vendredi, mars 29, 2024
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Escalade sans précédent des luttes intestines et de la crise au sommet de la théocratie iranienne

Escalade sans précédent des luttes intestines et de la crise au sommet de la théocratie iranienne

Hassan Khomeiny évincé des élections par ordre de Khamenei en dépit de l’avis contraire de personnalités notables et de responsables du gouvernement

Après deux semaines d’intenses conflits au sommet du régime, le Conseil des gardiens de la Constitution a contesté l’aptitude d’Hassan Khomeiny, petit-fils du fondateur du régime intégriste, pour sa candidature à l’Assemblée des experts. « Son Ijtihâd [ terme islamique désignant les compétences religieuses] n’a pas semblé à la hauteur pour trancher des questions juridiques et reconnaître un Valiye faqih (Guide suprême) compétent pour diriger », a déclaré le Conseil des gardiens. (Agences de presse IRNA, 10 février). Cela, en dépit du fait que beaucoup de mollahs de renom et de responsables du gouvernement aient suggéré qu’Hassan Khomeiny soit habilité.

Pendant ce temps, Nejatollah Ebrahimian, un juge et porte-parole du Conseil des gardiens, a pris ses distances vis-à-vis de l’élimination des candidats, affirmant : « Je ne possède aucune information sur la quantité et la qualité des évaluations des aptitudes des candidats à l’Assemblée des experts » et « si dans le futur, monsieur le Président [Jannati, Secrétaire du Conseil des gardiens]… précisait les critères utilisés pour mesurer les aptitudes requises pour l’assemblée des 12 [Le Conseil des gardiens a 12 membres], je partagerais aussitôt cette information avec les médias. »

Précédemment, le Conseil des gardiens avait contesté l’aptitude de la plupart des candidats de la faction de Rafsandjani et de Rohani pour le parlement et l’Assemblée des Experts. De cette façon, par l’élimination des factions rivales, la lutte de pouvoir et la féroce crise interne au sommet de la théocratie iranienne prennent une dimension inédite, affaiblissant le régime dans sa totalité.

Au même moment, les attaques de la faction de Khamenei contre Rafsandjani se sont intensifiées. Le 5 février des mollahs de la faction de Khamenei ont porté une grande pancarte à travers la ville de Babak, dans le Kerman, après la prière du vendredi, sur laquelle était écrit : « Nous exigeons que Rafsandjani soit jugé par la Cour Religieuse Spéciale pour “corruption sur la Terre” ».

Le 1er février, pour l’anniversaire du retour de Khomeiny de Paris (en 1979), lors d’une cérémonie à l’aéroport de Téhéran à laquelle étaient présents un grand nombre de responsables du régime, Rafsandjani a critiqué le rejet de la candidature d’Hassan Khomeiny. « Ils ne reconnaissent pas les aptitudes d’un individu qui est comme son grand père, qui était l’Imam. Qui a reconnu vos compétences à vous ? » a-t-il clamé.

Il a dénoncé les « lutrins de la prière du vendredi » qui possèdent les « armes », ainsi que « la radio et la télévision », une « minorité qui profite du soutien d’institutions puissantes, alors que la majorité du peuple ne la soutient pas ». Il a ajouté : « S’il arrive un jour où ces divergences s’accroissent, nous ne devons pas nous attendre à ce que la révolution, ou même l’Iran, survive. »

Ces derniers jours, en réaction aux remarques de Rafsandjani, la presse et la radio-télévision affiliés à Khamenei ont qualifié l’accord nucléaire de « traîtrise » ; questionnant ainsi l’ « intégrité » de Rohani et de Rafsanjani.

Qui plus est, à la veille du simulacre d’élections, Khamenei tente d’éclipser la lutte de pouvoir débridée intérieure au régime par des semblant de démonstrations de force, manœuvres militaires et balistiques et intensification du soutien à Bachar al-Assad, résultant dans le massacre brutal du peuple syrien, dans l’espoir de minimiser les dangereuses conséquences pour tout le régime iranien de l’élimination de la faction rivale.

Secrétariat du Conseil National de la Résistance Iranienne
Le 10 février 2016