Bloomberg Le président Mahmoud Ahmadinejad, qui a annoncé la semaine dernière que lIran enrichissait de luranium, a déclaré que les forces de son pays allaient utiliser « les dernières technologies » contre les ennemis et « couper la main de tout agresseur ».
Le discours virulent dAhmadinejad prononcé le Jour de lArmée iranienne fait suite à une semaine de tensions croissantes concernant les projets nucléaires de la République Islamique, ses propos anti-israéliens et son souhait de « mener le dialogue à partir dune position de pouvoir ».
Les représentants des membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations Unies et de lAllemagne se réunissent aujourdhui à Moscou afin de discuter de ce conflit. Le pétrole brut a atteint le prix record de 70,88$ le baril à New York en raison de linquiétude autour de la possibilité dun conflit militaire.
« Larmée doit toujours être équipée et prête ; elle maîtrise les dernières technologies afin de répondre à toute agression » », a affirmé Ahmadinejad aujourdhui à loccasion dune parade militaire dans le sud de Téhéran, selon les agences de presse dEtat. « Face aux ennemis, elle est comme une météorite. Elle coupera la main de tout agresseur et laissera lennemi couvert de honte. »
Le Conseil de Sécurité a exigé la suspension du programme de lIran avant la fin du mois, en attendant que lagence nucléaire de lONU vérifie les déclarations iraniennes selon lesquelles le pays aurait produit une quantité duranium enrichi suffisante pour alimenter un réacteur. Les Etats-Unis considèrent que le programme est une couverture pour le développement darmes nucléaires. LIran, deuxième pays détenant les plus grandes réserves en pétrole et en gaz, maintient que son programme nest destiné quà la production délectricité.
Un programme caché
Le 8 mars, lAgence Internationale de lEnergie Atomique de lONU a renvoyé le dossier devant le Conseil de Sécurité après que les trois années dinspections de lAIEA ne parviennent pas à déterminer si les travaux atomiques de lIran sont pacifiques ou non. En novembre 2003, lAIEA avait déjà condamné lIran pour avoir dissimilé une partie de son programme nucléaire pendant 18 ans.
Israël pourrait avoir besoin de réagir afin de stopper le développement darmes nucléaires par lIran, a déclaré hier Avigdor Lieberman, qui deviendra peut-être le ministre de la sécurité intérieure du pays. Ahmadinejad, qui a appelé à la destruction dIsraël, a affirmé la semaine dernière que lEtat juif représentait une « menace permanente » dans un discours et a répété ses doutes quant à lexistence de lholocauste.
Lambassadeur dIsraël aux Nations Unies, Dan Gillerman, a inclut hier lIran dans l « axe de la terreur » qui comprend déjà la Syrie et le Hamas à la tête de lAutorité Palestinienne. Il a fait ces commentaires lors dun meeting du Conseil de Sécurité, juste après un attentat à la bombe qui a tué neuf personnes à Tel Aviv.
Extension de ses sites
LIran a agrandi ses sites nucléaires souterrains dans les villes dIsfahan et de Natanz, a annoncé lInstitut pour la science et la sécurité internationale situé à Washington dans un rapport du 14 avril, en se basant sur des images satellites commerciales récentes.
Ceci pourrait indiquer que lIran se prépare à faire face à une action militaire des Etats-Unis. Le magazine New Yorker a rapporté dans un article du 8 avril rédigé par Seymour Hersh que les USA pourraient avoir recours à des frappes aériennes et à des armes nucléaires tactiques afin de détruire le programme darmes atomiques suspecté de lIran, ainsi que ses sites souterrains.
Olli Heinonen, sous-directeur de lAIEA, et une équipe dinspecteurs vont se rendre en Iran le 21 avril afin denquêter sur les déclarations du pays concernant lenrichissement duranium, selon lAgence de presse de la République Islamique.
Le gouvernement iranien a annoncé que 164 centrifugeuses étaient utilisées pour produire du combustible nucléaire à léchelle expérimentale. Afin datteindre une échelle de production industrielle, lIran a lintention dinstaller 3000 centrifugeuses à son usine de Natanz cette année puis détendre ce chiffre à 54000, selon les commentaires du directeur adjoint du programme nucléaire iranien Mohammad Saeedi le 12 avril.
Thomas Fingar, sous-directeur du renseignement national américain, a déclaré la semaine dernière que lIran était « toujours à plusieurs années » de développer la bombe nucléaire.