
« Un jour, à Paris, cinq personnes m’ont abordée dans la rue. Elles ont dit être iraniennes. J’étais contente, jusqu’à ce qu’elles essaient de me convaincre de prendre mes distances avec la Résistance iranienne », se souvient Ingrid Betancourt, ancienne sénatrice colombienne, candidate à la présidence et ancienne otage des FARC. Elles ont dit : « Nous ne sommes pas avec le régime, nous ne sommes pas non plus avec le Shah, mais l’OMPI, c’est une secte.” Je leur ai demandé qui elles étaient, et elles ont disparu. Elles n’avaient rien à redire. Seulement des calomnies. »
Ce n’était pas sa première rencontre avec la machine de désinformation du régime, et ce ne serait pas la dernière. Au fil des ans,Mme Betancourt a soutenu la Résistance iranienne, mais son chemin vers ce soutien, comme elle le raconte, a commencé par le scepticisme, façonné par son propre passé traumatisant, aiguisé par sa sensibilité de femme politique et finalement forgé dans la vérité.
Why does @IBetancourtCol stand with Iran's Resistance? Watch her compelling interview on Simay Azadi where she details her investigation into the Iranian Resistance (PMOI) & confronts the regime's propaganda & lies spread against them. #FreeIran2025 pic.twitter.com/hCOivYvZKc
— SIMAY AZADI TV (@en_simayazadi) 28 mars 2025
Lors d’un rassemblement organisé par le CNRI en février 2025 à Paris,Mmn Betancourt a déclaré que 2025 serait une année charnière : « Le château de cartes du régime s’effondre. Nous devons nous tenir aux côtés du peuple iranien. Il ne souhaite rien d’autre que la fin de la tyrannie, et nous contribuerons à y parvenir. »
Mais derrière cette prise de position publique réside un cheminement personnel, marqué par la résistance au mensonge et la quête de la vérité. Lors d’une conférence à l’Assemblée nationale en février 2023, elle a raconté ses premiers doutes. « Après ma libération [de captivité], j’ai été invitée à une conférence sur l’Iran. J’étais fragile, et lorsque je soutenais la Résistance, j’étais submergée d’insultes. Cela m’a bouleversée. J’ai donc décidé d’enquêter. J’ai tout lu. Je voulais comprendre qui ils étaient vraiment. »
Ce qu’elle a découvert a profondément résonné. « J’ai constaté que les attaques contre la Résistance empruntaient souvent un ton que je reconnaissais : la misogynie. On la qualifiait de secte parce qu’une femme la dirigeait. Mais j’avais moi-même vécu cela. En tant que femme politique, on m’accusait de manipuler les autres, d’être manipulée. Les attaques contre Maryam Radjavi me semblaient très familières. »
Après dix ans aux côtés du CNRI,Mme Betancourt décrit son lien avec Maryam Radjavi comme personnel. « Nous sommes toutes deux des femmes qui avons souffert. J’admire qu’elle n’ait jamais baissé les bras. Je veux la voir là où elle doit être : en Iran, à la tête de la transition démocratique. »
During our exclusive interview with @IBetancourtCol she shared a very interesting experience of encountering those who blindly attack the Iranian opposition @Mojahedineng and @iran_policy. When asked what is “their” plan and alternative they were speechless! pic.twitter.com/T5i1UBXaea
— SIMAY AZADI TV (@en_simayazadi) 8 février 2025
Elle a également mis en garde contre la campagne sophistiquée du régime visant à diffamer l’opposition à l’international. « Il ne s’agit pas seulement de l’Iran. Le régime recourt à l’infiltration et à la désinformation pour manipuler les gouvernements étrangers et neutraliser le soutien à la Résistance. Ils savent que la reconnaissance de l’OMPI serait aussi puissante qu’une arme nucléaire. Cela signifierait : la partie est finie. »
Dans un discours prononcé en juillet 2024 au Sommet mondial pour un Iran libre, Mme Betancourt a réaffirmé ce message. Elle a cité le rôle du CNRI dans la révélation du programme d’armement nucléaire du régime, son bilan en matière de documentation des droits humains et son leadership dans la mobilisation des Iraniens à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
« Pourquoi pensez-vous que le régime dépense autant pour attaquer ce mouvement ? Parce que cela fonctionne. Parce qu’il bénéficie du soutien de plus de 230 législateurs américains bipartites, de plus de 500 députés britanniques et de milliers de parlementaires et dirigeants du monde entier. »
Ingrid Betancourt a été confrontée directement au terrorisme et à la tyrannie. Mais elle a aussi dû faire face à la désinformation, et l’a combattue avec détermination et clarté. Son message aux gouvernements occidentaux est simple : ne vous laissez pas berner. Reconnaissez la Résistance iranienne. Défendez la vérité.
« Les mensonges ne m’ont pas découragée », dit-elle. « Et si vous écoutez la vérité, ils ne vous décourageront pas non plus. »

