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Irak : L’OMCT condamne la récente attaque contre le camp d’Achraf

Genève, 4 septembre 2013. L’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT) exhorte les Nations Unies (UN) à mener une enquête sur la récente attaque contre le camp d’Achraf, un camp d’exilés iraniens situé en Irak, le 1er septembre 2013, qui a fait 52 morts et plusieurs blessés.

Selon les informations reçues, les forces de sécurité irakiennes ont attaqué à l’aube le 1er septembre le camp d’Achraf, où vivent près de 100 personnes après que presque tous ses résidents aient été transférés au camp Liberty en 2012. D’après un communiqué de presse de la MANUI, « tous les morts semblaient porter des traces de blessures par balles, la plupart à la tête et dans le haut du corps, et plusieurs d’entre eux avaient les mains attachées derrière le dos »[1]. L’OMCT est également gravement préoccupée par la localisation et le sort de sept habitants, qui auraient été enlevés lors de l’attaque, et exhorte les autorités à les libérer immédiatement.

« L’attaque doit faire l’objet d’une enquête rapide et indépendante, conformément aux normes internationales, et les responsables de cette attaque doivent être poursuivis en justice », a déclaré Gerald Staberock, secrétaire général de l’OMCT.

L’OMCT a déjà exprimé à plusieurs reprises sa préoccupation sur les conditions de sécurité pour les habitants des deux camps, et notamment après l’attaque à la roquette et au mortier contre le camp Liberty en février 2013 qui a fait 8 morts et plusieurs blessés. L’OMCT rappelle que l’Irak a des obligations évidentes, en vertu du droit international régissant les droits humains d’assurer la sécurité des habitants des deux camps.

Environ 3100 membres de l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI), un groupe d’opposition iranien, ont été transférés en 2012 dans un site temporaire près de Bagdad connu sous le nom de camp Liberty, après avoir vécu de nombreuses années dans le camp d’Achraf. Environ 100 personnes étaient restées au camp d’Achraf pour protéger et organiser le transfert des biens des habitants conformément à un accord passé avec le gouvernement irakien.

Le Haut-commissariat pour les Réfugiés des Nations Unies (HCR) a rappelé à plusieurs reprises que les résidents de ces camps sont des demandeurs d’asile en cours de processus de détermination de leur statut de réfugié et par conséquent ayant droit à une protection internationale.

L’OMCT rappelle qu’elle considère comme vital de trouver une solution viable et durable pour les habitants des camps en conformité avec la législation des droits humains et appelle la communauté internationale à intensifier ses efforts pour empêcher de nouvelles violations graves des droits humains contre les habitants des camps.

Après que les États-Unis aient transmis la protection du camp d’Achraf aux autorités irakiennes en janvier 2009 et malgré les garanties du gouvernement irakien, le camp a été attaqué au moins à deux reprises par les forces de sécurité irakiennes dans la perspective d’en expulser les habitants et de fermer le camp. Les attaques ont provoqué la mort de 47 habitants et des centaines de blessés. Les habitants ont également subi de nombreuses persécution, parmi d’autres, les familles ou les avocats étant interdits d’entrer dans le camp et l’usage par les forces de sécurité irakiennes de puissants haut-parleurs pour les persécuter psychologiquement.

Contact : OMCT + 41 22 809 49 39

[1] Communiqué de presse de la Mission d’Assistance des Nations Unies pour l’Irak (MANUI) « La délégation de la MANUI se rend au camp d’Achraf pour évaluer la situation suite aux rapports de massacre » publié le 3 septembre 2013.

(Traduit de l’original en anglais)