
Depuis une descente des forces américaines le 15 novembre dans une prison secrète du quartier de Jadriyah à Bagdad où 166 prisonniers ont été découverts – pour la plupart des musulmans sunnites et certains portant des traces de torture – M. Jabr subissait des pressions pour qu’il se retire.
Le ministre a été également critiqué dans l’affaire des abus, bien que ces accusations importantes ne soient pas avérées, ainsi que pour l’existence de commandos opérant au sein du ministère de l’Intérieur, dominé par des musulmans chiites.
Plusieurs sources contactées par téléphone à partir de Londres s’accordent pour dire que M. Jabr ne conserverait pas son poste. Beaucoup disent qu’il est forcé de partir, bien qu’une personne affirme qu’il démissionnerait de son propre gré parce qu’il trouve la pression insoutenable.
Les factions politiques qui négocient en ce moment la formation d’un gouvernement après les élections du 15 décembre se sont généralement mises d’accord pour que le prochain ministre de l’Intérieur, qui est responsable de la force de police de la nation et des prisons, soit issu d’un parti qui ne dirige aucune milice, ont affirmé plusieurs sources proches des négociateurs.
M. Jabr est le haut responsable d’un parti chiite majeur, l’Assemblée suprême de la révolution islamique en Irak, qui dirige la Brigade Badr et qui maintient des liens étroits avec l’Iran voisin.
Une source occupant un poste haut placé dans les services de sécurité et supervisant certaines activités au ministère de l’Intérieur a confirmé que M. Jabr quitterait ses fonctions.
« Il dit en avoir assez », a rapporté la source.
L’ambassadeur américain Zalmay Khalilzad a également bien fait comprendre qu’il était peu probable que M. Jabr reste.
« La sélection du ministre de l’Intérieur sera très importante. Il ne doit pas être sectaire ; nous avons besoin de quelqu’un qui ait la confiance de toutes les communautés », a récemment déclaré M. Khalilzad.
Ces remarques font écho à la demande d’un grand nombre d’hommes politiques irakiens selon laquelle les prochains ministres de la défense et de l’intérieur devaient être « neutres ».
La semaine dernière, de hauts responsables américains ont contesté une déclaration au Washington Times du général Muntazar Jasim al-Samarrai, ancien chef de la brigade des forces spéciales du ministère de l’Intérieur, selon laquelle M. Jabr avait déjà quitté ses fonctions.
Cette allégation est fausse, a répondu le lieutenant colonel Fred Wellman, porte-parole du Commandement Multi National de Transition de la Sécurité en Irak mené par les USA. « Le ministre continue son travail à son bureau au Palais Adnan ».
De multiples tentatives pour contacter M. Jabr à des fins de commentaires sont restées infructueuses.
Le général al-Samarrai, un musulman sunnite, s’est enfui en Jordanie en juillet, affirmant qu’une purge des Sunnites et des modérés avait été mise en œuvre et qu’il avait reçu des menaces de mort.
Hier soir, le général al-Samarrai est quelque peu revenu sur sa position, affirmant que M. Jabr continuait son travail au ministère, mais a cependant maintenu catégoriquement que le ministre de l’Intérieur était forcé à partir.
Depuis la découverte de la prison de Jadriyah et l’inspection américano-iraquienne d’une seconde prison à Bagdad également qui a suivi, et où des détenus montraient aussi des signes de torture, le gouvernement irakien a décidé de restructurer le ministère de l’Intérieur, a-t-il expliqué.
Depuis la découverte de la prison de Jadriyah et l’inspection américano-iraquienne d’une seconde prison à Bagdad également qui a suivi, et où des détenus montraient aussi des signes de torture, le gouvernement irakien a décidé de restructurer le ministère de l’Intérieur, a-t-il expliqué.
Le général al-Samarrai déclare par exemple que la personne en charge des détentions au ministère de l’Intérieur, Tahsir Nasr Lawandi, avait été arrêtée. Le général al-Samarrai dit que M. Lawandi est un colonel des services de renseignements iraniens qui a reçu la nationalité irakienne.
Le général a également révélé qu’il y avait plusieurs autres centres de détention où la torture est une pratique routinière.
Une enquête officielle a été ordonnée par le gouvernement irakien, dont l’Assemblée suprême de la révolution islamique en Irak est un des principaux composants.
Selon une loi récente, les milices doivent être désarmées et incorporées aux forces de sécurité officielles. La publication d’un rapport préliminaire sur l’enquête a été retardée et le Premier ministre Ibrahim al-Jaafari a promis qu’il sortirait « très bientôt ».
Hamid Mousa Al-Bayati, président du parti communiste, a également affirmé que le rôle de M. Jabr touchait à sa fin.
« Il existe un accord entre tous les partis concernés selon lequel le ministre de la défense et le ministre de l’intérieur des gouvernements à venir devaient rester neutres. Il a été admis que toute personne occupant ces fonctions ne devait avoir aucun lien avec des partis ou des groupes politiques », a-t-il déclaré à Iraki News Agency.
« Il existe un accord entre tous les partis concernés selon lequel le ministre de la défense et le ministre de l’intérieur des gouvernements à venir devaient rester neutres. Il a été admis que toute personne occupant ces fonctions ne devait avoir aucun lien avec des partis ou des groupes politiques », a-t-il déclaré à Iraki News Agency.