dimanche, avril 20, 2025
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Le régime iranien profite de la hausse du dollar américain face au rial

Alors que le rial iranien continue de perdre de la valeur face au dollar américain, le régime clérical exploite la crise pour remplir ses propres caisses tandis que les citoyens ordinaires sont confrontés à une détérioration des conditions économiques. Malgré les difficultés économiques généralisées, les politiques adoptées par la Banque centrale d’Iran (CBI) et les entités contrôlées par l’État suggèrent une stratégie délibérée : manipuler les marchés des changes, restreindre le commerce de l’or et profiter de l’inflation même qui paralyse la population.

Une crise monétaire qui profite à l’État
La flambée du taux de change a entraîné une flambée des prix des biens essentiels, du logement et des médicaments, affectant gravement les travailleurs, les retraités et les citoyens de la classe moyenne. Cependant, pour l’État, un rial faible présente de nombreux avantages :

  1. Des recettes publiques plus élevées provenant des exportations – L’État, en tant que plus grand détenteur de devises étrangères du pays, reçoit plus de rials par dollar lorsqu’il vend du pétrole brut, des produits pétrochimiques et des minéraux à l’étranger.
  2. Des bénéfices exceptionnels provenant des ventes aux enchères d’or et de devises – En vendant des pièces d’or et des devises étrangères à des prix artificiellement élevés, la Banque centrale absorbe les liquidités publiques tout en exacerbant l’inflation.
  3. Une réduction de la dette grâce à l’inflation – À mesure que le rial se déprécie, la dette publique diminue en termes réels, ce qui facilite la couverture des déficits budgétaires.

En pleine crise monétaire, la Banque centrale a lancé une prévente massive d’un million de pièces d’or, exigeant un paiement intégral à l’avance et retardant la livraison jusqu’à la mi-fin 2025. Le Fararu, contrôlé par l’État, a confirmé que la CBI avait fixé le prix de vente initial bien au-dessus des taux réels du marché, permettant au gouvernement de percevoir des milliards de dollars de recettes immédiates.

Selon les rapports officiels, chaque pièce d’or a été vendue avec une marge de plus de 12 millions de tomans au-dessus de sa valeur réelle, générant environ 28 000 milliards de tomans de profit direct pour le gouvernement en trois jours. Cette politique a effectivement transféré la richesse des citoyens ordinaires à l’État sous prétexte de « protéger l’épargne ».

De plus, la CBI a gelé les comptes bancaires des négociants en or privés, perturbant ainsi le commerce indépendant et garantissant que les citoyens n’aient d’autre choix que d’acheter directement auprès du gouvernement à des prix gonflés.

Les médias d’État confirment la stratégie
Les rapports de l’État reconnaissent que la CBI encourage activement les achats d’or au lieu de détenir des liquidités, une mesure destinée à empêcher la fuite des capitaux tout en renforçant les réserves de la banque. Les directives officielles confirment que le gouvernement a :

  1. Restriction des citoyens à acheter seulement six pièces d’or par personne, limitant ainsi leur capacité à protéger des économies plus importantes.
  2. Force des acheteurs à payer 100 % d’avance, tout en retardant la livraison pendant des mois, bloquant les fonds publics sur des comptes contrôlés par l’État.
  3. Offre des « certificats de propriété d’or » au lieu de pièces réelles, permettant à l’État de maintenir le contrôle physique des réserves d’or nationales.

Alors que les médias officiels présentent ces mesures comme une stabilisation économique, elles limitent en réalité les options financières du public tout en garantissant que l’État profite de la hausse de la valeur de l’or.

Alors que l’économie a désespérément besoin de devises étrangères, le gouvernement a laissé des milliards de dollars de recettes d’exportation rester non reversés. Selon les agences de surveillance financière de l’État iranien, 4,6 milliards de dollars de recettes d’exportation n’ont pas réussi à réintégrer le marché intérieur, ce qui a aggravé la pénurie de dollars et alimenté la hausse des prix.

Au lieu d’imposer le rapatriement des devises, le régime permet à certains exportateurs de remplir leurs obligations avec de l’or importé plutôt qu’en dollars, augmentant ainsi les réserves d’or de l’État tout en faisant grimper les prix de l’or sur le marché intérieur. Cette pénurie artificielle crée une boucle de rétroaction dans laquelle le public est poussé vers les investissements dans l’or, au profit des enchères d’or gérées par l’État et des institutions financières.

Les citoyens ordinaires en supportent les coûts
Alors que le gouvernement tire des bénéfices de la crise monétaire, l’Iranien moyen souffre de difficultés économiques sans précédent. L’inflation a anéanti les augmentations de salaire, rendant même les produits de première nécessité inabordables pour les salariés et les retraités.

Les médias d’État admettent :

Les coûts du logement sont devenus inabordables, les travailleurs ayant besoin de plus de 115 ans d’économies pour acheter une maison moyenne.

  1. Le pouvoir d’achat des retraités s’est effondré, les salaires couvrant à peine dix jours de dépenses par mois.
  2. Le coût des médicaments et des soins de santé ont grimpé en flèche, obligeant de nombreux Iraniens à se soigner eux-mêmes ou à renoncer complètement à leur traitement.
  3. La suppression délibérée des salaires et la dévaluation intentionnelle du rial font que les Iraniens ordinaires luttent pour survivre alors que le gouvernement reste financièrement stable.

La manipulation des marchés monétaires par la CBI, les restrictions imposées par l’État sur le commerce de l’or et la gestion sélective des recettes d’exportation sont autant de signes d’une stratégie calculée pour exploiter la crise plutôt que de la résoudre. L’establishment clérical, en tant que plus grande entité économique du pays, a tout à gagner de l’inflation, de la dévaluation de la monnaie et de la hausse des prix des matières premières, tandis que les citoyens en paient le prix.

Si le passé est un prologue, ces politiques vont alimenter la colère du public et ouvrir la voie à des troubles. Alors que l’inflation monte en flèche et que les conditions de vie se détériorent, le désespoir économique pourrait à nouveau se transformer en manifestations de masse, tout comme on l’a vu lors des précédents soulèvements motivés par des difficultés financières.