En réponse à une nouvelle vague de sanctions imposées à plusieurs compagnies aériennes iraniennes, dont Iran Air, Mahan Air et Saha Airlines, le régime iranien a affiché un niveau de panique et de confusion jamais vu lors des précédents épisodes de sanctions.
Peu de temps après l’annonce de ces sanctions, le régime iranien a révélé qu’il allait suspendre les vols vers l’Europe, portant un coup dur à l’industrie du transport aérien du pays. Selon ISNA, le 15 octobre 2024, le chef de l’Association des compagnies aériennes iraniennes a confirmé cette décision en déclarant : « Avec les sanctions européennes en place, nous n’aurons plus de vols directs vers les pays européens. Tous les vols d’Iran Air vers les destinations européennes ont été annulés. »
Masoud Pezeshkian, le président du régime, a également soutenu la décision, expliquant que les avions iraniens étaient confrontés à des risques potentiels s’ils continuaient à voler vers l’Europe. « Si nos avions volent vers des pays européens, soit ils ne seront pas autorisés à atterrir, soit s’ils le font, les avions seront saisis, empêchant tout autre vol », a fait remarquer Pezeshkian.
Certains médias d’État ont attiré l’attention sur la portée étendue de ces sanctions. Ils affirment que les pays occidentaux intensifient leur pression sur l’Iran au sujet des programmes de missiles du pays et de son implication présumée dans la guerre en Ukraine. Un article paru dans le journal d’État Siasat-e Rouz le 17 octobre 2024 indiquait : « Ces derniers jours, les pays occidentaux, notamment l’Union européenne et le Royaume-Uni, ont pris des mesures coordonnées contre l’Iran en imposant des sanctions à nos compagnies aériennes, invoquant des transferts de missiles iraniens vers la Russie pendant la guerre en Ukraine. En outre, le Royaume-Uni, l’Australie et le département du Trésor américain ont mis l’accent sur les sanctions contre les personnes et les entreprises liées aux activités régionales et de missiles de l’Iran. »
En réponse à ces développements, le journal Kayhan, porte-parole du guide suprême du régime, Ali Khamenei, a émis une réfutation féroce. Il a mis en garde contre des représailles, notamment la fermeture du détroit stratégique d’Ormuz, par lequel passe une partie importante du pétrole mondial. Le 16 octobre 2024, Kayhan a écrit : « En imposant une nouvelle série de sanctions sous le prétexte infondé des livraisons de missiles iraniens à la Russie, l’Europe a choisi la confrontation plutôt que la coopération avec l’Iran. L’Europe doit être prête à faire face aux conséquences de cette décision. Pour l’Iran, c’est un grand déshonneur que les dirigeants illégitimes des pays européens et leurs alliés israéliens nous imposent des sanctions aériennes sans avoir à affronter de regrets ».
Le désordre interne et les réponses contradictoires au sein des factions dirigeantes du régime iranien soulignent la sévérité du régime de sanctions actuel. L’isolement croissant du régime iranien, associé à des sanctions généralisées sur des secteurs critiques, a placé le régime sous une pression sans précédent. Cela a également attiré l’attention sur les appels de longue date de l’opposition iranienne, le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), en faveur de sanctions globales contre le régime. Le CNRI a souligné à plusieurs reprises la nécessité de couper l’accès du régime aux ressources financières et logistiques, en particulier compte tenu de l’approche incohérente de l’Occident en matière de sanctions contre le Corps des gardiens de la révolution iranienne (IRGC), qui est impliqué depuis longtemps dans des actes de terrorisme et des efforts de déstabilisation.
Il est important de noter qu’Iran Air, l’une des compagnies aériennes sanctionnées, a fait l’objet d’un examen international pour ses liens avec le CGRI. Un rapport publié par le journal allemand Die Welt le 4 avril 2024 a révélé de nouvelles informations du CNRI, affirmant qu’Iran Air n’est pas seulement une compagnie aérienne commerciale mais qu’elle est directement impliquée dans la promotion des activités néfastes du régime.
La compagnie aérienne aurait été utilisée pour des opérations secrètes, notamment l’assassinat en 1990 du Dr Kazem Radjavi, le représentant du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) en Suisse. Selon Die Welt, « Iran Air a retardé l’un de ses vols pour permettre aux commandants de l’opération d’embarquer et de voler de Genève à Téhéran après l’assassinat. » Le CNRI affirme également qu’Iran Air a été impliquée dans un complot terroriste déjoué à Paris en 2018, visant un rassemblement de l’opposition iranienne.