vendredi, mars 29, 2024
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La fermeté face à l’Iran doit être maintenue – le sénateur Alain Néri

CNRI – « Disons-le bien tous ensemble: il n’y a pas de dictature modérée. Toutes les dictatures doivent être condamnées de la même façon, la dictature de M. Rohani comme celle des autres, » a déclaré le sénateur Alain Néri, membre du Comité français pour un Iran démocratique (CFID).  
Le sénateur du Puy-de-Dôme, s’exprimait le 21 janvier à Paris lors d’une conférence au Sénat, dans laquelle des sénateurs issus de tous les groupes politiques, en présence de la dirigeante de la Résistance iranienne Maryam Radjavi, ont évoqué la situation préoccupante des droits de l’homme en Iran et les tensions créées par le régime iranien dans les crises du Moyen-Orient, spécialement en Syrie et en Irak. La conférence était organisait par le CFID qui célébrait le septième anniversaire de sa création.

Dans son intervention Alain Néri a ajouté:
C’est pour nous, Mme la présidente, un honneur de vous recevoir aujourd’hui au Sénat de la République qui est à la pointe du combat pour la défense des droits de l’homme. Nous sommes ici rassemblés parce que la période que nous vivons est tragique. D’ailleurs cette réunion tombe pratiquement avec la réunion de Genève et cette volonté de contrôler le nucléaire iranien.

Sur le plan purement théorique, je crois qu’on peut tous se féliciter du fait qu’il y ait des discussions qui permettent effectivement d’envisager des avancées. Lorsqu’on apprend qu’on va aller contrôler le nucléaire iranien, on ne peut être que satisfait. Je crois que les uns et les autres, parce que nous avons une certaine expérience, nous sommes en mesure d’afficher nos craintes et nos doutes. Par ce que je l’ai dit, Madame la présidente, à notre réunion à l’Assemblée nationale, nous sommes victimes d’une formidable machination. Tous les pays dictatoriaux ont le même modèle de réflexion. On me dit : mais non ne vous inquiétez pas. Nous sommes des responsables qui respectons les droits de l’homme, qui respectons les libertés.

Or est-ce que nous connaissons de par le monde un seul pays qui dise nous somme des dictateurs affreux, ceux qui abolissent les droits de l’homme, ceux qui violent des libertés. Non. Même ceux qui sont les plus grands dictateurs ont toujours dit qu’ils étaient les défenseurs de la nature humaine et des droits de l’homme.

Ce que je crains en ce début d’année, que de recul en recul, de renoncement en renoncement, de compromis en compromis, nous arrivions plutôt une situation de compromission. Nous ne pouvons pas accepter une situation de compromission parce qu’elle est excessivement dangereuse. Si le régime des mollahs, si M. Rohani nous dit : je suis effectivement pour qu’en Iran il y ait une véritable démocratie, alors faudrait-il qu’il nous donne des preuves tangibles, réelles. Or les exécutions n’ont pas cessé et même ont accéléré et même des pendaisons publiques. C’est-à-dire des actes d’un autre âge, moyenâgeux. Et nous ne pouvons pas accepter de telles pratiques.

On nous dit également : « mais ne vous inquiétez pas, nous sommes là pour répondre à toutes les préoccupations des démocraties. ». Or aujourd’hui nous avons en face de nous des gens qui disent et qui font le contraire. Ça c’est tout à fait intolérable.

Bien entendu, nous comprenons également que la levée des sanctions économiques soit un problème et une question qui se pose avec force à nous. Vous l’avez rappelé Mme la Présidente, la situation économique de l’Iran est désastreuse. Et quand la situation économique est désastreuse comme elle l’est, il est évident que le peuple iranien souffre en premier. Mais je ne voudrais pas que sous prétexte de dire « mais quand même il faudrait prendre en compte les difficultés du peuple iranien », qu’il faut lever les sanctions économiques, parce qu’on améliorera le quotidien des Iraniens et qu’on se retrouve dans la situation de défendre en réalité ce régime antidémocratique en place à Téhéran.

Mais je ne voudrais pas non plus, parce qu’on l’a connu dans d’autres circonstances, que les raisons économiques prennent le pas sur le respect des droits de l’homme et des libertés. On a connu des pays où les intérêts économiques faisaient qu’on n’était pas très regardant sur le comportement politique de certains régimes. On a connu pendant les régimes nazis et autres régimes dictatoriaux le soutien des grands groupes industriels à ces pays. Même en France pendant l’occupation, il y a quelques grands industriels qui se sont quand même comportés d’une façon absolument intolérable. Ce qui fait qu’à la libération on a été obligé de prendre des mesures pour dire que ça ne pouvait pas durer.

Entre nous on ne va pas se raconter d’histoire : le comportement de Renault a quand même mené à grands pas à la nationalisation des usines Renault, parce qu’il y avait eu une collusion, une collaboration insupportable. Je ne voudrais pas qu’aujourd’hui on se retrouve par la levée des sanctions économiques, en face d’un soutien insupportable à ce régime odieux des mollahs, parce que des intérêts économiques des grands groupes européens seraient de se développer librement à Téhéran.

Chers amis, le combat continu et je crois surtout qu’on doit être vigilant. Tout à l’heure Jean-Pierre Michel disait que peut-être certains diplomates n’avaient pas les yeux assez grands ouverts pour voir ce qui se passait. Notre rôle de parlementaires c’est de participer à l’ouverture des yeux de nos concitoyens et de nos collègues parlementaires. Je crois qu’on peut, nous Français, dire que dans ce secteur nous faisons preuves de la plus grande fermeté, que cette fermeté doit être maintenue, parce que quand on s’adresse à un régime autoritaire, chaque fois qu’il y a renonciation, c’est pris pour une action de faiblesse. A chaque fois que l’on est faible, à chaque fois les régimes autoritaires en profitent.

 Donc j’appelle à la vigilance, j’appelle à la mobilisation pour défendre des valeurs qui sont celles de la république française de liberté, d’égalité, fraternité. Nous sommes le pays du siècle des lumières et puis plus près de nous, nous sommes quand même le pays, lorsqu’il était occupé, qui a su se mobiliser à travers la résistance française. J’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour ceux qui se sont engagés dans la résistance, dans le combat journalier, quotidien, dans les villages, dans les villes contre les nazis, contre ceux qui se comportaient d’une façon qui niait les hommes.

Une des raisons pour lesquelles je suis particulièrement admiratif de la résistance française, c’est que pendant qu’ils se battaient, ils avaient aussi pris le temps de la réflexion pour construire un programme, celui du Conseil national de la Résistance, qui aujourd’hui encore reste la base de la république française. C’est sur ces bases du Conseil national de la Résistance qui met toujours en avant le respect de la personne humaine, le respect des droits, le respect de la laïcité, le respect de la démocratie.

J’ai cru comprendre, Mme la présidente, que c’est pour ces valeurs que vous menez le combat, et c’est pourquoi vous me trouverez toujours à vos côtés. Sachez que dans ce combat, face à la dictature il n’y a qu’une réponse, la mobilisation des démocrates. Et disons-le bien tous ensemble : il n’y a pas de dictature modérée. Toutes les dictatures doivent être condamnées de la même façon, la dictature de M. Rohani comme celle des autres. Si M. Rohani n’est pas un dictateur, alors qu’il le montre. Je l’ai dit tout à l’heure, qu’il fasse libérer les 7 otages d’Achraf.

Je crois Mme la présidente qu’en ce début de 2014, pour nous un seul souhait, la paix certes, mais la liberté, la démocratie et la laïcité.