Le gouvernement iranien, dirigé par Masoud Pezeshkian, a soumis sa proposition budgétaire pour l’année persane 1404 (mars 2025 – mars 2026). La proposition met l’accent sur l’augmentation des dépenses de la défense, les plans controversés pour réformer les subventions aux carburants et une dépendance continue à l’égard du Fonds national de développement (NDF). Le budget a suscité un débat à travers le pays, car il reflète l’accent mis par l’administration sur les secteurs qui, selon beaucoup, ne répondent pas aux besoins urgents de la population.
Watch and judge how #EbrahimRaisi wants to compensate for the #Iranian regime's budget deficit pic.twitter.com/smAnIYCTnE
— NCRI-FAC (@iran_policy) 2 mars 2023
Focus clé sur la défense et la sécurité
La proposition budgétaire de Pezeshkian, présentée au Parlement du régime le 22 octobre, a souligné l’engagement du gouvernement à accroître ses compétences militaires, déclarant: «Compte tenu des conditions régionales, nous avons veillé à ce que le renforcement du pouvoir défensif soit une priorité.» Bien que le plan n’ait pas divulgué des chiffres spécifiques pour les dépenses de défense dans le budget de 2025, le budget de l’année dernière a attribué 134 billions de tomans (environ 2,7 milliards de dollars) aux dépenses militaires, y compris des sommes importantes pour le Corps de la Garde révolutionnaire islamique (IRGC).
Dans le budget de cette année, Pezeshkian a priorisé les dépenses de défense, en particulier en se concentrant sur les forces répressives du régime, y compris l’IRGC. Cette décision brise en outre toute illusion restante sur lui ou son gouvernement réformiste. L’approche de Pezeshkian en matière de politique extérieure – procelant les conflits et exportant les crises au-delà des frontières de l’Iran – ainsi que son soutien financier pour les forces oppressives et de guerre du régime, reflète clairement l’ordre du jour de Khamenei.
Le budget de la défense alloue également des fonds substantiels aux forces de sécurité intérieure, qui sont responsables de la suppression du peuple iranien. Cet alignement sur la stratégie de Khamenei est devenu incontestablement clair. Depuis que Pezeshkian a pris ses fonctions, le régime a exécuté plus de 342 personnes en Iran, soulignant son engagement envers les mêmes politiques répressives.
Watch and judge what the new year's budget bill of #Iran's regime reveals pic.twitter.com/3zzVYyFj1N
— NCRI-FAC (@iran_policy) 26 janvier 2023
Personnalités croissantes concernant les prix du carburant
Un point de discorde majeur est la réforme proposée du système de subventions au carburant. Pezeshkian a noté que le coût de la production d’essence, à l’exclusion des prix du pétrole brut, est d’environ 8 000 tomans par litre, et les frais d’essence importés atteignent entre 30 000 et 40 000 tomans par litre. Il a souligné: «Si cette tendance se poursuit, nous devrons importer de l’essence d’une valeur de 130 billions de tomans l’année prochaine.»
Le plan du gouvernement, qui fait allusion à des hausses de prix potentiels, a soulevé des préoccupations parmi le public. L’augmentation des prix du carburant a historiquement conduit à des troubles sociaux, notamment lors des manifestations généralisées en novembre 2019, lorsque des augmentations soudaines de prix du carburant ont déclenché des manifestations à l’échelle nationale qui ont rencontré une répression brutale. Malgré ces préoccupations, le gouvernement a soutenu que tout ajustement viserait à contrôler les «déséquilibres» et ne entraînerait pas nécessairement une augmentation immédiate des coûts de carburant. Pezeshkian avait précédemment juré: «Je n’augmenterai pas les prix du carburant sans le consentement du peuple», une promesse qui apparaît de plus en plus à risque.
Raisi’s budget bill for the next fiscal year beginning on March 2023, features a whopping 131% increase for the #IRGC, from roughly $1.24 billion to about $2.89 billion. This official budget is in addition to the IRGC’s “unofficial” income streams.https://t.co/8BlHjFiWs0
— NCRI-FAC (@iran_policy) 16 janvier 2023
Le Fonds national de développement : une bouée de sauvetage sous tension
L’un des aspects les plus controversés du budget est la dépendance continue du Fonds national de développement pour couvrir les déficits fiscaux. Le NDF, initialement mis en place pour soutenir les investissements à long terme et réduire la dépendance du pays à l’égard des revenus pétroliers, a été exploité régulièrement par des gouvernements successifs pour gérer les déficits. Lors de la dernière session, Pezeshkian a admis que «en raison de contraintes budgétaires, nous avons dû discuter avec le leader suprême pour la permission de tirer du fonds». Cette décision suit un modèle où le gouvernement a de plus en plus plongé dans le fonds pour couvrir les dépenses essentielles, y compris le paiement des dettes aux agriculteurs de blé.
Malgré l’intention du NDF de stimuler la croissance économique par le biais d’un soutien au secteur privé, diverses administrations ont utilisé plus de 101 milliards de dollars de ses actifs pour des besoins fiscaux immédiats, les critiques citant cette pratique comme un signe de mauvaise gestion économique.
Approfondir les disparités économiques
Le budget proposé, s’élevant à 6 400 billions de tomans, comprend également des dispositions qui prétendent faire face à la justice économique. Pezeshkian a déclaré: «Le gouvernement a tenté de hiérarchiser les capitaux propres, garantissant que si une politique augmentait les inégalités, elle serait révisée ou supprimée.» Cependant, les experts soutiennent que l’augmentation des prix de l’énergie, en particulier le carburant, a tendance à exacerber les inégalités. Une inflation élevée, aggravée par les coûts des importations et des sanctions, a déjà tendu les budgets des ménages à travers l’Iran, et d’autres hausses de prix pourraient entraîner de graves répercussions sociales.
Malgré les allégations de «justice», la décision de l’administration d’augmenter les budgets de défense tout en tentant d’augmenter les coûts de carburant reflète une continuation de l’accent de longue date du régime sur l’ambition régionale du régime. La dépendance du gouvernement à l’égard des fonds du NDF et de la réforme économique limitée révèle une économie sous une pression immense, qui a du mal à répondre aux besoins intérieurs tout en maintenant ses activités régionales et stratégiques.
Le plan budgétaire de 1404 de l’administration Pezeshkian révèle une dépendance importante à la fiscalité, les recettes fiscales qui devraient augmenter de 39% par rapport à l’année précédente, atteignant 1 700 milliards de tomans (17 Tomans quadrillions). Cette poussée met en évidence une stratégie visant à combler les lacunes budgétaires en augmentant la charge financière des citoyens ordinaires.
Cependant, ce fardeau fiscal incombe de manière disproportionnée sur les citoyens ordinaires et les entreprises privées, tandis que de puissantes entités affiliées à l’État – telles que les entreprises et les cartels contrôlés par l’IRGC et ceux qui sous l’influence du chef suprême éludent systématiquement les impôts. Au lieu de réduire les dépenses de gaspillage pour des interventions militaires étrangères, des programmes de missiles et d’autres projets coûteux qui servent ses intérêts, le régime se tourne vers une fiscalité agressive comme une solution rapide pour ses malheurs financiers. Cette politique risque de contraindre les petites entreprises et de réduire les dépenses de consommation, d’étrangler davantage une économie déjà paralysée par la corruption et la mauvaise gestion.