CNRI – Bruno Macé, le maire de Villiers-Adam (95) participait le samedi 21 novembre à une cérémonie de solidarité au siège du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) à Auvers-sur-Oise, pour commémorer les victimes des attentats terroristes à Paris et en solidarité avec le peuple français.
Maryam Radjavi, présidente-élue du CNRI et de nombreuses personnalités politiques, défenseurs des droits de l’homme et des dignitaires religieux représentant la communauté musulmane en France étaient présents, notamment Alain Vivien, ancien ministre, Ingrid Betancourt, ancienne candidate à la présidentielle en Colombie, les maires Sylvie Fassier, Jean Claude Jegoudez, et Jean-Pierre Bequet, ancien membre du Conseil général du Val d’Oise, Khalil Merroun, recteur de la mosquée d’Evry, Taoufiq Sebti, vice-président du CFCM (Conseil français du culte musulman), Paulo Casaca, ancien membre du Parlement européen et le courageux Bilal Bely Mokono qui fut blessé lors de l’attentat près du stade de France.
Dans son intervention, le maire Bruno Macé a déclaré : « Merci pour l’organisation de ce moment de commémoration pour les victimes des lâches attentats de la semaine dernière à Paris et à St Denis. Mes pensées vont naturellement aux familles des victimes et aux blessés qui luttent pour retrouver cette vie qui nous va si bien. Je tiens également à saluer le professionnalisme des forces d’intervention et des services de secours qui n’ont pas failli devant l’horreur qu’ils ont découvert tant dans la salle du Bataclan que sur les terrasses des cafés. Car, même préparés et entrainés à de telles situations, la réalité a dépassé l’entendement.
C’est dans ces moments que le mot fraternité n’est pas un vain mot. Malgré la douleur qui accable au quotidien le peuple iranien et les pics monstrueux d’attentats que vivent les habitants du camp liberty, vous trouvez encore la force de partager notre douleur : 1er septembre 2013 à ASCHRAF, 26 décembre 2013 et 29 octobre 2015 à Liberty.
A cette litanie de dates lugubres s’ajoute malheureusement le 13 novembre à Paris et Saint Denis mais aussi le 20 novembre à Bamako et bien d’autres dates et lieux en Europe, au moyen orient et dans le monde entier qui ont toutes pour point commun l’aveuglement de fanatiques qui se cachent derrière la religion pour accomplir des actes de barbarie qui nous ramènent aux confins des débuts de l’histoire de l’humanité.
Par un hasard de calendrier j’inaugurais de matin en présence de notre député et du Président du Conseil Départemental du Val d’Oise, la bibliothèque municipale de Villiers Adam agrandie et rénovée. A l’occasion du discours inaugural, je mettais en avant l’importance de la culture et de l’accès à la connaissance qui ouvrent la réflexion et permettent d’éviter l’embrigadement fanatique qui conduit aux actes atroces que nous avons connu cette dernière semaine. C’est notre responsabilité à tous de favoriser la connaissance et la culture, d’éveiller les consciences et de redonner à nos enfants confiance en l’avenir.
Pourtant le tableau n’est pas rose. Que ce soit sur le front de l’emploi, sur la notion de vivre ensemble et plus généralement sur les dangers du monde rien n’incite aujourd’hui à l’optimisme. C’est pourtant ce que vous faites chaque jour. Sous votre autorité, Madame la Présidente, vous défendez un état laïc et démocratique à implanter dans un moyen orient qui est aujourd’hui à la merci de dictateurs et autocrates religieux.
La victoire viendra et votre pays rayonnera à nouveau et essaimera alors dans la région ce modèle si imparfait de la démocratie laïque mais que tout le monde envie. Las, le chemin est encore long et nous devons nous attendre à nous retrouver encore pour honorer des martyrs de la barbarie. La mobilisation ne pourra qu’être internationale et les intérêts particuliers devront s’effacer devant l’intérêt général si nous voulons transmettre un monde en paix à nos enfants.
Aujourd’hui, l’heure est au recueillement. Demain la mobilisation de tous reprendra de plus belle. La résistance que vous incarnez depuis tant d’années s’organise aussi dans notre pays, de manière bien différente car les enjeux ne sont pas à la même hauteur, mais la démarche procède de la même idée : rester debout en toute circonstance.
Indiciblement, le vocabulaire que nous employons fait référence à une situation de guerre. Les scènes auxquelles nous avons été confrontés ce vendredi 13 novembre et l’assaut du pavillon de St Denis en milieu de semaine réveillent chez nos anciens des souvenirs qu’ils croyaient à jamais ensevelis dans leur mémoire.
L’exemple d’unité que vous nous montrez au sein de votre république en exil nous enseigne la nécessité de l’union autour de nos dirigeants pour venir à bout de cette hydre fanatique. Jamais notre hymne national, la Marseillaise, symbole de notre patrie n’a autant retenti. La minute de silence du lundi 16 novembre a uni l’ensemble de la nation dans tous les lieux de notre république.
Dans cette situation certains sont tentés par le repli sur soi et se tourner vers des porteurs de raisonnement simpliste stigmatisant et excluant. Nous devons continuer à défendre notre modèle et expliquer sans relâche que le chemin sera long. Nous devons comme vous le faites dénoncer les exactions et les actes de barbarie pour rétablir une vérité bien souvent malmenée.
Madame la Présidente (Radjavi), chers amis du camp Liberty qui souffrez tant et tous les résistants sous le joug de dictateurs ou fanatiques religieux, l’exemple de résistance que vous représentez nous fait comprendre que rien n’est jamais définitivement acquis et que la vigilance doit toujours être de mise. »