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Honte à toi, Khamenei »: les Moudjahidine iraniens réunis près de Paris

 De Anne-Laure MONDESERT 

AFP, 20 juin — "Honte à toi, Khamenei, abandonne ton règne": des milliers de partisans des Moudjahidine du Peuple iraniens réunis samedi à Villepinte, au nord de Paris, ont clamé leur opposition au régime de Téhéran et leur soutien au mouvement de contestation dans le pays.

 

De Anne-Laure MONDESERT 

 AFP, 20 juin — "Honte à toi, Khamenei, abandonne ton règne": des milliers de partisans des Moudjahidine du Peuple iraniens réunis samedi à Villepinte, au nord de Paris, ont clamé leur opposition au régime de Téhéran et leur soutien au mouvement de contestation dans le pays.

"Le peuple iranien crie: les mollahs doivent partir", a lancé Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), dont l'Organisation des Moudjahidine du peuple iranien (OMPI) est la principale composante.

En face d'elle, une foule en liesse applaudit, agitant drapeaux jaunes, arborant des casquettes et des gilets à sa gloire.

Venant de toute l'Europe, du Canada, des Etats-Unis, en autobus, en avion ou en voiture, ils sont chaque année plusieurs dizaines de milliers, selon les organisateurs, à assister à ce rassemblement régulier depuis 2003.

Le rendez-vous, qui se tenait samedi dans un immense hall des expositions, avait cette année une dimension particulière en raison de la contestation de la réélection du président iranien Mahmoud Ahmadinejad.

"Le régime des mollahs est plus affaibli, la résistance va continuer", a assuré Mme Radjavi.

"Les véritables vainqueurs de l'élection que le régime a organisée, c'est nous, nous le peuple iranien, nous les Iraniens assoiffés de liberté, dans le monde et à Achraf", a-t-elle poursuivi, en référence au camp d'Achraf, qui abrite 3.500 Moudjahidine iraniens en Irak. Selon l'OMPI, le gouvernement irakien menace de fermer le camp et de les chasser du pays.

"Dans le régime du Guide suprême (Ali Khamenei), il n'existe aucune autre solution pour l'Iran et son peuple en colère, si ce n'est un changement démocratique et des élections libres sous l'égide de l'ONU", a-t-elle ajouté.

"Nous sommes entièrement d'accord avec (la demande d')annulation de la farce électorale, que nous avons appelé à boycotter dès le début", a-t-elle dit, affirmant que le chiffre de participation de 40 millions d'électeurs était "truqué".

Le CNRI est considéré comme la principale force d'opposition extérieure au régime de Téhéran.

Les Moudjahidine, qui avaient participé en 1979 à la révolution contre le chah avant de rompre un peu plus tard avec le régime de la République islamique, figurent sur la liste des organisations terroristes du gouvernement américain. Mais ils ont été retirés de celle de l'Union européenne le 26 janvier dernier.

A Villepinte, Massoumeh Taheri, assise à côté de sa fille en poussette, est venue avec ses enfants et son mari de la région milanaise où elle s'est exilée depuis 30 ans.

"Nous ne voulons pas Moussavi, pas Ahmadinejad. Moussavi fait partie de ce régime, ce régime doit partir", explique-t-elle. Mir Hossein Moussavi était le principal concurrent de M. Ahmadinejad lors de l'élection présidentielle.

"Nous ne devons pas être silencieux, nous devons parler pour notre peuple qui ne le peut pas. Nous combattons pour les libertés", affirme-t-elle.

Un peu plus loin, Marie-Laurette Guilloux, un canotier sur la tête appelant au "soutien du peuple iranien", est une habituée du rendez-vous. Elle est une voisine de Maryam Radjavi à Auvers-sur-Oise, la commune de la région parisienne où le CNRI s'est établi. "C'est un réseau de résistance qu'il faut soutenir", dit-elle.

Dans l'immense salle, les participants viennent parfois de plus loin encore: Pologne, Russie…

"J'aime cette femme", s'enthousiasme dans un anglais approximatif Ludmila Mass, une Russe vivant en Allemagne, qui vient pour la quatrième fois à ce rassemblement