Pendant des décennies, le régime iranien, profitant de la politique de complaisance des puissances occidentales, s’est tiré de toutes les crises internationales et régionales en recourant au terrorisme et au chantage. Il a fait exploser la caserne des Marines américains à Beyrouth, détruit le centre communautaire juif de Buenos Aires, pris en otage des ressortissants d’un grand nombre de pays, détourné des navires et des pétroliers, lancé des attaques de drones et de missiles balistiques sur les pays voisins et, chez lui, massacré des manifestants pacifiques, enlevé des intellectuels, assassiné des dissidents, et la liste s’allonge sans cesse.
Un documentaire de la BBC publié en 2009 a révélé une conversation choquante entre la délégation diplomatique iranienne et ses homologues européens. Ils ont effrontément déclaré : “Laissez-nous construire notre programme nucléaire, et nous ne tuerons pas vos soldats en Irak.”
Il s’agissait précisément du type d’activités que les auteurs de l’accord nucléaire avec l’Iran, connu sous le nom de plan d’action global conjoint (JCPOA), prétendaient soulever avec Téhéran. Rien de tel ne s’est produit. Le JCPOA n’était pas un point de départ, mais un aboutissement pour le régime.
En l’absence de légitimité en Iran, les mollahs ont eu recours à la répression intérieure et ont violé de manière flagrante les termes de l’accord nucléaire afin de projeter une position de pouvoir et d’obtenir le statut international de « non-intervention » dont ils ont désespérément besoin.
Fidèles à eux-mêmes, les défenseurs de Téhéran ont ignoré les faits sur le terrain et le consensus bipartisan, même parmi les Européens, en faveur d’un accord plus complet qui traiterait des activités régionales malveillantes, du terrorisme et du programme de missiles du régime. Au contraire, ils ont fait pression sur la nouvelle administration américaine pour qu’elle revienne à l’accord de 2015, en faisant valoir qu’en offrant un allégement des sanctions, le régime fera marche arrière.
Mais la dichotomie nucléaire iranien ou allègement des sanctions ne passe pas l’épreuve de la réalité. Même lorsque le régime a déclaré qu’il respectait le JCPOA, il a conservé intacte son infrastructure de fabrication de bombes et a continué à jouer le jeu de la dissimulation et de la tricherie. Et il n’a toujours pas apporté de réponses convaincantes aux questions soulevées par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) au sujet des particules d’uranium trouvées dans deux sites précédemment non-déclarés.
Sur le plan régional, il a poursuivi ses activités déstabilisatrices en Irak, en Syrie, au Liban et au Yémen. Et en Europe, il a effrontément comploté un attentat à la bombe contre un grand rassemblement du CNRI à Paris en 2018, où, outre des dizaines de milliers de personnes, plusieurs centaines de responsables, de législateurs et de personnalités politiques européens et américains étaient présents. Heureusement, la vigilance et l’action rapide des services de renseignement européens ont permis de déjouer le complot ; sinon, des centaines, voire des milliers de civils innocents auraient perdu la vie. Pour ne rien arranger, c’est un haut diplomate iranien en poste qui a orchestré cette attaque méticuleusement planifiée. Une enquête judiciaire a confirmé que le complot n’était pas de sa propre initiative, mais qu’il avait été ordonné par Téhéran.
Il ne fait aucun doute que six résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ont mis le régime à genoux, l’obligeant à s’asseoir à la table des négociations à contrecœur. Mais l’occasion de mettre un terme à l’ambition nucléaire du régime a été perdue en raison de l’approche faible et malavisée des 5+1. L’Occident ne doit pas céder au chantage des mollahs, d’autant plus que le régime croule sous le poids des sanctions paralysantes et d’une population de plus en plus excédée et enragée qui, comme un baril de poudre à canon, est prête à exploser.
En tant que telle, la communauté internationale ne peut se permettre de laisser échapper le levier dont elle dispose en capitulant maintenant. Les mollahs sont à leur point le plus faible et le plus vulnérable. La bonne voie à suivre est de maintenir le cap et de rester ferme.