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Le Premier ministre libanais rejette le modèle politique iranien et affirme sa souveraineté sur les groupes armés

Le Premier ministre libanais rejette le modèle politique iranien et affirme sa souveraineté sur les groupes armés
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s’exprime lors d’une interview accordée à Sky News Arabia à Abou Dhabi, le 27 mai 2025

Lors d’une interview télévisée avec Sky News Arabia le lundi 26 mai 2025, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a fermement rejeté tout alignement sur le modèle de gouvernance iranien, soulignant l’attachement de l’État libanais à la souveraineté et à l’unité nationale, contre toute influence idéologique extérieure.

« Ce qui s’applique à la République islamique d’Iran ne peut s’appliquer à la République du Liban », a déclaré Salam, éloignant ainsi directement Beyrouth du système politique de Téhéran. Il a souligné que la voie suivie par le Liban devait refléter sa propre constitution, son unité nationale et ses principes démocratiques, et non les cadres idéologiques ou religieux imposés par des États étrangers.

Sans nommer directement le Hezbollah, Salam a abordé la controverse actuelle sur les armes non étatiques au Liban : « Nous ne pouvons continuer à coexister avec une dualité d’armes.» Il a réaffirmé le droit exclusif de l’État libanais aux armes et à la sécurité : « L’armée doit être unique, sous l’autorité de l’État libanais.»

En réponse aux questions sur les liens régionaux, Salam a souligné la position du Liban contre l’ingérence étrangère. « Nous n’acceptons la tutelle d’aucun pays, que ce soit la Syrie, l’Iran ou qui que ce soit d’autre », a-t-il déclaré. Il a appelé à des relations équilibrées avec tous les acteurs régionaux, tout en précisant que le Liban ne servirait pas de plateforme pour promouvoir des agendas extérieurs.

Les propos de Salam constituent l’un des rejets les plus clairs à ce jour de l’influence iranienne sur la gouvernance libanaise par un Premier ministre libanais en exercice. Ses déclarations interviennent dans un contexte de tensions régionales persistantes et de surveillance internationale renouvelée du rôle de Téhéran au Liban, notamment son soutien au Hezbollah et à d’autres factions alliées.

Depuis début 2025, les autorités libanaises intensifient les inspections des vols et des cargaisons iraniens à l’aéroport international Rafic Hariri de Beyrouth, afin d’empêcher le transfert de fonds et de matériel liés à Téhéran et au Hezbollah. Ces mesures de sécurité renforcées, notamment une surveillance militaire renforcée et des contrôles approfondis du fret des vols en provenance d’Iran et d’Irak, reflètent les efforts croissants du Liban pour réaffirmer sa souveraineté et limiter l’influence iranienne face à des pressions internes et externes croissantes. Malgré les protestations des responsables iraniens et des médias d’État accusant ces actions d’être motivées par des considérations politiques, ces inspections soulignent un net changement de position du Liban à l’égard des opérations régionales de Téhéran.