jeudi, novembre 13, 2025
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Le régime brade les richesses pétrolières de l’Iran

Le régime brade les richesses pétrolières de l’Iran

 

 

 

 

 

 

 

L’Iran, l’un des pays les plus riches au monde en réserves de pétrole et de gaz, est pris au piège d’une crise structurelle imposée par le régime au pouvoir. La réactivation des sanctions multilatérales du Conseil de sécurité de l’ONU, par le biais des sanctions snapback, menace la bouée de sauvetage du régime : les recettes en devises qui alimentent son pillage systématique des ressources nationales.

Ce pillage va bien au-delà de la vente de pétrole brut à prix cassés. Les véritables profits reviennent aux intermédiaires du régime, tandis que le peuple iranien est laissé aux prises avec une économie qui lutte pour sa survie. Le sort des exportations pétrolières iraniennes suite à la réactivation des sanctions est emblématique de cette tragédie : le maintien des flux d’exportation au prix d’une aggravation de la pauvreté et du sacrifice de l’avenir du pays.

Reprise des sanctions et effondrement du commerce pétrolier iranien
La reprise des sanctions, instaurée par la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU, permet le rétablissement automatique des sanctions précédemment levées dans le cadre de l’accord sur le nucléaire. Avec la réactivation de ce processus par les puissances occidentales, Téhéran est confronté à de nouvelles restrictions qui l’ont contraint à des accords commerciaux inégaux et clandestins.

La Chine, principal acheteur de l’Iran, n’a pas officiellement déclaré ses importations de pétrole depuis 2022, et l’Inde a récemment rejoint le jeu en achetant une cargaison de 111 millions de dollars dans des conditions opaques. Pendant ce temps, la Russie profite de la vente de pétrole moins cher sur les marchés mondiaux, ce qui compromet la compétitivité restante de l’Iran.

Dans une tentative désespérée de conserver ses parts de marché, le régime vend désormais du brut à des prix inférieurs allant de 6 à 15 dollars le baril, épuisant directement la richesse nationale tout en enrichissant les négociants étrangers et les membres du régime. Plus de 90 % des exportations iraniennes sont destinées à la Chine, créant une dépendance dangereuse qui réduit considérablement les marges bénéficiaires et l’effet de levier.

Les coûts cachés érodent encore davantage les revenus de l’Iran : frais de transport et d’assurance gonflés, et dépendance à une « flotte fantôme » de navires opérant avec leurs transpondeurs. Les Iraniens cherchent à contourner les sanctions. Chaque baril exporté engendre des coûts invisibles importants, transformant l’industrie vitale du pays en une lutte quotidienne pour la survie.

Comment la mauvaise gestion creuse l’écart
Une comparaison avec les producteurs voisins révèle l’ampleur du désastre économique iranien. Des rivaux régionaux comme l’Arabie saoudite, l’Irak et le Qatar ont accru leurs capacités de production et attiré des investissements étrangers massifs.

Dans les champs partagés de West Karun, la production irakienne dépasse de plus du double celle de l’Iran. 950 000 barils par jour contre 420 000, ce qui crée un déficit de revenus annuels de plus de 13,5 milliards de dollars. Alors que l’Irak s’associe à des entreprises énergétiques mondiales, l’Iran est confronté à un déficit d’investissement de 250 milliards de dollars.

Ce déficit non seulement réduit les revenus actuels, mais affaiblit également la position à long terme de l’Iran sur la carte énergétique mondiale. Pendant ce temps, le Qatar continue d’extraire du pétrole et du gaz du gisement partagé de South Pars, engrangeant des milliards de dollars de ressources auxquelles l’Iran n’a pas accès en raison d’une mauvaise gestion et d’un manque d’infrastructures.

Crise interne : Déséquilibre gazier et baisse de la production
Au-delà des sanctions externes, l’Iran est confronté à une crise interne qui paralyse encore davantage sa production. Le déséquilibre de l’approvisionnement intérieur en gaz, avec une consommation des ménages dépassant 50 % en hiver, perturbe Le processus d’injection de gaz est essentiel au maintien de la pression dans les réservoirs pétroliers.

Sans cette injection, la production chute brutalement. Les experts estiment les pertes directes annuelles à 5 milliards de dollars et la destruction potentielle de 16,3 milliards de barils de pétrole récupérable, soit l’équivalent de 815 milliards de dollars à 50 dollars le baril.

De nombreux gisements pétroliers iraniens sont déjà en déclin, avec une production en baisse de 5 à 15 % par an. Sans nouveaux investissements, la production devrait diminuer de 300 000 barils par an, tandis que les pays voisins doubleraient l’extraction des réserves partagées.

Défaite stratégique pour le régime
Les scénarios d’avenir brossent un tableau sombre. En cas d’application intégrale des sanctions, les revenus pétroliers de l’Iran pourraient chuter sous les 18 milliards de dollars, entraînant une inflation supérieure à 90 %. Même dans les perspectives les plus optimistes – avec un apaisement diplomatique limité –, l’inflation reste supérieure à 60 % et les revenus pétroliers stagnent à 25 milliards de dollars.

Cette crise persistante reflète un échec stratégique : un régime qui a hypothéqué l’avenir de l’Iran pour sa survie à court terme. Tandis que d’autres nations investissent leurs revenus pétroliers dans la diversification post-pétrolière, Téhéran est prisonnier de ventes au rabais quotidiennes, drainant ses réserves au profit des réseaux clientélistes de Khamenei.

L’économie iranienne est enfermée dans un état de gestion de crise permanente, sacrifiant la richesse des générations futures tandis que l’élite dirigeante s’enrichit. Les nouvelles sanctions de l’ONU n’ont pas provoqué ce désastre ; elles en ont simplement révélé la cause : un régime corrompu qui a transformé l’une des nations les plus riches du monde en un État en faillite, exploitant sa population et pillant ses ressources naturelles.