vendredi, mars 29, 2024
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Vidéo – La France doit soutenir les aspirations à la liberté et la démocratie du peuple iranien – André Chassaigne

« Face à la répression systématique et implacable de la République islamique, la France, patrie des droits de l’homme, ne peut rester silencieuse », a déclaré André Chassaigne, membre du Comité parlementaire pour un Iran démocratique (CPID). Il participait à une réunion intitulée « Perspectives iraniennes en 2019 » organisé le 21 février à la salle Colbert à l’Assemblée nationale française.

La nécessité d’une politique de fermeté par l’Union européenne vis-à-vis des menaces terroristes du régime iranien, la détérioration de la situation des droits de l’homme en Iran et la nécessité de soutenir le combat du peuple iranien pour le changement de régime, ont été les questions abordées lors de cette réunion qui a vu la participation de nombreux députés et personnalités françaises aux côté de Maryam Radjavi, présidente du Conseil national de la Résistance iranienne.

Dans son intervention, André Chassaigne, député du Puy-de-Dôme et membre de la commission de la défense nationale et des forces armées, a déclaré : « Madame la présidente-élue du Conseil national de la Résistance iranienne, Chers collègues Parlementaires, en particulier les collègues du Comité parlementaire pour un Iran Démocratique. J’ai le privilège d’être dans ce comité depuis mon élection en 2002, d’autres députés étaient présents en 2002 et d’autres nous ont rejoints depuis. C’est un comité qui fonctionne bien et je peux dire que pour nous, c’est un honneur et une forme de fierté d’accompagner le peuple iranien dans ses combats et accompagner le Conseil national de la Résistance iranienne avec sa présidente dans ses combats.

Nous le faisons avec détermination. Nous le faisons avec un sens de l’éthique des valeurs, ceux que Madame la Présidente, vous portez avec votre mouvement et nous y sommes très sensibles. Nous le faisons, quels que soient notre sensibilité politique, notre comité regroupe des représentants de tous les groupes parlementaires. Nous pouvons nous affronter sur des questions, mais nous convergeons sur le devenir de l’Iran et du peuple iranien.

L’Iran, malgré sa culture d’une extrême richesse, l’Iran malgré sa culture ouverte sur le monde, est aujourd’hui très largement rejeté internationalement. On le doit malheureusement à son régime totalitaire, condamné pour de multiples violations des droits humains et pour l’exportation du terrorisme.

Ma première pensée va au peuple iranien, 80 millions de citoyens assiégés, dont plus de la moitié ont moins de 30 ans. Un peuple qui lutte pour nourrir ses familles dans un contexte terrible de pannes d’électricité, de pénuries d’eau, de hausse des prix alimentaires, une hausse des prix qui a dépassé 50 pour cent. La situation est gravissime au niveau social.
Mais elle est aussi et c’était le point central de mon intervention sur la question des droits de l’homme. L’Iran continue de détenir le triste record mondial d’exécutions par nombre d’habitants. L’accession à la présidence de Monsieur Rohani réélu en 2017 n’a malheureusement rien changé à la donne. Nous pouvons même dire que la situation s’est même aggravée.

Les chiffres que je donne, sont des chiffres qui font froid dans le dos. Entre 2013 et 2019 plus de trois mille six cents personnes ont été exécutées, soit plus d’une exécution par jour en moyenne, exécutions le plus souvent par pendaison. Je pense qu’on peut avoir une pensée pour toutes ces victimes de ce pouvoir. Parmi les suppliciés on compte un nombre important d’intellectuels, d’opposants, de féministes et de défenseurs des droits de l’homme.

Ces condamnations à mort sont prononcées lors de procès inéquitables et en dehors de toute procédure régulière. La nouvelle résolution de l’ONU est venue une fois de plus confirmer l’ampleur avec lequel le régime bafoue les droits fondamentaux du peuple iranien dans les domaines politiques, sociaux et économiques. La résolution de l’ONU souligne la fréquence alarmante du recours à la peine de mort, notamment contre les mineurs. Le recours généralisé et systématique à la détention arbitraire, les mauvaises conditions carcérales, notamment le refus délibéré d’accès des détenus à des traitements médicaux adéquates. Et les cas de décès suspects de détenus sous la torture.

Le 24 janvier 2019, Amnesty International a révélé de nouveaux chiffres stupéfiants qui montrent l’ampleur de la répression orchestrée par les autorités iraniennes en 2018. Au cours de l’année 2018, plus de 7000 manifestants, étudiants, journalistes, militants écologistes, travailleurs, défenseurs des droits humains, y compris des avocats, des défenseurs des droits des femmes et défenseurs des droits des minorités, des syndicalistes ont été arrêtés, souvent arbitrairement.

Des centaines ont été condamnés à des peines d’emprisonnement ou de flagellation et au moins 26 manifestants ont été tués. Neuf personnes arrêtées dans le contexte des manifestations, sont mortes en détention dans des conditions suspectes. En Iran, 2018 restera dans les mémoires comme l’année de la honte. Tout au long de l’année, les autorités ont tenté d’étouffer tout signe de dissidence en intensifiant la répression des droits aux libertés d’expression, d’association et de réunion pacifique et en arrêtant de nombreux manifestants.

Au cours de l’année, au moins 278 routiers ont été arrêtés et certains ont été menacés de la peine de mort après avoir participé à des grèves nationales en faveur de meilleures conditions de travail et d’une hausse de salaire. J’ai d’ailleurs un document révélateur, un peu rare d’ailleurs, il est daté du 31 janvier 2019, c’est un communiqué de presse commun de grands syndicats français : la CFDT, la CGT, FSU, Solidaires, UNSA. J’ai lu ce communiqué de presse qui dénonce l’aggravation de la situation générale des salariés iraniens, qui cite des cas concrets, qui évoquent les mobilisations et l’immense répression contre le mouvement syndical iranien.

Et qui se termine avec cet appel : Nous, syndicats français, condamnons avec force ces atteintes insupportables et appelons le régime iranien à respecter les conventions internationales ratifiées par son gouvernement. Autrement, nous interviendront aux côtés des organisations internationales dont nous sommes membres, auprès de l’Organisation internationale du travail. Nous exigeons, écrivent ces syndicats, la libération sans condition et sans délai de tous les syndicalistes enseignants et activistes arrêtés. L’utilisation de la torture doit être bannie. Et ils ajoutent : une soirée de solidarité avec les travailleurs en lutte et les syndicalistes emprisonnés sera organisée le mardi 26 février à 19 heures à la Bourse du travail de Paris.

Début 2018, l’Iran a été balayé par des manifestations contre la dictature à l’échelle nationale et le monde entier l’a observé. Ces manifestations se sont poursuivies tout au long de l’année jusqu’en 2019, certes avec moins de couverture médiatique. Ce mouvement de protestation continue est le plus important jamais vu en Iran depuis le soulèvement de 2009 ou peut-être même depuis la révolution de 1979. Il a ébranlé le régime. Il indique que le pays est sur le point de connaître un changement social d’envergure.

Cela a montré que le régime iranien est très vulnérable à l’intérieur et que tout peut changer rapidement.

Les échecs du régime sur tous les fronts. Notamment le soutien coûteux aux interventions militaires étrangères et aux groupes terroristes, ont fait que plus de 80% des Iraniens vivent sous le seuil de pauvreté, ce qui a provoqué ces manifestations de masse. C’est le régime qui est responsable de la crise qui frappe aujourd’hui l’Iran.

Face à la répression systématique et implacable de la République islamique, la France, patrie des droits de l’homme, ne peut rester silencieuse.

Notre pays doit se tenir aux côtés du peuple iranien et soutenir ses aspirations à la liberté et la démocratie. C’est la raison pour laquelle nous exhortons, quels que soient nos sensibilités politiques, – que nous soyons dans la majorité ou dans l’opposition – nous exhortons le président français à condamner fermement et sans réserve le durcissement du régime des mollahs qui se rend coupable quotidiennement de violations graves et massives des droits de l’homme.

En conséquence la communauté internationale doit renvoyer le dossier des crimes du régime islamiste au Conseil de sécurité de l’ONU et reconnaître le droit du peuple iranien de résister à l’oppression.

Je terminerai en vous disant que vous pouvez compter sur nous, les députés et sénateurs du Parlement français, quels que soient notre sensibilité politique. Nous resterons à vos côtés, nous resterons mobilisés. On espère que très rapidement on aura l’occasion de se rendre en Iran (libre) et là ce sera le bonheur. »