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La solution à l’énigme iranienne pourrait venir d’un endroit inattendu

Par David Amess *

huffingtonpost.co.uk , 29 octobre – La récente victoire du mouvement d’opposition iranien, les Moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI), qui ont réussi en septembre à ce que le département d’Etat américain retire l’organisation de sa liste terroriste, peut offrir une alternative différente et novatrice dans les relations avec la République islamique.

 

Jusqu’à présent, la communauté internationale comptait sur les États-Unis pour prendre les devants dans l’impasse diplomatique concernant les ambitions nucléaires de l’Iran. Mais les résultats n’ont pas été meilleurs en aucune manière.

La politique adoptée par Washington et Bruxelles vis-à-vis de la République islamique était d’imposer des sanctions à l’Iran, ce qui n’a pas mené aux résultats escomptés. L’approche de la carotte et du bâton avec des sanctions imposées par les Nations Unies et les pays occidentaux à l’Iran ou avec des  primes d’encouragement  si les mollahs adhéraient aux pressions de l’Occident, s’est avérée être un énorme échec.

L’Iran continue à faire ce qu’il veut sans tenir compte des effets que les sanctions peuvent avoir sur le pays.

Il y a trois grands dossiers dans le conflit entre l’Iran et l’Occident : en premier lieu,  la question nucléaire, un sujet qui a monopolisé l’attention de l’Occident avec l’Iran. Deuxièmement, le soutien de l’Iran au terrorisme et aux régimes dévoyés comme l’appui offert par Téhéran à Damas. Et en troisième lieu,  les lourds investissements de l’Iran dans la recherche et le développement d’Internet et du World Wide Web, avec des intentions malfaisantes, telle que l’espoir d’infecter les systèmes informatiques occidentaux avec des virus nuisibles qui pourraient en fin de compte déstabiliser les systèmes de défense occidentaux.

En effet, les options disponibles dans les rapports avec l’Iran semblaient limitées et les résultats promis ont été tout aussi déprimants. Principalement, il s’agissait de choisir entre essayer de changer le comportement des mollahs par le biais d’une intervention militaire étrangère, une perspective qui promettait des résultats désastreux, ou renforcer le statu quo en cédant aux mollahs.

Cependant, tout à coup le paysage politique en Iran a radicalement changé le mois dernier lorsque le département d’Etat américain a renversé une décision ayant duré 15 ans, en retirant l’OMPI de sa liste des organisations terroristes. Ce changement ouvre la voie à l’OMPI  pour commencer à se focaliser sur la mise en œuvre de changements en Iran.

Le moment choisi pour ce changement tombe bien , car  la population en Iran commence une fois de plus à se rebeller,  et malgré les mesures de répression massive prises par les autorités iraniennes après le soulèvement populaire de 2009 qui a secoué la fondation du régime, une manifestation anti-gouvernementale majeure a éclaté une fois de plus le 3 octobre quand les Iraniens sont à nouveau descendus dans les rues. Cette fois, la manifestation a commencé sur des questions économiques, pour tourner rapidement  contre le gouvernement avec des slogans lancés  dans la foule contre Ali Khamenei, le guide suprême, et contre le soutien de l’Iran au régime syrien.

Ce n’était pas faute d’avoir essayé, mais en dépit de l’échec du régime iranien à écraser l’organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran en massacrant quelque 120.000 de ses militants en Iran et en lançant une campagne massive de diabolisation de l’OMPI, les mollahs ne sont jamais parvenus à atteindre leur objectif.

C’était pour créer le mythe qu’il n’existe pas de solution iranienne à la crise iranienne et que l’Occident n’a d’autres choix que les deux options politiques mentionnées ci-dessus. Le but était d’empêcher toute politique occidentale de s’orienter vers un changement démocratique par le biais du peuple iranien et de sa résistance organisée.

La politique de complaisance qui a prévalu en Occident ces 25 dernières années a donné un nouvel élan à la campagne des mollahs et fortement contribué à la malveillance concoctée par ces mollahs. La radiation qui a offert une nouvelle vie à l’OMPI a été selon les paroles de la dirigeante de la Résistance iranienne, Mme Maryam Radjavi, « le coup le plus significatif porté à la politique étrangère des mollahs depuis les 30 dernières années ». Cela ressort d’autant plus dans la réaction sévère des mollahs vis-à-vis de la radiation qui s’est poursuivie ces dernières semaines.

Qu’est-ce que ce changement de statut a accompli ? Il permet à l’OMPI de focaliser son temps et ses ressources sur la mise en œuvre du changement en Iran et c’est exactement ce qui barbe les mollahs. Plus important encore, cela permet au changement en Iran de se produire par le biais d’une solution iranienne, plutôt que par une intervention militaire étrangère ou la complaisance avec le régime actuel. Il permet un changement par le peuple iranien et sa résistance organisée.

Comme Mme Radjavi l’a souligné lors d’un récent discours au Parlement européen, « la résistance iranienne ne demande ni argent, ni armes à l’Occident ». L’Occident peut accélérer ou ralentir le processus du changement démocratique en Iran. Il est temps pour l’Occident de changer de politique et de reconnaître la Résistance iranienne et de s’identifier avec une politique de changement de régime ayant pour but d’établir une forme de gouvernement démocratique en Iran.

Compte tenu des options à portée de main, cela ne devrait pas être trop difficile maintenant.

David Amess, député britannique du Southend West et membre du Comité parlementaire britannique pour la liberté en Iran

http://www.huffingtonpost.co.uk/david-amess/iran-israel-foreign-policy_b_2003779.html