vendredi, juin 2, 2023
AccueilActualitésActualités: AchrafPourquoi aucune mesure par l'Union européenne pour obtenir la libération des...

Pourquoi aucune mesure par l’Union européenne pour obtenir la libération des 7 otages d’Achraf? (la députée Els Demol)

CNRI –    « Dans un monde où tous semble avoir peur des mollahs et de leurs agressions en Iran et dans le monde, vous, Mme Radjavi, vous dirigez un mouvement qui se bat pour une véritable liberté, démocratie et égalité en Iran », a déclaré la semaine dernière la députée belge Els Demol à Bruxelles.

Elle s’exprimait lors d’une réunion au sénat belge qui rassemblait des personnalités et des parlementaires en solidarité avec la résistance iranienne, pour la libération des 7 otages d’Achraf et la protection du camp Liberty en Irak. Mme Radjavi, la dirigeante de l’opposition iranienne, en était l’invitée d’honneur.

Dans son intervention, Els Demol a ajouté : « Comme je le disais il y a deux mois après notre rencontre à Genève, je soutiens toutes les femmes iraniennes et je vous admire. Vous incarnez et vous symbolisez le courage et l’espoir de millions d’hommes et de femmes iraniennes. Malgré nos différences politiques au Parlement belge, nous tous, sénateurs et députés ici présents, nous avons un objectif commun et nous parlons d’une seule voix pour soutenir les droits de l’homme et la démocratie en Iran.

« Il est, je dois l’admettre, très pénible de réaliser qu’aucune des demandes que nous avons formulées lors de la réunion à Genève le 20 septembre, n’ait abouti jusqu’à aujourd’hui. Et ces demandes étaient la libération des sept otages, la protection intégrale du camp Liberty et une enquête complète et indépendante sur le massacre du 1er septembre. Nous allons cependant continuer à exercer nos pressions jusqu’à ce que nos demandes et vos exigences soient respectées.

« Ce qui s’est passé à Achraf, comme nous l’avons vu dans les photos de l’attaque du 1erseptembre, était vraiment un crime contre l’humanité. Il y a beaucoup de fortes présomptions démontrant que l’attaque a été effectuée par les forces irakiennes. Par exemple, et ce n’est qu’un exemple, les assaillants ont été obligés de passer par de nombreux points de contrôle déployés par l’armée irakienne pour atteindre le camp et ses habitants, mais personne n’a rien vu ni remarqué quoi que ce soit d’inhabituel.

« Je me souviens qu’à la réunion à Genève il y avait un colonel américain qui avait dit avoir été choqué que les forces irakiennes qu’il a vu, aient été reconnues d’après leur apparence. Je pense qu’il est très important qu’ils reconnaissent leur méthode. Ainsi, les questions que nous nous posons aujourd’hui sont tout d’abord : pourquoi, trois mois après cette attaque, aucun résultat n’a été publié sur une enquête véritablement indépendante concernant ce crime ? Et deuxièmement, pourquoi personne n’a été arrêté et traduit en justice pour avoir commis ce crime horrible ? Troisième question que nous pourrions nous poser : pourquoi le gouvernement irakien n’est-il pas responsable si ce n’est en tant que complice ou à tout le moins pour avoir permis que ces actes violents et criminels soient commis sur son territoire ? Enfin, et peut-être surtout, pour quelle raison aucune mesure n’a été prise par les Nations Unies, le gouvernement des États-Unis et l’Union européenne pour obtenir la libération des 7 otages ? Pourtant Amnesty International et le HCR ont récemment annoncé que les otages sont détenus en Irak. Et personne ne doute de la crédibilité de ces deux organisations.

« Ce manque de responsabilité devrait être une préoccupation majeure pour nous tous. Je ne pense pas qu’on puisse se sentir en sécurité dans un monde dans lequel un gouvernement est autorisé à prendre des innocents en otage et à agir en toute impunité. En réaction à ce crime, rien n’est fait par la communauté internationale et par d’autres États qui ont l’obligation et le pouvoir nécessaires pour d’agir. A cause de ce silence et d’une inaction injuste, des gens sont mises en grève de la faim depuis plus de trois mois. J’ai rencontré plusieurs d’ entre eux, alors que je trouvais à Genève et ils avaient toujours une forte détermination. Ils font une grève de la faim pour que les organisations internationales et en particulier le gouvernement des États-Unis se réveillent et pourtant nous ne voyons toujours pas de réactions.

« C’est un désastre et un exemple choquant de la façon dont l’État de droit et les valeurs humaines ont été violés. Nous devons faire entendre notre voix et demander à notre gouvernement de sérieusement soulever la question avec l’ONU, le gouvernement des États-Unis et l’Union européenne. Nous devons dire que nous ne sommes pas satisfaits de leur silence, que nous leur demandons d’agir immédiatement pour libérer les otages et garantir la protection des habitants du camp Liberty avec la présence de casques bleus de l’ONU aussi longtemps que ces habitants seront en Irak. Nous devons également souligner que quel que soit l’accord nucléaire conclu entre les Américains et les mollahs en Iran, le prix ne doit jamais consister à sacrifier les droits humains du peuple iranien et de l’opposition. Je saisis enfin cette occasion pour exprimer ma solidarité une fois de plus envers tous les hommes et femmes courageux, les 3000 personnes appartenant à l’OMPI qui se trouvent encore dans le camp Liberty. »