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Comment le Royaume-Uni fait fi de la loi pour servir l’Iran

Par Christopher Booker

The Sunday Telegraph, 18 mars – La brutalité avec laquelle notre gouvernement applique la loi à l’encontre de ses citoyens contraste de manière saisissante avec son empressement à passer outre à l’occasion la loi de l’UE. Un des chapitres les plus sordides de ces dernières années a été l’ardeur du Foreign Office à satisfaire la dictature  en Iran, pour des raisons qui ne sont pas sans rapport avec une série d’énormes contrats commerciaux.

En mars 2001, Jack Straw, ministre de l’Intérieur, a placé sur la liste du terrorisme, dans le cadre de la loi anti-terroriste la principale organisation d’opposition iranienne, les Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI), même si l’OMPI affirme être opposée au terrorisme sous tous ses aspects et souhaite simplement mener pacifiquement sa campagne pour la liberté et la démocratie en Iran. M. Straw l’an dernier a reconnu sur la BBC qu’il l’avait fait à la demande du régime de Téhéran.

Plus tard cette année-là, après le 11 septembre, l’UE a élaboré sa propre liste d’organisations et d’individus proscrits liés au terrorisme, et en mai 2002, à la demande du Royaume Uni, l’OMPI était ajoutée à la liste. Avec ses avoirs gelés et ses activités radicalement circonscrites, l’OMPI s’est pourvue devant la Cour européenne de Justice pour dire que le Conseil des Ministres de l’UE avait mal agi dans toute une série de domaines.

En février 2003, le gouvernement britannique est devenu le seul Etat de l’UE à entrer dans cette affaire en tierce partie. En décembre dernier, la CEJ s’est déclarée en faveur de l’OMPI, statuant qu’elle n’avait jamais pu se défendre de manière équitable et que son nom n’aurait jamais dû être mis sur la liste des organisations terroristes. Néanmoins, en janvier, à nouveau sur l’insistance du gouvernement britannique, le Conseil des Ministres, ignorant l’arrêt de justice, a dit à l’OMPI que son nom resterait sur la liste.

Le délai pour interjeter appel est désormais dépassé. Dans son zèle pour satisfaire un des régimes les plus dangereux et les plus cruels au monde, le gouvernement britannique a ainsi persuadé son « partenaire » de faire fi de la loi de l’UE. Serait-ce la réponse à ceux qui viole les lois de l’UE en Grande-Bretagne ?