CNRI – Un ancien gouverneur américain a fait part de sa « honte et frustration » parce que l’Amérique a failli à honorer sa promesse de protéger les opposants iraniens en Irak contre les attaques meurtrières à répétition. Edward Rendell a également condamné le dernier massacre en date au camp d’Achraf le 1er septembre et exigé la libération immédiate des sept otages enlevés durant cette boucherie.
M. Rendell – également ancien président du parti démocrate – s’exprimait dans une conférence internationale à Paris le 19 octobre, intitulée « Iran – Droits de l’Homme et Menace Nucléaire ; Protection des résidents du Camp Liberty », en présence de Maryam Radjavi, présidente élue de la Résistance iranienne.
Il a déclaré aux participants : « Je suis revenu à Paris aujourd’hui, avec deux sentiments : l’un de honte et l’autre de frustration. Honte parce que le Département d’État américain m’a enrôlé ainsi que d’autres Américains d’importance, anciens ministre de la Justice, juges, directeurs du FBI, de la CIA, gouverneurs, chefs de partis politiques, généraux qui ont servi en Irak et qui connaissent bien l’OMPI (…) Ils nous a tous enrôlés afin de convaincre Madame Radjavi et les habitants du camp d’Achraf de partir au camp Liberty.
« Notre Département d’État nous a affirmé que si les 3400 habitants partaient à Liberty, premièrement, ce serait un lieu de transit temporaire et ils seraient rapidement transférés hors d’Irak. Deuxièmement, qu’ils seraient sains et saufs et en sécurité.
« Troisièmement, que les personnes restées au camp d’Achraf seraient également en sécurité et saines et sauves, celles qui protégeraient les biens amassés au fils des ans. Nous l’avons fait et ils l’ont fait.
« Ils sont tous partis au camp Liberty, sauf une centaine, en s’appuyant sur ce que le Département d’État nous avait affirmé, ce que nous avions dit à Madame Radjavi, et ce qu’elle avait dit aux personnes du camp d’Achraf, et la parole qui nous a été donnée. Et nous avons transmis un message qui s’est révélé ne pas être la vérité, et nous sommes complices de ce qui s’est produit.
« J’ai même entendu d’anciens responsables de l’ONU parler de ce que nous allions faire et rien n’a été fait. Soyons clairs sur ce qui s’est passé. »
Mais il y a eu d’autres attaques depuis que cet accord, culminant dans le massacre de 52 personnes à Achraf le 1er septembre, a déclaré M. Rendell.
Il a ajouté : « Le Département d’État condamne l’attaque, l’ONU condamne l’attaque, l’UE condamne l’attaque, tout le monde condamne l’attaque et tous appellent les Irakiens à enquêter pour savoir qui a commis l’attaque.
« Est-ce que même une cervelle de moineau pourrait penserait que le gouvernement Maliki n’est pas responsable de l’attaque du 1er septembre ? »
Il a rappelé aux participants la promesse de la sous-secrétaire d’État américaine Wendy Sherman comme quoi l’Amérique fera tout ce qu’elle peut pour protéger les membres de l’OMPI en Irak.
Il a déclaré : « Je veux lire la citation : « Nous devons faire tout ce que nous pouvons pour tenir la parole que nous avons donnée à l’OMPI. »
« C’est ce qu’a déclaré un responsable américain devant la commission du Sénat des États-Unis. La parole que nous avons donnée à l’OMPI en 2003 lorsqu’ils ont désarmés. Nous leur avons donné un contrat disant qu’ils sont des personnes protégées et que le gouvernement des États-Unis les protégera.
« Wendy Sherman, si vous voulez faire quelque chose pour tenir notre parole à l’OMPI, commençons par quelque chose de facile, le gouvernement Maliki a promis au gouvernement américain d’autoriser les T-walls à Liberty en guise de protection contre une autre attaque de mortiers. Mais les Irakiens ont refusé leur installation à l’intérieur du camp. Quelque chose d’aussi simple que des T-walls !
« Mais l’essentiel est, notre première obligation – et le Président pourrait nous aider – est d’honorer notre parole et d’assurer de leur sécurité.
« Nous devrions demander au Président de faire parfaitement comprendre à M. Maliki que si une seule autre personne est blessée, pas tuée, si une seule autre personne est blessée à Liberty, nous suspendrons immédiatement toute l’aide militaire et financière à l’Irak.
« Le Président a le droit de le faire et le Congrès le soutiendra. Nous devons le faire clairement comprendre à M. Maliki. Une seule autre personne, pas 38, pas 52, une seule autre personne blessée, et c’est la fin de l’aide américaine à l’Irak.
« Le président doit également faire clairement comprendre à l’Irak qu’il doit libérer les sept otages. C’est une blague de dire que le gouvernement irakien ne sait pas où ils se trouvent, ou qu’il n’a pas le pouvoir de les faire libérer. Libérez-les tout de suite. »