mardi, mars 21, 2023
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Iran-Radjavi : Les Iraniens veulent un changement et sont prêts pour ce changement

Iran-Radjavi : Les Iraniens veulent un changement et sont prêts pour ce changementCNRI – Un  colloque parlementaire pour un changement démocratique en Iran, a réuni à Paris le 7 juin de nombreuses personnalités politiques françaises, notamment l’ancien premier ministre Edith Cresson, pour aborder une autre politique face à la crise iranienne.

Présidé par le député Pascal Terrasse, ce colloque a permis à des parlementaires de tout l’éventail politique français d’examiner la Troisième Voie, à savoir un changement démocratique en Iran, par les Iraniens et leur Résistance organisée.

Mme Radjavi est intervenue sur la nécessité de soutenir cette solution pour éviter la guerre et empêcher les mollahs d’acquérir la bombe atomique. Voici la teneur de son discours :

Il y a quatre semaines la population de quatre provinces du nord-ouest de l’Iran, l’Azerbaïdjan de l’ouest et de l’est,  Ardabil et Zandjan, s’est soulevée contre le régime des mollahs. La presse officielle a rapporté la mort de 10 personnes dans la ville de Naghadeh. Ces manifestations ont éclaté en même temps qu’une vague de protestations étudiantes à Téhéran et dans d’autres villes. L’agence de presse officielle IRNA a écrit: « Les étudiants scandaient des slogans contre les hauts dirigeants de la république islamique ». Les manifestants lançaient : "A bas la dictature !" et « Le cri de chaque iranien, liberté, liberté ! »

Ces derniers mois, plusieurs autres mouvements de protestation ont été réprimés par la violence. Pendant la grève des chauffeurs de bus de Téhéran, 2000 personnes ont été arrêtées et torturées. Certains de ces grévistes emprisonnés ont eu la langue coupée. La manifestation des femmes le 8 mars dernier, a été elle aussi réprimée dans la violence. Dans le sud-ouest du pays, à Ahwaz, à la suite des protestations du début de l’année, plusieurs manifestants arrêtés, ont été pendus en public. Le vif mécontentement populaire dans le Sistan-Balouchistan, province du sud-est de l’Iran, a plongé le régime dans une crise sécuritaire. Les exécutions publiques sont en augmentation. Le message de ces protestations est clair : Les Iraniens veulent un changement et sont prêts pour ce changement.

Dans ces conditions, avec la montée de la répression interne, le régime a de plus en plus besoin de créer des crises et d’exporter l’intégrisme et le terrorisme à l’étranger pour couvrir ses difficultés internes.

Dans la manifestation du premier mai, les ouvriers ont rejeté le programme nucléaire du régime et réclamé la sécurité de l’emploi. Le programme nucléaire des mollahs est aujourd’hui le plus grand défi posé à la communauté internationale.

Je suis venue vous dire aujourd’hui que l’ampleur de la crise dépasse de loin le fait qu’un pays devienne ou non nucléaire. Ce que le monde doit décider, c’est si une dictature religieuse intégriste peut s’armer de la bombe atomique ou non. Un régime qui veut instaurer un empire islamiste et qui prétend diriger un milliard et demi de musulmans. Imaginez un instant, qu’un régime dont le président appelle à rayer de la carte Israël, possède la bombe atomique.

Malheureusement, les concessions de l’occident aux mollahs pendant vingt ans ont eu l’effet inverse. Cette politique de complaisance a conduit à l’arrivée d’Ahmadinejad au pouvoir, à une ingérence plus poussée des mollahs en Irak et à accélérer leur course à l’arme atomique.

Aujourd’hui, sous prétexte d’opposition à la guerre, on accorde davantage de mesures incitatives au régime.
 
Cela revient à préparer le terrain à une catastrophe. L’Europe doit tirer une leçon de son histoire. Céder une partie de la Tchécoslovaquie, n’a pas satisfait l’appétit d’Hitler et l’a encouragé dans son expansionnisme. Aujourd’hui, les dirigeants européens négocient dans le même esprit et sous le même prétexte avec les représentants du fascisme religieux pour empêcher la guerre.

Justement ces derniers jours, le régime a reçu un paquet de mesures qui comprennent à la fois la carotte et le bâton. L’expérience a montré que les mollahs profitent toujours de la carotte mais que c’est la population, la résistance et la communauté internationale qui reçoivent les coups de bâton.

La solution n’est pas la guerre. On ne peut l’empêcher avec une politique de complaisance, ni en sacrifiant la Résistance iranienne. Au contraire la seule solution, c’est un changement démocratique par cette résistance.

Il ne faut pas permettre aux mollahs de profiter de l’opposition à la guerre pour justifier leur course à l’arme atomique. La propagande des mollahs sur le soutien des Iraniens au programme nucléaire est un énorme mensonge. Les Iraniens savent bien qu’ils sont les premières et les plus grandes victimes des ambitions atomiques des mollahs. Aujourd’hui, la communauté internationale doit choisir entre la guerre et un changement démocratique en Iran. Le changement est le seul moyen d’empêcher les mollahs de s’armer de la bombe atomique et d’empêcher la guerre. Mais la politique de complaisance de l’occident a été jusqu’à présent l’obstacle majeur à ce changement.

Au cœur de cette politique se trouve la marque de terroriste collée à l’organisation des Moudjahidine du peuple, la force principale du changement en Iran. C’est ainsi que cette politique, a bloqué le potentiel de la résistance pour un changement.

Malheureusement, la France a été un des principaux soutiens de cette politique de rapprochement avec les mollahs et un des partenaires économiques essentiel du régime. Il y a trois ans en France, à la suite de marchandage avec les mollahs et sous prétexte de la liste du terrorisme, les bureaux du Conseil national de la résistance, et les domiciles de réfugiés iraniens, ont été la cible d’une attaque.

Trois ans après, le dossier est toujours aussi vide mais les restrictions sévères qui frappent les membres et les sympathisants de la résistance sont toujours en place. Qui en profite, sinon la dictature religieuse ?

C’est la tragédie du vingt-et-unième siècle que les mollahs aient réussi, à mettre leur opposition principale sur la liste du terrorisme. Ils ont ainsi pu imposer leur répression hors des frontières de l’Iran. On a limité notre liberté d’expression et le droit de nous faire entendre en Europe.

Nous sommes jugés en fonction de la campagne de désinformation des mollahs et des contrats économiques juteux passés avec ce régime, sans nous donner un droit de réponse.

Quoiqu’on en pense, personne ne peut cacher le fait que le Conseil national de la Résistance iranienne est la force la plus organisée face au régime des mollahs. Malheureusement, même pour faire entendre son avis, il doit surmonter de nombreux obstacles.

Est-ce que c’est ça la démocratie ?  Pour quelle raison nos droits fondamentaux sont limités ? N’est-ce pas pour garder des ponts avec ce régime ? Non seulement cette politique viole les principes connus des pays démocratiques, mais d’un point de vue économique, elle est aussi privée de la moindre vision d’avenir.

Cependant il est important de connaître la nature de la Résistance iranienne. Elle dispose d’une vaste base sociale, d’un réseau national de résistance dans le pays, d’une force concentrée et organisée à la Cité d’Achraf en Irak près de la frontière avec l’Iran et d’une alternative politique dotée d’un programme précis. Elle est donc capable de créer un changement démocratique. La grande inquiétude que cette résistance inspire aux mollahs est un critère pour évaluer sa capacité et sa force.

Le peuple iranien veut la liberté et la démocratie. Les Iraniens ne veulent plus supporter la moindre forme de dictature.

Notre objectif, n’est pas de prendre le pouvoir à n’importe quel prix. Notre objectif est de garantir que le pouvoir soit remis entre les mains du peuple. Le vote populaire est le seul critère de légitimité. La liberté et la démocratie sont pour nous un principe, une stratégie et une nécessité absolue politique, sociale et historique.

Nous sommes partisans d’une république pluraliste, fondée sur la séparation de la religion et de l’Etat, l’égalité totale entre les femmes et les hommes, le respect des libertés individuelles, politiques et sociales, le respect des conventions internationales, notamment dans le domaine des droits de l’homme, des libertés civiles et des libertés des femmes, le libre marché,  la coexistence pacifique et des relations avec tous les pays. Dans l’Iran de demain, nous défendrons l’abolition de la peine de mort.

La politique de complaisance des gouvernements européens porte un coup sévère aux relations à long terme entre l’Iran et l’Europe. Pour mettre fin à cette situation, il faut mettre fin à cette politique. Il faut adopter une politique de fermeté. Il faut supprimer l’étiquette de terroriste collée aux Moudjahidine du peuple. En reconnaissant la résistance du peuple iranien pour la liberté et la démocratie, l’Europe doit montrer aux Iraniens qu’elle ne soutient pas les mollahs.

Ne permettez pas aux mollahs de profiter des revenus pétroliers et des autres relations économiques pour réprimer la population, et se doter de la bombe atomique. Il est temps que la communauté internationale impose un boycott en pétrole, diplomatique et technologique aux mollahs.

Je vous appelle tous à soutenir un changement démocratique par les Iraniens et leur résistance, pour empêcher l’arrivée d’une catastrophe, car il ne reste plus beaucoup de temps.