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Droit de réponse à l’article du journal Libération du 26 novembre 2020

Monsieur Dov ALFON
Directeur de la Publication
Directeur de la Rédaction
LIBERATION
2, rue du général Alain de Boissieu
75015 – Paris

Auvers, le 1er décembre 2020,

Monsieur le directeur de la Publication

Dans son article intitulé « L’attentat de Villepinte – Moudjahidin du peuple : de la lutte armée à la dérive sectaire » publié le 26.11.2020 dans Libération, votre journaliste Pierre Alonso, s’est mis à répéter les allégations infondées et diffamatoires relayées par le ministère des renseignements du régime des mollahs contre son opposition.

Il s’agit ici d’un troisième droit de réponse aux articles de votre journal au sujet de l’OMPI, par M. Alonso. Mes deux précédentes lettres envoyées aux temps de votre prédécesseur, ont été adressées en « Recommandé-AR » sur la suggestion du secrétaire de la Rédaction qui s’engageait au téléphone qu’il y aura une suite. Mais elles sont restées lettres mortes. Cette inattention à notre droit de réponse que M. Alonso qualifie de « menacer les médias de poursuites » devant ses propos diffamatoires, est inconcevable. C’est notre droit de demander une mise au point lorsque notre mouvement fait l’objet d’accusations infondées et irréelles dans une publication. Ce qui pourrait constituer une diffamation. C’est pourquoi je vous prie de bien vouloir publier cet éclairage à l’attention des lecteurs de Libération dans le prochain numéro du journal. 

Cordialement
Behzad NAZIRI
Commission des Affaires étrangères du CNRI
Tel : 0635471471
15, rue des Gords
95430 – Auvers-sur-Oise

Droit de réponse à l’article du journal Libération du 26 novembre 2020

Dans son article intitulé « L’attentat de Villepinte – Moudjahidin du peuple : de la lutte armée à la dérive sectaire » publié le 26.11.2020 dans Libération, votre journaliste Pierre Alonso, s’est mis à répéter les allégations infondées et diffamatoires relayées par le ministère des renseignements du régime des mollahs contre son opposition.

  • Il utilise l’abréviation « MKO » inventé par le régime iranien pour désigner à l’étranger, le mouvement de l’opposition iranienne, l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran, ce qui trahi les sources de l’auteur ; alors que les agences de presse et autres médias indépendants n’utilisent que OMPI (PMOI en anglais) ou encore MEK.
  • Il qualifie l’OMPI d’être « un groupe islamo-marxiste». Nous avons souvent clarifié que les Moudjahidines du Peuple ne sont ni marxistes, ni islamistes, mais un mouvement démocrate, laïque et musulman.
  • Il écrit au sujet de la guerre Iran-Irak, que l’OMPI «  se sont rangés derrière Saddam Hussein quand il est parti en guerre contre la jeune République islamique» ; ce qui est un détournement de la réalité historique et une diffamation. En effet, l’OMPI est entrée en guerre contre les troupes irakiennes, avec des morts et des prisonniers de guerre dans ses rangs, pendant les deux premières années de la guerre où l’Irak occupait le sol iranien. Mais lorsque l’Irak s’est retiré derrière les frontières déclarant vouloir faire la paix avec l’Iran et que Khomeiny persistait de continuer la guerre, l’OMPI a annoncé que cette guerre était désormais antipatriotique. Contrairement à ce que prétend M. Alonso, cette position de principe, n’a pas valu « une grande impopularité en Iran » pour l’OMPI ; car elle est aujourd’hui largement partagée dans la société iranienne, notamment dans l’opinion de la jeunesse du pays.
  • Des tribunaux et des experts indépendants ont décrit et argumenté l’incompatibilité de l’organisation et du comportement de l’OMPI avec la définition d’une secte. Un tribunal à Paris a refusé le 11 juin 2010 de relier à un comportement sectaire ou une action organisée, la réaction spontanée de quelques Iraniens qui s’étaient immolés en protestation aux marchandages du gouvernement de droite de l’époque avec le régime des mollahs à l’encontre des réfugiés sympathisants de l’OMPI, en juin 2003. Le respect de la décision de la Justice est une nécessité pour un journalisme crédible.
  • Si Monsieur Alonso faisait attention à l’ordonnance du Non-lieu de septembre 2014 concernant les finances de l’OMPI, il n’aurait pas répété que ce mouvement a des «  moyens financiers dont l’origine est nébuleuse ». Les ressources de l’OMPI proviennent du peuple iranien qui les soutient et de nulle part ailleurs.
  • De même que des juristes de renom international ont témoigné que le retrait du nom de l’OMPI, inscrit à la demande du régime des mollahs sur les listes des entités terroristes en Europe et aux Etats-Unis, a été le fruit d’un long combat judiciaire de 15 ans et des décisions de plus hautes instances juridiques compétentes de ces pays ; et non pas le résultat « d’une intense lobbying…», comme le prétendent les défenseurs d’un blanchissement des mollahs.

Mais par ce qu’il a écrit au sujet de l’OMPI, votre journaliste ne semble pas avoir un souci de vouloir conduire ses lecteurs à découvrir la vérité sur cette organisation de l’opposition à la dictature religieuse au pouvoir en Iran. Car si c’était le cas, il avait toute la journée du 27 novembre à sa disposition pour prendre contact avec des représentants du CNRI (dont l’OMPI fait partie), présents comme lui en marge de l’audience du tribunal d’Anvers. Il aurait pu demander leur avis au sujet de ces accusations propagées par les services de renseignements iraniens et relayées par les lobbies des mollahs à l’étranger, comme il se doit dans la déontologie journalistique et une enquête impartiale.

De telles diffamations sont évoquées en marge d’une procédure judiciaire dans laquelle l’OMPI a été la cible du terrorisme d’Etat iranien. De plus le réquisitoire du parquet affirme le rôle du gouvernement iranien dans la préparation et l’organisation d’une tuerie de masse. S’agit-il donc de contrebalancer la condamnation qui attend le régime des mollahs à l’issue de ce procès, en renvoyant dos à dos la victime et le bourreau ?

Behzad Naziri