
La Résistance iranienne à plusieurs reprises nous a mis en garde contre cette menace pendant ces dix dernières années. Ce phénomène a émergé dans le passé de manière prématurée et sans succès en Algérie, en Jordanie, en Égypte et dans d’autres pays musulmans, mais l’intervention soutenue du régime religieux en Irak et la fraude inimaginable aux dernières élections dans ce pays témoignent de cette réalité.
En exploitant la situation actuelle en Irak, Téhéran essaie d’assurer la victoire de ses propres candidats afin d’établir un État intégriste dans ce pays. Les religieux considèrent l’Irak comme un tremplin pour dominer ensuite le Moyen-Orient et le monde islamique.
N’étant pas parvenu à cet objectif durant les huit années de guerre contre l’Irak, qui a causé au moins un million de morts du côté iraniens, les mollahs se servent désormais du processus démocratique et électoral apporté par les États-Unis et la coalition pour arriver à leurs fins.
Tout ceci alors que la grande majorité des Irakiens ont le régime iranien et ses agents en horreur. Contrairement à ce que certains disent, les candidats pro-Téhéran ne seraient pas en position d’influer sur la vie politique en Irak sans l’interférence du régime iranien. En-dehors des Iraniens, aucune autre nation n’a autant souffert de la loi islamique des mollahs que les Irakiens.
L’intervention des mollahs en Irak n’est pas un secret et s’est déroulée pendant les 33 mois qui se sont écoulés depuis la chute du gouvernement irakien précédent. Depuis le début, les hauts responsables du régime iranien déclaraient ouvertement être les gagnants de cette guerre. Ils affirment que les USA ont ouvert la voie pour les mollahs en Irak en les débarrassant de leur vieil ennemi, le régime baathiste dans ce pays, et en neutralisant leur principale opposition, l’organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI).
Téhéran est persuadé que l’Occident, surtout les États-Unis, est condamné à accepter ses ambitions nucléaires car le contraire le rendrait plus vulnérable en Irak face à l’influence iranienne.
La démocratie et la paix sont un anathème pour l’intégrisme islamique. Le régime au pouvoir en Iran repose d’un côté sur la loi absolue du clergé et de l’autre, sur l’idée d’un empire islamique et de l’exportation du terrorisme et de l’intégrisme.
Ainsi, aussi longtemps que les mollahs seront au pouvoir en Iran, ils ne permettront pas que la démocratie l’emporte en Irak, ni la paix dans la région. Les propos récents de Mahmoud Ahmadinejad contre Israël vont dans le sens de la politique de Téhéran qui consiste à provoquer le chaos au Moyen-Orient. Et pour des raisons géopolitiques, stratégiques et religieuses, sa domination de l’Irak forme le cœur de la politique du régime car elle lui permet d’accélérer son avance ailleurs.
L’inaction vis-à-vis de l’intégrisme islamique et l’indifférence face à sa menace, particulièrement en Irak, conduiront droit au désastre ; cela augmentera les chances pour Téhéran d’obtenir l’arme atomique. Il est donc crucial aujourd’hui plus que jamais, de former un front unifié comprenant toutes les forces démocratiques afin de contrer le fascisme religieux qui menace la paix et la démocratie dans le monde islamique.
Mohammad Mohadessine est président de la commission des affaires étrangères du Conseil national de la Résistance iranienne
Mohammad Mohadessine est président de la commission des affaires étrangères du Conseil national de la Résistance iranienne