Le « Vendredi sanglant à Zahedan » est le massacre tragique du peuple baloutche par les forces répressives du régime le 30 septembre 2022. Cet événement n’est pas sans rappeler le « Vendredi noir » survenu le 8 septembre 1978, au cours duquel la dictature monarchique tenta désespérément de réprimer la révolution. Fait remarquable, 44 ans plus tard, les religieux au pouvoir ont répété leur erreur fatale en commettant ce crime innommable lors du Vendredi sanglant à Zahedan.
Le guide suprême des mollahs, Ali Khamenei, pensait pouvoir réprimer le soulèvement national en massacrant les couches les plus démunies, qui n’ont rien à perdre si ce n’est leur vie misérable.
Ce jour dramatique, des milliers de citoyens baloutches qui réclamaient justice et égalité ont été abattus par les forces de sécurité, des unités paramilitaires et des tireurs d’élite postés sur les toits. De nombreuses vidéos capturant ce crime atroce ont été enregistrées et largement partagées sur les réseaux sociaux. À travers ces vidéos, les Iraniens ont vu des citoyens ensanglantés appeler à l’aide au milieu des tirs de feu et la violence.
Dans ce crime flagrant contre l’humanité, 120 citoyens baloutches ont perdu la vie et plus de 300 ont été blessés. Dont quatre femmes et 17 enfants.
Dans un communiqué, Amnesty International a souligné que « les forces de sécurité ont tiré à balles réelles, des plombs métalliques et des gaz lacrymogènes directement à proximité de la Mosalla (mosqué), où des centaines de personnes, dont des enfants et des personnes âgées, accomplissaient encore la prière du vendredi ».
Khamenei non seulement n’a pas exprimé de regret face à ce bain de sang, mais, 40 jours plus tard, il a envoyé une délégation de religieux à Zahedan dont la mission était de réprimer le soulèvement en menaçant et en intimidant les manifestants. Au lieu de cela, le représentant de Khamenei a félicité les auteurs du massacre, les promouvant et les motivant.
De même, à Khash, le 4 novembre 2022 (jour anniversaire du massacre des étudiants et des intellectuels lors de la révolution de 1979), la population a été confronté à un autre bain de sang. Lors de cet horrible événement, les forces de sécurité ont tué 18 personnes, dont deux enfants.
NCRI statement on #IranProtests2022 no. 109
Iran: Khamenei Commits Another Crime Against Humanity by Killing Protesting Worshipers in Khashhttps://t.co/DptNtF70Bd— NCRI-FAC (@iran_policy) 5 novembre 2022
Ces deux massacres, survenus à 36 jours d’intervalle, visaient à dissuader les citoyens baloutches opprimés de poursuivre leur soulèvement. Cependant, le soulèvement du Baloutchistan a persisté et persiste toujours. Le « Vendredi sanglant à Zahedan » a inspiré d’autres rassemblements de protestation le vendredi, devenant ainsi une tradition durable des manifestations en cours. Par la suite, chaque vendredi, les prières et les marches qui s’ensuivirent représentèrent un défi important pour l’establishment au pouvoir. Tout au long de l’année, les slogans « Mort au dictateur » et « Mort à Khamenei » ont entretenu l’espoir de changement parmi la population à travers le pays.
Le mercredi 9 novembre 2022, le peuple iranien, commémorant le quarantième jour du Vendredi sanglant à Zahedan, s’est montré solidaire de leurs compatriotes au Baluchestan et des manifestations anti-régime ont éclaté à Mahabad, Mashhad, Rasht, Shahrekord, Ispahan, Bandar Abbas et Téhéran.
En outre, des étudiants de diverses universités, dont l’Université de Téhéran, l’Université de technologie d’Amirkabir, l’Université des arts et d’architecture de Pars, l’Université de protection sociale et des sciences de réadaptation, l’Université des sciences de réadaptation Vali-e-Asr et l’Université des arts de Tabriz, ont organisé des manifestations pour rendre hommage aux victimes innocentes de cet horrible crime en brandissant des slogans révolutionnaires.
En opposition directe à la propagande sanctionnée par l’État, qui cherchait à légitimer les crimes contre les rebelles du Baloutchistan et du Kurdistan en les qualifiant de « séparatistes », les Iraniens ont scandé : « Sanandaj et Zahedan sont les phares de l’Iran ».
En réponse à cette position révolutionnaire perspicace et incisive, les habitants du Baloutchistan ont scandé : « De Zahedan à Téhéran, je sacrifie ma vie pour l’Iran. »
Par conséquent, le souvenir du Vendredi sanglant s’est répercuté à la fois dans le pays et dans le monde, incitant les Iraniens de la diaspora à amplifier ces slogans lors de leurs manifestations à travers le monde.
Les blessures du Vendredi sanglant à Zahedan et Khash affectent encore profondément le Baloutchistan, une région résiliente et la population en Iran. Les enfants du Baloutchistan, victimes de privations et de corruption étatiques de longue date de la part des religieux au pouvoir, ignorent toujours pourquoi les membres de leur famille ont été brutalement tués le vendredi 30 septembre 2022. Les mères de cette région troublée pleurent toujours la perte de leurs proches. De nombreuses familles ont perdu leur soutien et de nombreux blessés vivent désormais dans des fauteuils roulants.
Les martyrs du Vendredi sanglant à Zahedan sont devenus de puissants symboles de résistance à l’oppression, profondément ancrés dans la culture révolutionnaire. De « Hasti Narui », la petite fille baloutche de 7 ans tuée par une grenade lacrymogène qui lui a frappé la tête, à « Khodanur Lejai », symbolisant la lutte incessante du peuple iranien pour la révolution démocratique à travers son arrestation et sa fixation à un mât de drapeau.