lundi, février 17, 2025
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Amnesty International appelle à une action immédiate pour stopper l’exécution de six prisonniers politiques iraniens

Amnesty International appelle à une action immédiate pour stopper l’exécution de six prisonniers politiques iraniens

Amnesty International a lancé un appel urgent pour stopper l’exécution de six Iraniens condamnés à mort à l’issue d’un procès entaché d’allégations de torture et de graves violations du droit à un procès équitable. Ces hommes – Abolhassan Montazer, Akbar (Shahrokh) Daneshvarkar, Babak Alipour, Mohammad Taghavi Sangdehi, Pouya Ghobadi et Vahid Bani Amerian – ont été reconnus coupables de « rébellion armée contre l’État » (baghi) par la 26e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran en octobre 2024. Amnesty International a décrit leur détention et leur procès comme emblématiques des procédures profondément défectueuses du système judiciaire iranien.

Les six hommes, âgés de 31 à 65 ans, ont été arrêtés entre décembre 2023 et février 2024 dans les provinces de Téhéran et d’Azerbaïdjan occidental. Ils ont été accusés d’affiliation à l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI). Lors des interrogatoires dans la tristement célèbre prison d’Evine à Téhéran, les hommes ont été soumis à de graves tortures, notamment des coups, des flagellations, des menaces de mort sous la menace d’une arme et un isolement prolongé. Ces méthodes auraient été utilisées pour leur extorquer des « aveux » forcés, qui ont ensuite été utilisés contre eux au tribunal.

Amnesty International rapporte que certains accusés ont rencontré leur avocat pour la première fois au cours d’une seule audience de deux heures. Plusieurs accusés ont témoigné devant le tribunal que leurs aveux avaient été obtenus sous la torture, mais le tribunal a ignoré ces allégations et a refusé d’enquêter.

Problèmes de santé et de traitement
Les hommes détenus se sont vu refuser des soins médicaux adéquats, ce qui a aggravé leur état de santé déjà causé par la torture et les mauvaises conditions de détention. Vahid Bani Amerian, par exemple, a été blessé aux yeux lors de son arrestation, et Abolhassan Montazer a souffert de fortes douleurs à la poitrine et aux poumons en raison des coups reçus et de l’exposition à des températures glaciales dans des cellules non chauffées. Pouya Ghobadi et Mohammad Taghavi Sangdehi ont également été soumis à de longs interrogatoires tout en se voyant refuser des médicaments essentiels.

Cette affaire met en évidence une tendance croissante en Iran où les autorités utilisent de plus en plus la peine de mort comme un outil pour réprimer la dissidence. Après le soulèvement de 2022 et jusqu’en 2024, les tribunaux iraniens, en particulier les tribunaux révolutionnaires, ont prononcé des peines sévères, y compris la peine de mort, contre des manifestants, des dissidents et des minorités ethniques dans le cadre de procédures largement condamnées comme inéquitables.

Appel à l’action d’Amnesty International
Amnesty International a exhorté les autorités iraniennes à :

Suspendre immédiatement les exécutions des six hommes.
Annuler leurs condamnations et leurs peines de mort, car leur détention est arbitraire et viole les normes internationales d’équité des procès.
Mener une enquête indépendante sur les allégations de torture et demander des comptes aux auteurs de ces actes.

Veiller à ce que ces hommes aient accès à des soins médicaux adéquats et à des contacts significatifs avec leur famille et leur avocat.

Imposer un moratoire sur les exécutions en vue d’abolir la peine de mort.
L’organisation a également appelé la communauté internationale à intensifier la pression sur les autorités iraniennes pour qu’elles s’attaquent à ces violations et protègent les droits de tous les détenus.

Urgence d’action
Amnesty International prévient que le temps presse pour empêcher les exécutions. L’organisation souligne que la peine de mort est une violation du droit à la vie consacré par la Déclaration universelle des droits de l’homme et constitue le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit.

Cette affaire constitue un nouvel exemple de l’utilisation abusive et systématique de la peine de mort par l’Iran et du mépris des droits humains. Alors que la communauté internationale continue de condamner ces pratiques, Amnesty International souligne la nécessité d’agir immédiatement pour sauver la vie de ces six hommes et empêcher de nouvelles injustices dans le système judiciaire iranien.