jeudi, mars 28, 2024
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L’Inde sera interdit de l’utilisation des canaux européens pour le paiement du pétrole du régime iranien

Inde-Iran-Oil

Alors que les sanctions américaines contre l’Iran entrent en vigueur en novembre, l’Inde ne sera pas en mesure d’utiliser les banques européennes pour effectuer des paiements pour le pétrole brut qu’elle achète à l’Iran, ont déclaré aujourd’hui de hauts responsables.

Selon le directeur financier de l’Indian Oil Corp (IOC), A. K. Sharma, la State Bank of India (SBI) a déclaré aux raffineurs de pétrole que le canal de paiement en euros ne sera pas disponible après le 3 novembre. Les sociétés pétrolières transfèrent actuellement des fonds à la SBI, qui utilise ensuite la Europaeisch-Iranische Handelsbank AG (EIH), basée en Allemagne, pour effectuer des paiements en euros à l’Iran.

Lorsque le président américain s’est retiré de l’accord nucléaire avec l’Iran le mois dernier, il a déclaré que des sanctions seront réimposées au régime des mollahs dans un délai de 180 jours.

Le directeur financier de Bharat Petroleum Corp Ltd (BPCL), R. Ramachandran, a déclaré que d’autres sources de pétrole brut au Moyen-Orient, aux États-Unis et en Russie peuvent être exploitées si les réserves iraniennes s’épuisent en raison de problèmes de paiement. « Une fois que le canal de paiement actuel sera bloqué, le fournisseur (régime des mollahs) devra décider s’il veut commercer avec nous en roupies ou vendre du pétrole à crédit en prévision de la réouverture des canaux dans le futur », a déclaré M. Sharma, qui a ajouté que les importations peuvent se poursuivre en utilisant d’autres modes.

En 2012, lorsque l’UE a rejoint les États-Unis pour imposer des restrictions financières à l’Iran, l’Inde a utilisé une banque turque pour payer l’Iran pour le pétrole qu’elle a acheté. Mais en février 2013, l’Inde a payé près de la moitié de la facture d’importation de pétrole en roupies et a maintenu le reste en suspend jusqu’à la réouverture des canaux de paiement. En 2015, lorsque les restrictions ont été allégées, elle a épuré sa dette.

Dans le même temps, l’UE a également imposé des restrictions sur l’assurance du pétrole iranien et des navires qui le transportaient. L’Iran a fourni du pétrole dans ses propres pétroliers pour résoudre le problème.

New Delhi a déjà trouvé un moyen de contourner les restrictions en troquant des marchandises comme le blé, la farine de soja et les produits de consommation vers l’Iran en échange du pétrole.

« Nos raffineries sont flexibles et plusieurs options sont disponibles (pour remplacer le pétrole iranien). Nous avons des fournisseurs, notamment le Moyen-Orient, les États-Unis et la Russie », a déclaré Ramachandrandran mentionnant les alternatives disponibles. « Ce n’est pas la fin du monde pour nous. »

L’Inde peut demander une dérogation aux sanctions américaines à condition de réduire les importations iraniennes. Sharma a déclaré que c’est au gouvernement de décider si oui ou non l’Inde demandera une dérogation.

Alors que l’Irak et l’Arabie Saoudite fournissent une grande partie du pétrole indien, l’Iran est le troisième fournisseur de pétrole de l’Inde, fournissant au pays 18,4 millions de tonnes de pétrole brut entre avril 2017 et janvier 2018.

Jusqu’en 2010-11, l’Iran était le deuxième fournisseur de pétrole brut de l’Inde. Après les sanctions sur son programme nucléaire présumé, elle s’est retrouvée à la 7e place. Suite à la levée des sanctions, l’Iran est passée à la 6e place, sur la période 2015-16. L’année suivante, l’Iran est passée au troisième rang.

L’Iran accorde aux raffineurs 60 jours de crédit pour les achats, soit le double du temps accordé par les autres producteurs, ce qui en fait un investissement attractif. Cependant, l’annonce de Trump interdit aux entreprises de conclure de nouveaux accords dans le secteur iranien du pétrole et de l’énergie. Les transactions impliquant les secteurs pétrolier et énergétique de l’Iran, le transport maritime et portuaire et les services d’assurance seront interdites en novembre prochain.