CNRI – Le sit-in des exilés Iraniens devant le HCR à Genève depuis quatre semaines a vu défiler des personnalités politiques et de la défense des droits de lhomme. Tous sont venus soutenir les manifestants qui demandent au Haut commissariat pour les réfugiés de lONU de réaffirmer le statut de réfugiés politiques en Irak des membres de la principale opposition au régime des mollahs, les Moudjahidine du peuple dIran (OMPI), regroupés dans la Cité dAchraf au nord-est de Bagdad. U statut dont ils bénéficient depuis vingt ans.
En effet les mollahs déploient tous leurs efforts pour éliminer ce bastion de la résistance, en faisant pression sur le gouvernement irakien pour obtenir leur expulsion ou par des opérations de sabotage en dynamitant les canalisations deau dAchraf. Radio Cité, radio genevoise, a diffusé une interview avec un des manifestants à ce sujet :
H. Assadollahi : Il sagit dun sit-in organisé par les familles et les proches des opposants iraniens réfugiés en Irak qui sont actuellement menacés dexpulsion. En fait le régime iranien met la pression sur le gouvernement irakien. Les mollahs se sentent en danger face aux protestations et au mécontentement populaire en Iran. Nous faisons un sit-in pour demander au HCR de réaffirmer le statut de réfugiés politiques de ces opposants iraniens installés en Irak.
Radio Cité : De combien de réfugiés parle-t-on ?
H. Assadollahi : Il y a 4000 opposants iraniens qui sont réfugiés en Irak depuis 20 ans et en ce moment sous la pression du régime iranien, le gouvernement irakien voudrait les expulser.
Radio Cité : Quelles sont les conditions actuelles de ces réfugiés là-bas ?
H. Assadollahi : Ils sont toujours sous la menace. Vous savez le régime iranien continue ses complots : par exemple en juillet dernier, les terroristes envoyés par les mollahs ont dynamité des canalisations deau de la cité dAchraf, où résident ces Iraniens. Vous pouvez imaginez les conséquences du manque deau dans une chaleur de 50°C.
Radio Cité : Alors ce sont des réfugiés politiques ?
H. Assadollahi : Tout a fait ! Vous savez, très peu de temps après 1979, date de son arrivée au pouvoir, le régime des mollahs a commencé une répression sanglante; Il existe aujourdhui plus de 4 millions dIraniens exilés dans le monde. Beaucoup sont en Europe et en Amérique.
Radio Cité : Qui sont exactement ces réfugiés ? Viennent-ils dune couche sociale particulière ?
H. Assadollahi : Non, ils viennent de toutes les couches de la société iranienne. Ils font partie du mouvement principal de lopposition au régime des mollahs cest-à-dire lorganisation des Moudjahidine du peuple dIran.
Radio Cité : Lorganisation des Moudjahidine du peuple dIran fait partie de la Résistance iranienne. Pouvez-vous nous dire la signification exacte du mot « Moudjahidine » parce quil créé la polémique ?
H. Assadollahi : Le mot « Moudjahidine » veut dire « combattant ». Cette organisation des Moudjahidines du peuple dIran a été créée dans les années 1960 pour lutter contre la dictature du chah.
Radio Cité : Mais il faut bien séparer cette résistance iranienne à Genève des autres Moudjahiddines.
H. Assadollahi : Oui tout à fait, cest un nom propre qui désigne la Résistance iranienne qui lutte pour la démocratie, la laïcité et une république pluraliste en Iran.
Radio Cité : Avec des moyens pacifiques.
H. Assadollahi : Vous savez le peuple iranien na jamais cherché la violence, cest le régime iranien qui a commencé les exécutions et qui a imposé la violence aux Iraniens.
Radio Cité : Quand ces réfugiés ont-ils quitté lIran ?
H. Assadollahi : Ces opposants sont en Irak depuis 20 ans et ont toujours vécu en harmonie avec la population de la province de Diala. Dailleurs hier lancien gouverneur de cette province est venu à Genève pour rendre visite aux personnes participant au sit-in devant le HCR et pour exprimer sa solidarité.Vous savez les irakiens tout comme les Iraniens sont victime de lintégrisme propagé par le régime iranien qui cherche en fait à occuper lIrak.
Radio Cité : Des parlementaires occidentaux, surtout européens, ont pris position en faveur de lorganisation des Moudjahiddines du peuple dIran.
H. Assadollahi : Oui, depuis le début de cette histoire, plus de 90 parlementaires européens et américains ont pris position en notre faveur et ont écrit des lettres au Premier ministre irakien dans lesquelles ils évoquent leur sympathie pour le mouvement de la Résistance iranienne. Ils demandent au gouvernement irakien de réaffirmer le statut de réfugiés politiques de ces Iraniens.
Radio Cité : A côté des soutiens parlementaires, vous avez fait circuler une pétition, combien de signatures avez-vous reçu jusquà maintenant ?
H. Assadollahi : En effet, pendant ces quatre semaines nous avons récolté près de 10 000 signatures des citoyens de Genève. Cette pétition soutient les revendications des manifestants, devant le HCR cest-à-dire la réaffirmation du statut de réfugiés politiques en Irak des opposants au régime iranien.