vendredi, janvier 24, 2025
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Crise commerciale entre la Turquie et le régime iranien avec camionneurs déroutés

Crise commerciale entre la Turquie et le régime iranien avec camionneurs déroutés

Un grave conflit diplomatique et économique entre le régime iranien et la Turquie a laissé des centaines de chauffeurs de camion iraniens bloqués aux postes frontières, exacerbant les tensions et révélant l’incapacité du régime clérical à gérer efficacement la crise. Le différend porte sur la récente imposition par la Turquie d’une taxe sur le carburant de 155 % sur les camions iraniens entrant dans le pays, une mesure que la Turquie considère comme une mesure de représailles contre les politiques discriminatoires de tarification du carburant de l’Iran.

Le 29 décembre 2024, le président turc Recep Tayyip Erdoğan a promulgué une loi obligeant les camions iraniens entrant en Turquie à payer une taxe équivalente à 155 % de la valeur du carburant dans leurs réservoirs. Le taux de taxe, calculé sur la base des prix du carburant en Turquie, a laissé les chauffeurs routiers iraniens accablés de coûts exorbitants. Selon les médias d’État, les chauffeurs doivent désormais faire face à des dépenses supplémentaires pouvant atteindre 260 millions de tomans par trajet, compte tenu du taux de change actuel du marché libre d’environ 80 000 tomans pour un dollar américain.

La situation a commencé à s’aggraver lorsque Téhéran a mis en place une politique de « taxe sur le plein » sur les camions turcs à ses frontières, obligeant les chauffeurs turcs à payer leur carburant en fonction de la capacité du réservoir, quelle que soit la consommation réelle. En réponse, la Turquie a imité cette politique, ciblant les véhicules iraniens et déclenchant une véritable impasse à la frontière.

Les rapports indiquent que des centaines de camions iraniens sont stationnés aux postes frontières comme Bazargan et Poldasht, en attente d’une résolution. Les chauffeurs, incapables de payer les taxes gonflées, ont abandonné leurs camions aux frontières et sont rentrés chez eux. Un chauffeur a déploré : « Nous sommes bloqués sans aucune solution viable. Ces politiques épuisent nos ressources et rendent nos emplois insoutenables. »

Les chauffeurs routiers sont désormais obligés de payer 260 400 tomans par litre de carburant en Turquie, un prix qui comprend le coût de base de 168 000 tomans et la taxe supplémentaire de 155 %. Pour les camions dont le réservoir peut contenir 1 000 litres de carburant, cela se traduit par un coût supplémentaire de 260 millions de tomans par voyage, ce qui rend les routes commerciales économiquement non rentable pour beaucoup.

Reza Teymouri, chef du Syndicat des camionneurs iraniens, a publiquement critiqué la Compagnie nationale iranienne de distribution de pétrole pour ses « politiques imprudentes et mal pensées », qui, selon lui, sont à l’origine de l’impasse. « La mauvaise gestion de l’Iran et son refus de négocier avec la Turquie ont laissé nos chauffeurs routiers en supporter les conséquences », a déclaré Teymouri. Il a en outre accusé l’État d’utiliser une justification erronée – la lutte contre la contrebande de carburant – tout en ignorant la corruption systémique dans les réseaux de distribution de pétrole iraniens.

Le régime clérical n’a montré que peu d’empressement à résoudre la crise. Le vice-président du régime, Mohammadreza Aref, a minimisé l’importance du problème, le qualifiant de « désaccord frontalier » et exprimant l’espoir qu’il soit résolu dans les jours à venir. Cependant, les chauffeurs routiers et les experts commerciaux restent sceptiques, citant le fait que le régime ignore depuis longtemps les difficultés économiques auxquelles sont confrontés les Iraniens ordinaires.

La Turquie a défendu ses actions comme une contre-mesure nécessaire. Selon les médias turcs, Ankara a averti à plusieurs reprises Téhéran d’abandonner sa politique de « taxe sur le plein d’essence » pour les camions turcs, mais elle n’a pas réagi. Les responsables turcs affirment que leur nouvelle politique de taxe sur le carburant est conforme aux normes internationales de réciprocité.

Un responsable turc a déclaré : « Le refus de l’Iran de s’engager de manière constructive nous a obligés à mettre en œuvre cette mesure. Notre objectif n’est pas de cibler les chauffeurs iraniens, mais de garantir l’équité dans les échanges bilatéraux. »

L’impasse prolongée menace de perturber les voies commerciales essentielles entre les deux pays, vitales pour de nombreuses entreprises et industries. La position stratégique de la Turquie en tant que porte d’entrée vers l’Europe rend ce conflit particulièrement dommageable pour l’Iran, dont l’isolement économique sous les sanctions internationales le rend fortement dépendant du commerce régional.

La mauvaise gestion de la crise par le régime clérical ne met pas seulement en évidence sa mauvaise gestion économique, mais aussi le déclin de son influence régionale. Les relations tendues avec la Turquie, associées aux conflits en cours avec d’autres voisins, isolent encore davantage l’Iran sur la scène internationale.