iran l’a bien compris. 142 villes qui se rebellent pour mettre fin à ce régime insupportable.
Moi je pense que ce chemin de la liberté va arriver à son terme. Vous disiez que votre mouvement était ancré dans la société iranienne, qu’il y avait ses racines qui se propageaient ou qui étaient présentes partout. Quand il y a des racines, il y a des fleurs ou des plantes. Je pense que, et oui il y a eu le terreau, il y a ces racines, et je pense que très bientôt il y aura les fleurs de la liberté qui vont éclore, parce que c’est l’intérêt, non seulement des Iraniens mais du monde, parce qu’il faut aussi prendre cela en compte.
Il me reste à vous souhaiter une très belle année 2018 qui voit enfin la victoire de ce combat, de votre combat, de notre combat parce que nous nous y associons, pour que vraiment, comme vous l’avez très bien dit, liberté et démocratie en Iran, eh bien soit synonyme de l’année 2018. »