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Des personnalités politiques demandent à l’ONU de protéger les réfugiés d’Achraf (EFE- Espagne)

EFE,  Genève, 11 août – Des personnalités politiques d’envergure Internationale se sont réunies aujourd’hui dans une conférence à Genève pour demander à l’ONU de protéger les 3400 opposants iraniens au camp d’Achraf, en Irak, où ils vivent sous la menace d’un massacre dans le but de démanteler ces installations. 

Figurait au nombre de ces personnalités, l’ancienne candidate à la présidentielle colombienne et ex-otage des FARC Ingrid Betancourt, le démocrate Patrick Kennedy ex membre du Congrès et deux anciens présidents du parti démocrate américain, Howard Dean candidat aux élections présidentielles de 2004, et Ed Rendell qui a été gouverneur de Pennsylvanie.
 
Participait également à la réunion, la présidente du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), Maryam Radjavi, qui, après avoir été accueillie par les applaudissements et les acclamations des centaines de participants, a souligné qu’Achraf traversait une « situation d’urgence » qui nécessite une action immédiate de portée internationale.

Par conséquent, elle a demandé au Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) d’accorder le statut de réfugié aux résidents d’Achraf et de faciliter leur réinstallation dans des pays tiers, car les laisser en Irak est « une menace pour leur vie ».

Selon Radjavi, le CNRI a la preuve que les autorités irakiennes, avec la complicité du régime de Téhéran, planifie une offensive pour faire disparaitre ce camp avant la fin de l’année, où vivent des milliers d’Iraniens liés à l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI) (…)

Le gouvernement actuel de Bagdad considère l’existence d’Achraf comme un obstacle à ses relations renouvelées avec Téhéran et, en avril, 2000 soldats irakiens ont pris d’assaut le camp et fait près de quarante tués et plus de 300 blessés.

« Les habitants d’Achraf sont privés de droits fondamentaux comme les soins médicaux et la possibilité de sortir pour trouver du travail, en plus d’être soumis à la torture psychologique au moyen de 300 haut-parleurs », a déclaré Maryam Radjavi. 

De son côté, Ingrid Betancourt a exhorté les commissaires de l’ONU aux droits de l’homme et aux réfugiés, respectivement Navi Pillay et Antonio Guterres, à agir immédiatement pour empêcher « un autre génocide annoncé », comme cela s’est passé au Rwanda et dans les Balkans.

« Nous sommes en attente d’un crime dont on sait qu’il va se passer », a déclaré Ingrid Betancourt, qui a regretté l’absence dans la salle et Pillay et Guterres, qui « vivent et travaillent à Genève et n’avaient qu’à traverser la rue pour assister à cette conférence ».
 
Quant au fait que l’OMPI soit considérée comme une organisation terroriste par les Etats-Unis (l’UE l’a déjà supprimé de sa liste), Ingrid Betancourt note qu’elle sait très bien comment sont les terroristes et que  les gens d’Achraf, «sans défense et sans armes », ne leur ressemble « absolument » pas , avant d’ajouter : « S’ils en étaient, ils ne demanderaient pas une aide internationale ».

Pour leur part, les trois représentants du Parti démocrate ont convenu en tant qu’Américains avoir honte que leur pays n’ait pas tenu sa promesse d’aider les gens d’Achraf, un engagement pris avec eux pendant l’occupation de l’Irak.
Kennedy a noté que, malgré la loi s’appuyant sur la Quatrième Convention de Genève pour les réfugiés, la question d’Achraf est surtout une question de «morale, de sens commun et de droits humains ».

Son collègue de parti, Dean, a demandé aux Etats-Unis d’approuver le plan élaboré en mai par le Parlement européen pour reloger les résidents d’Achraf dans les pays tiers dès que possible et a rappelé que maintenir l’OMPI sur la liste terroriste est le principal «obstacle pour leur faire obtenir le statut de réfugié ».

L’ancien gouverneur de Pennsylvanie a également indiqué avoir longtemps pensé que le coût humain et économique de la guerre en Irak était justifié par le retour de la paix et de la démocratie dans le pays, mais en voyant la situation à Achraf, il est clair qu’ils «laissent le travail à moitié fait ». 

http://www.adn.es/internacional/20110810/NWS-1020-ONU-Personalidades-Ashraf-refugiados-politicas.html