vendredi, mars 29, 2024
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Analyse – Le soulèvement populaire en Iran : Le début de la fin (4e partie)

 L'Iran a atteint un point de non retour
 
CNRI – Le chef du Conseil des gardiens du régime, Ahmad Jannati, a déclaré dans son sermon de la prière du vendredi 3 juillet que les employés iraniens de l'ambassade britannique arrêtés récemment à Téhéran, seraient jugés pour participation présumée au récent soulèvement. Ces propos ont incité les 27 membres de l'Union européenne à convoquer les ambassadeurs d'Iran pour protester contre la détention des employés de l'ambassade.

Ahmad Jannati a également promis que le régime allait bientôt diffuser les aveux des personnes arrêtées dans le soulèvement populaire ces dernières semaines. Il s’agit d’aveux obtenus sous des tortures barbares par les gardiens de la révolution.

Malheureusement, les déclarations criminelles de Jannati n'ont pas suscité une réaction appropriée de l'Union européenne, des États-Unis, ou de la communauté internationale.

Ces trois dernières semaines, le régime iranien a commis des crimes violents et choquants dans la rue, comme égorger un jeune de 20 ans en plein jour. Il fait subir aux personnes arrêtées dans le soulèvement les formes de torture les plus graves. Bien entendu, ces crimes ont incité de nombreuses organisations des droits de l'homme et personnalités, comme Amnesty International, Human Rights Watch, et cinq rapporteurs des Nations unies, à exprimer leurs inquiétudes. De nombreux pays européens ont également convoqué les ambassadeurs du régime pour protester. Mais on peut se demander si ces mesures sont suffisantes.

Une réaction à un crime ou un délit doit être proportionnelle à l'ampleur et à la gravité de l'infraction. On ne peut pas punir un meurtrier de la même manière qu’un automobiliste ayant brûlé un feu rouge. Les crimes commis par les forces répressives contre les Iraniens n’entrent pas dans le cadre d’une répression dans le sens classique du terme, mais plutôt dans celui d’un génocide et d’un crime contre l'humanité. Une réponse proportionnée prenant en compte l'ampleur des crimes d’un régime qui, ces 30 dernières années a totalement méprisé le droit international et les demandes de la communauté internationale, ne peut se résumer par une simple condamnation verbale sans sanctions pratiques.

La décision de l'UE de convoquer les ambassadeurs du fascisme religieux est une étape positive, mais franchement insuffisante quand il s'agit d’un régime illégitime avec une liste aussi longue de délits contre la population iranienne.

Avec ces slogans de «Mort aux dictateurs » et « Mort à Khamenei », les trois semaines de soulèvement populaire ont fait entendre la demande générale de changement de la théocratie médiévale. Alors que les forces répressives affrontent des manifestants sans défense, avec la plus grande brutalité, nous faisons face aux réactions suivantes de diverses autorités américaines et européennes :

– Les protestations du peuple iranien sont une affaire interne et nous ne devons pas nous impliquer dans les problèmes de ce pays. Cette implication renforcerait l’argument des mollahs comme quoi le soulèvement se fait avec une aide étrangère.

– Même si les mains du régime sont tachées du sang du peuple iranien ces jours-ci, nous sommes obligés de mener un dialogue. Nous sommes obligés de composer avec lui compte tenu du dossier des armes nucléaires et de notre propre sécurité nationale. 

Notre réponse à ces arguments est la suivante :

Premièrement : Il est clair que bien avant que les dirigeants les États-Unis et l'UE ne condamnent verbalement le bain de sang en Iran, les tyrans sanguinaires de Téhéran ont accusé l’étranger, notamment les États-Unis et la Grande-Bretagne, d’intervention dans les affaires intérieures de l’Iran, tout comme d'autres dictateurs l’ont fait auparavant. La seule différence c’est que le régime iranien a propagé ces allégations avec beaucoup plus de zèle et de démagogie que d'autres dictateurs. Peu importe ce que vous direz, le régime clérical vous accusera d’ingérence dans les affaires intérieures de l'Iran. Vous devez donc éviter de fermer les yeux et ne pas permettre aux mollahs, adeptes de la prise d'otages, de prendre en otage la conscience de l'humanité dans un monde civilisé et de vous forcer à avoir peur et à rester inactifs. Réagir fermement à cette répression barbare et violente menée par le régime ne peut être considéré comme s'ingérer dans les affaires intérieures de l’Iran. Au contraire, c’est respecter les valeurs humanitaires universelles.

Deuxièmement : vous avez reconnu que soulèvement du peuple iranien contre le manque de légitimité de ce régime est encore plus claire et prononcée. D’après les slogans que vous avez entendus, vous avez dit que le peuple rejette la théocratie et son chef suprême. Aujourd'hui, tout le monde a compris que le peuple iranien veut changer de régime. Si vous êtes vraiment préoccupés par votre sécurité nationale et le sinistre programme nucléaire du régime, pourquoi ne suivez-vous pas le peuple iranien et ne rejetez-vous pas aussi ce régime ? N'est-il pas vrai qu’avec son effondrement, la menace nucléaire devrait également disparaître de la scène mondiale ? Ainsi, s’inquiéter du programme nucléaire de ce régime n'est pas une raison suffisamment convaincante pour choisir de supporter des dirigeants clairement rejetés par le peuple iranien.

Espérons sincèrement qu’aucun intérêt économique ne soit en jeu et appelons à nouveau la communauté internationale à accepter d'un point de vue moral une obligation vis-à-vis de milliers de jeunes iraniens qui, en ce moment sont soumis aux formes les plus cruelles de torture dans les prisons du régime. À cet effet, nous invitons la communauté internationale à adopter une politique de fermeté avec cette dictature religieuse. 

Cette politique de fermeté doit inclure la suspension de toutes les relations diplomatiques, la mise en place de sanctions tant que la répression persiste et la tenue d'élections libres sous la supervision de l'ONU, dans le cadre de la souveraineté populaire et non pas de la suprématie du guide religieux. C'est le minimum que le peuple iranien et les consciences éveillées du monde attendent de ces dirigeants.