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Des exilés iraniens accusent les Etats-Unis d’ignorer leurs engagements

Confréence de presse du 11 août à Paris: de g à d: Me Paruelle, Pr Eric David, Maryam Radjavi, Me Serres, Sénatrice Anne-Marie Lizin, Yves BonnetPar Edward Cody

Washington Post, Paris, 11 août – Extraits – Un groupe d'exilés iraniens a accusé mardi l'administration Obama d’avoir trahi les promesses écrites des États-Unis de protéger plusieurs milliers de ses membres, confinés dans un camp au nord de Bagdad, qui a récemment été envahi par les forces irakiennes.

Le groupe, des Moudjahidine du peuple, ou OMPI, basé à Paris, exige que les militaires américains reprennent immédiatement le contrôle de l'installation, le Camp d’Ashraf, jusqu'à ce qu'ils soient remplacés par une force internationale sous l'égide de l'Organisation des Nations Unies, ou au moins une équipe d’observateurs commandée par l’ONU pour surveiller le camp.

«Nous devons souligner que la responsabilité des États-Unis dans cette affaire, morale et juridique, est accablante », a déclaré François Serres, un juriste français, qui dirige un comité de juristes européens et de militants des droits humains représentant les exilés et faisant la promotion de leur campagne de reconnaissance.

Maryam Radjavi, qui dirige le Conseil de la Résistance iranienne, une coalition montée par l’OMPI, a exprimé sa crainte de voir le gouvernement du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki livrer les 3400 résidents du Camp d’Ashraf à l'Iran depuis que les États-Unis ont rendu une mesure de souveraineté à Bagdad. Une telle démarche reviendrait à les condamner à l'emprisonnement, la torture, voire l'exécution, en violation des engagements des États-Unis, a-t-elle ajouté.

Les accusations contre les États-Unis, lors d'une conférence de presse, ont attiré l'attention sur une situation créée par l'invasion de l'Irak où l'armée américaine, au cours des six dernières années, a protégé une force de guérilla iranienne désarmée considéré comme un groupe terroriste par le gouvernement américain (…)

Avec les musulmans chiites contrôlant désormais l'Irak – y compris les ex-rebelles chiites du sud de l'Irak armés et financés par l'Iran pendant la guerre – l'Iran a demandé l'extradition du groupe comme un signe des nouveaux rapports de bon voisinage.

Les forces de sécurité irakiennes ont lancé une attaque pour prendre le contrôle du camp le 28 juillet, tuant neuf résidents, en blessant des dizaines et en arrêtant 36, selon l’OMPI. Les soldats américains stationnés à proximité ont regardé ce qui se passait, mais ont refusé d'intervenir, a déclaré le groupe.

À Bagdad, 60 miles au sud, les hauts responsables américains ont déclaré avoir été surpris par le raid irakien mais qu’ils n’étaient plus en mesure de commander les Irakiens pour l'arrêter. L'opération a eu lieu lors d'une visite en Irak du secrétaire de la Défense Robert M. Gates.

La position de l'armée américaine, ont déclaré Mme Radjavi et son avocat, pourrait avoir un sens politique, mais ne tient pas compte des engagements écrits des États-Unis d’assurer que le gouvernement irakien honore ses promesses de protéger le Camp d’Achraf, y compris une déclaration des forces de la coalition dirigée par les USA de garantir la protection des résidents du camp en échange d’un renoncement à la violence. L'ambassade américaine à Bagdad, a réitéré les engagements le 28 décembre alors que les Irakiens se préparaient à assumer davantage de responsabilités de sécurité, affirmant dans une déclaration publique que l'ambassade et l’armée des États-Unis travailleraient avec Maliki afin d'assurer « une transition en douceur » et «un avenir sûr» pour les exilés.

« Ils ont manqué à leur responsabilité de superviser les Irakiens », a déclaré Mme Radjavi.