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Irak / Iran : 21 députés irakiens condamnent la torture psychologique des dissidents iraniens dans le camp Liberty

Irak / Iran : 21 députés irakiens condamnent la torture psychologique des dissidents iraniens dans le camp Liberty

Dans une lettre commune au Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, 21 membres députés irakiens ont condamné le fait que les agents du ministère du Renseignement du régime iranien puissent entrer de plus en plus facilement dans le camp Liberty, en prétextant être « des parents des habitants du camp ». Ils condamnent également le harcèlement et la torture psychologique que ces agents font subir aux membres du principal mouvement d’opposition iranien, l’organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI).

« Le gouvernement irakien autorise le passage  de ces agents, notamment en les faisant passer à travers de nombreux points de contrôle dans une zone militaire très sensible; afin de menacer ouvertement les habitants. Tout cela a lieu alors que les forces de sécurité et l’équipe de gestion du camp empêchent les délégations internationales, les plus hauts responsables irakiens, des députés, des journalistes et même des avocats d’accéder à Liberty, et rendent les conditions de vie des réfugiés beaucoup plus difficiles que n’importe quelle prison » a déclaré les députés.

La lettre, qui a également été signée par le Dr Dhafer al-Ani, membre de la commission des Affaires étrangères du Parlement irakien et porte-parole de la faction parlementaire Muttahedoon, affirme: « nous croyons également que la mesure la plus urgente et pratique à prendre serait d’organiser une visite d’une délégation composée de députés irakiens et des représentants de divers organisations internationales des droits de l’Homme ayant toujours défendu les droits des réfugiés de Liberty dans le cadre des conventions internationales, afin d’obtenir une véritable analyse des conditions du camp et pour résoudre ses besoins. Nous tenons à vous assurer de notre entière coopération à cet égard. »

Voici le texte intégral de la lettre :

Son Excellence António Guterres

Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés

Bagdad – 1 décembre 2015

Après le 29 octobre et les tirs intensif de roquettes contre les réfugiés sans défense du camp Liberty, situé à côté de l’aéroport international de Bagdad, qui ont fait 24 morts parmi les habitants, près de 100 autres ont été blessés et une grande partie des installations et des infrastructures du camp ont été détruits, il était attendu que le gouvernement irakien, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés et la MANUI prenneent des mesures efficaces et urgentes afin de garantir la sûreté et la sécurité des habitants et de fournir une aide aux réfugiés permettant de guérir les blessés et enterrer les morts. Il était également prévu qu’un effort sérieux soit fait pour nettoyer les débris et reconstruire le camp.

Les remarques de l’honorable représentant de notre pays au Conseil de sécurité des Nations unies étaient très réconfortantes à cet égard, quand il déclarait : « nous nous sommes engagés à fournir une protection aux habitants du camp Hurriya (Liberty). Nous mettons en œuvre des mesures de sécurité strictes pour assurer leur protection. Nous menons des enquêtes sur la dernière attaque de missiles sur le camp ».

Mais malheureusement, au lieu de faire une enquête et des efforts pour identifier les auteurs de cette mesure criminelle et de les placer aux mains de la justice, tout en assurant la sécurité nécessaire à ces réfugiés sans défense, nous avons assisté à une facilité d’accès croissante au camp Liberty pour les agents du ministère du Renseignement du régime iranien qui prétendent être des « parents des habitants de Liberty », et  y entrent pour harceler et torturer psychologiquement les habitants.

Le régime iranien agit pour transferer ces agents de renseignement à Liberty, notamment en les faisant passer à travers de nombreux points de contrôle dans une zone militaire très sensible, afin de menacer ouvertement les habitants. Tout cela a lieu alors que les forces de sécurité et l’équipe de gestion du camp empêchent les délégations internationales, les plus hauts responsables irakiens, des députés, des journalistes et même des avocats de ces réfugiés d’accéder à Liberty, et rendent les conditions de vie des réfugiés beaucoup plus difficiles que n’importe quelle prison.

En fait, selon les données crédibles publiées, les ambassades irakiennes dans divers pays européens et aux Etats-Unis refusent depuis maintenant six ans – sans aucune légitimité – de délivrer des visas pour les vraies familles des habitants de Liberty.

Le groupe parlementaire Muttahedoon condamne également la présence illégale d’éléments de renseignement iraniens dans le Parlement irakien et les efforts pour tirer profit du prestige du Parlement et tromper l’opinion publique pour justifier leurs mesures contre les réfugiés à Liberty. Cette faction insiste également sur son soutien aux droits juridiques des habitants de Liberty considérés comme des « personnes protégées » en vertu de la 4ème Convention de Genève.

Nous pensons que, compte tenu des circonstances actuelles et de la crise qui frappe le camp Liberty à la suite de l’attaque aux missiles du 29 octobre contre le camp, l’intervention urgente et efficace du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés et de la MANUI, de façon indépendante et sur la base de leurs mandats définis, ou en faisant pression sur le gouvernement irakien pour débarrasser le vestiges de cette horrible catastrophe, sont plus que jamais nécessaires.

Nous croyons également qu’une visite de Liberty par une délégation composée de députés irakiens et des représentants de divers organisations internationales des droits de l’Homme crédibles qui ont toujours défendu les droits des réfugiés de Liberty dans le cadre de conventions internationales, afin d’obtenir une véritable analyse des conditions du camp et de résoudre ses besoins, est la mesure la plus urgente et pratique à prendre. Nous tenons à vous assurer de notre entière coopération à cet égard.